mercredi 4 mars 2009

Généralités


Généralités

Le livre de l’Apocalypse nous invite lui-même, pour plusieurs raisons, à lui accorder, parmi tous les autres livres qui composent la Parole de Dieu écrite, une attention particulière :

1. Alors que le livre du prophète Daniel, considérée comme l’Apocalypse de l’Ancien Testament se termine par la recommandation de tenir scellées les révélations qu’il apporte jusqu’au temps de la fin, temps où la connaissance augmentera : Daniel 12,4.9, ordre est donné, au contraire, à Jean, de ne pas tenir secrètes les paroles qu’il a reçues, mais de les porter à la connaissance du plus grand nombre : Apoc 22,10. La raison essentielle de ce changement de discours tient à une réalité liée au temps : alors que Daniel avait la révélation de choses qui étaient éloignées, dont l’accomplissement n’était pas prévu dans l’immédiat, Jean parle pour un temps qui est proche. Nous pouvons donc nous attendre au fait, que plus les temps de l’accomplissement des prophéties faites dans ce livre se rapprocheront, plus aisée nous en sera, par le Saint-Esprit, la compréhension.

L’Apocalypse porte donc bien son nom. Il est une Révélation : 1er mot du livre, un " dévoilement " de choses qui n’étaient connues que par Dieu et qui sont maintenant mises à la connaissance des saints. L’Apocalypse clôture en cela la révélation de tous les mystères, tenus cachés dans la Personne de Dieu, et dévoilés progressivement au cours de l’histoire : Marc 4,11 ; Ephés 1,9 ; 3,3 à 9 ; Rom 11,25 ; 16,25 ; 1 Cor 15,51-52 ; Col 1,26-27 ; 2 Thes 2,7 ; Apoc 1,20 ; 10,7 ; 17,5 à 7.

Pour nous qui vivons près de 2 000 ans après que Jean ait écrit, cette expression pourrait nous sembler déplacée. Il faut, pour la justifier, nous souvenir cependant d’au moins trois choses :

a. La 1ère est que la période que la Bible désigne comme étant " les derniers jours " commence avec la venue même de Jésus : Hébreux 1,2. Venu la première fois pour porter les péchés de plusieurs, le Christ, selon sa promesse, était attendu une seconde fois pour accomplir définitivement l’œuvre du salut : Hébreux 9,28. Cette attente du retour du Christ, non précisée dans le temps, était, nous le lisons dans les lettres des apôtres, une réalité très vivante de la foi des premiers chrétiens : Romains 13,11 à 13 ; 1 Pierre 4,7 ; 1 Jean 2,18. Il n’était pas illogique, dans l’esprit des disciples, de croire que Jésus pouvait aussi revenir de leur temps.

b; Si Daniel a écrit des choses qui concernaient des temps éloignés, non de son époque, l’Apocalypse de Jean est d’abord destiné aux chrétiens de son temps. En témoignent les sept lettres que Jean adresse de la part de Jésus, en introduction, à sept églises bien identifiées : Ephèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie, Laodicée : Apoc 2 et 3. Nous ne devons jamais perdre de vue, en lisant l’Apocalypse, que si le livre a une portée historique éloignée, il s’adressait d’abord et aussi aux croyants qui étaient contemporains de l’époque où Jean a écrit.

Cette réalité nous ouvre une première clé d’interprétation du livre : ce que Jean voyait, aussi bien dans l’Eglise que dans le monde de son temps, contenait en germe les principes de ce qui allait se développer dans la suite de l’histoire et conduire aussi bien au jugement du monde qu’à l’établissement définitif du Royaume de Dieu ! L’interprétation contemporaine du livre de l’apocalypse ne s’oppose pas à une lecture prophétique pour notre temps, vu que, comme eux, nous faisons aussi partie de la même époque, celle des derniers jours, qui commença avec la première venue du Christ-Jésus !

c. C’est dans un contexte fort de persécutions que l’Apocalypse a été écrit : Apoc 1,9. Alors que, Jésus les quittant, les disciples avaient reçu l’assurance que, désormais, tout pouvoir Lui avait été donné sur la terre et dans les cieux : Matthieu 28,18, les disciples, mis à mort par Néron, le tyran romain et ses successeurs, pouvaient avoir des doutes sur la véracité de cette affirmation. L’objectif de l’Apocalypse est d’assurer les disciples du Christ la réalité du triomphe final de Dieu sur toutes les formes de la puissance du mal. Certes le caractère de cette puissance du mal apparaît ici dans toute sa force, mais l’apocalypse la montre aussi brisée et mise de côté pour faire place " à la puissance et au royaume de Dieu et à l’autorité de Son Christ : Apoc 11,15 ; 12,10 ; 19,1 à 6.

" On a observé, dit C.A Coates, dans l’histoire de l’Eglise que dans les périodes de persécutions particulières, comme aux temps des martyrs, ce livre fut d’un intérêt tout spécial pour les saints qui y puisèrent un réconfort et un appui évidents. "

2. L’Apocalypse est le seul Livre présenté comme une révélation directe de Dieu, donnée à Jésus-Christ, Son Fils, pour qu’Il la transmette à Ses disciples : Apoc 1,1. Cet ordre hiérarchique peut nous surprendre. Il n’a cependant rien d’étonnant et correspond exactement à l’ordre spirituel des positions que Jésus a toujours affirmé : Jean 5,17.19-20 ; Mat 24,36. Il nous rappelle, de façon induite, la place le rôle particulier et précis qu’occupe le Fils par rapport au Père dans la Divinité :

- le Père est l’Auteur, l’Initiateur, la Source de tout : la Pensée originelle
- le Fils est Celui qui révèle le Père, réalise sa volonté : la Parole.

3. L’Apocalypse est le seul livre de la Bible qui contienne à la fois :

- une double promesse de bénédiction à l’adresse de ceux qui le lisent, l’entendent et gardent les paroles qui y sont écrites : Apoc 1,3 ; 22,7
- un avertissement solennel à l’encontre de ceux qui s’aviseront à en altérer le contenu : Apoc 22,18-19.

Considérant la particularité de l’Apocalypse, il n’est pas étonnant qu’il ait été en tout temps, comme le premier livre de la Bible, la genèse, l’objet d’attaques particulièrement fortes contre soit, son authenticité (il n’a été inclus officiellement dans le canon des Ecritures qu’en 397), soit, son contenu (interprétations tendancieuses). C'’st le Livre qui, plus que tout autre, dévoile la défaite définitive de Satan, le Rebelle à Dieu, sa fin misérable et la glorieuse félicité des rachetés du Christ dans l’éternité !