samedi 28 novembre 2009

Apocalypse 2,12 à 17 : lettre à l'église de Pergame

1. Introduction :



Après Ephèse et Smyrne, c’est à Pergame que, en vision, le Seigneur conduit Jean et déroule devant lui l’image de ce que sera l’Eglise dans la 3ème étape de son existence historique.

Alors qu’à Ephèse l’Eglise était exposée au risque de la perte de son premier amour et à Smyrne à celui de la persécution, nous sommes confrontés avec Pergame à un danger beaucoup plus subtil et plus pernicieux : ce danger est celui du mélange, mélange entre le vrai et le faux, entre la vérité et l’erreur, entre des enseignements justes, bibliques et des doctrines dont les sources et les origines n’ont rien à voir avec la Parole de Dieu.

C’est là, effectivement, ce qui, sur le plan historique, a marqué l’évolution de l’Eglise. Citée après Smyrne, Pergame nous rappelle que, pour s’opposer au plan de Dieu et à Son projet pour l’Eglise, Satan a recours à deux modes opératoires : le premier, celui utilisé à Smyrne est la violence, le second, celui utilisé à Pergame, est en quelque sorte la corruption. L’un, la violence, est surtout un mode opératoire extérieur (il est rare qu’une église s’effondre parce que ses membres en viennent à s’entre-tuer) ; l’autre, la corruption, le mélange, est un mode opératoire qui agit de l’intérieur.

3ème dans l’ordre des visites du Seigneur aux églises, Pergame hérite de deux désavantages des deux première églises visitées : de Smyrne la persécution qui continue, d’Ephèse, la doctrine des Nicolaïtes : 2,6. Mais au lieu d’être haïe, comme l’était à Ephèse, la doctrine est ici reçue, admise.

Ce que Satan n’arrive pas à faire avec la violence (détruire l’Eglise), il essaye de le faire par la corruption. L’histoire est là toute entière pour dire et témoigner que, si l’Eglise souffre sous la persécution, il est rare que, pour elle, ces temps soient des temps d’affaiblissement. Au contraire ! Comme nous l’avons vu pour l’Eglise de Smyrne à laquelle le Seigneur n’avait rien à reprocher, la persécution, si elle a pour effet de réduire un temps numériquement l’Eglise, amène celle-ci à se préoccuper et à se concentrer sur l’essentiel.

Toute autre est, et nous allons le voir, ce qui se produit lorsque l’Eglise passe de la persécution à la reconnaissance, voire même l’amitié et l’approbation du monde. Jamais l’Eglise n’est alors autant en danger que de perdre son intégrité et sa fidélité aux enseignements et aux doctrines de la Parole de Dieu. Les dégâts qu’occasionne la persécution commencent et finissent avec elle. Il n’en est pas de même avec la fausse doctrine. Semée dans la farine du bon enseignement, elle agit comme le levain qui finit par pénétrer toute la pâte : cf Mat 13,33. Après Pergame, ce n’est pas Smyrne ou Ephèse que l’on trouve, mais Thyatire, une Eglise qui n’est pas seulement infectée par de fausses doctrines, mais qui a carrément à sa tête une fausse prophétesse.

Telle est aussi la réalité de l’histoire. Les fausses doctrines entrées dans l’Eglise les IIème et IIIème siècle vont se traduire les siècles suivants par un système totalement étranger à la Parole et à la pensée de Dieu, système qui subsiste jusqu’à aujourd’hui : le catholicisme avec à sa tête ce que, d’un point de vue biblique, je ne peux appeler autrement qu’un faux prophète : le pape.

Comment ce système est-il né ? De quelle manière a-t-il pu entrer, puis se développer au point de finir par diriger même l’Eglise de Dieu ? C’est ce que nous allons voir maintenant avec Pergame.


2. La ville de Pergame :

« Je sais bien où tu habites ; c’est là que se trouve le trône de Satan : v 13. Il nous est impossible de comprendre ce à quoi fait référence le Seigneur sans connaissance historique de ce qui, au temps où Jean écrit, se passait dans la ville de Pergame.

Aujourd’hui modeste village sans importance, Pergame était, à l’époque de Jean, la capitale très riche d’une province d’Asie. L’un des monarques qui la gouvernaient constitua en son sein une bibliothèque monumentale, forte de 200 000 ouvrages, bibliothèque destinée à rivaliser avec sa concurrente à Alexandrie. Pour la petite histoire, c’est de Pergame que nous vient le nom Parchemin, qui se dit en grec Pergamene et en allemand Pergament.

A Pergame, dit un historien, tout devait être plus grand qu’ailleurs : bibliothèques, colonnades, temples, amphithéâtre… Si la ville est appelée le trône de Satan, ce n’est cependant pas pour ses richesses, mais d’abord et avant tout pour le nombre impressionnant de cultes à caractère occulte que la ville abritait.

Alors que nous étions à Bruges cette semaine, ma femme et moi avons été fortement impressionnés par le nombre considérable d’églises qui sont disséminées dans la ville, et plus encore, par la quantité innombrables de statues de la « Vierge et de l’enfant » gravées sur les maisons et dans tous les coins de rue. Nul doute que Pergame surpassait encore en idolâtrie ce que nous avons vu à Bruges.

En effet, selon les historiens, on trouvait à Pergame :

- un magnifique temple dédié à Athéna, la déesse de la sagesse

- un temple à Bacchus, le dieu des festivités

- le temple d’Esculape, le dieu-serpent de la santé qui avait fait de Pergame le rendez-vous de milliers de pèlerins venus y chercher la guérison (le dieu Esculape figure sur le logo que l’on retrouve à l’enseigne de toutes nos pharmacies)

- un sanctuaire consacré à Jupiter. Le temple de Jupiter à Pergame a été démonté colonnes par colonnes, puis transporté en Europe et reconstruit avant la 1ère guerre mondiale à Berlin, dans le secteur Est de la ville

- le premier temple dédié à un empereur romain, l’empereur Auguste : c’est peut-être pour ce fait plus que tous les autres encore que Pergame est appelée par Jésus le trône de Satan.

Livrée au culte des démons, la cité de Pergame était devenue en son temps le trône de Satan, c’est-à-dire le quartier général de son emprise sur le monde antique.


3. L’Eglise de Pergame :


Le premier enseignement que l’on retire de ce que Jésus dit au sujet de l’Eglise de Pergame est que, si l’Eglise est une société sainte, mise à part pour Dieu, habitée par l’Esprit de Dieu, elle n’est pas pour autant immunisée contre l’influence de la société qui l’entoure. L’exemple nous en est déjà donnée dans le NT par Corinthe, ville réputée pour ses mœurs légères (vivre à la corinthienne), légèreté que l’on retrouve dans la vie des membres de l’église : 1 Cor 5,1.

Au regard de la mentalité de la société qui nous entoure, l’église locale de Pergame nous interroge : qu’est-ce qui, dans nos comportements, notre mentalité, témoigne de l’influence du monde ambiant dans lequel nous baignons ? Dans quelle mesure ce que nous vivons, pratiquons, témoigne du fait que nous sommes véritablement un peuple mis à part pour Dieu, et dans quelle mesure y a-t-il mélange dans nos vies, nos façons de penser entre ce que le monde ambiant dit et fait et ce que la Parole de Dieu nous demande : impact de la psychologie, du relativisme, du rationalisme, du matérailisme…?

S’il y a de bonnes choses dans l’église de Pergame (des témoins fidèles comme Antipas qui a été prêt à donner sa vie pour la défense de la vérité), le Seigneur ne cache pas qu'il a cependant contre elle certains griefs. Le fait pour l’Eglise de Pergame de vivre dans un milieu difficile sur le plan spirituel n’est pas pour le Seigneur une excuse qui justifie ses égarements. Ayant la Parole et l’Esprit de Dieu, nous avons tout ce dont nous avons besoin pour vivre la vie chrétienne que le Seigneur demande de nous !

Quelle était la faute de l’Eglise de Pergame, le grief que le Seigneur avait contre elle ? Ce qu’Il nous dit au v 14 et 15 à ce sujet demande explication.


4. L’enseignement de Balaam

De même que nous ne pouvions pas comprendre pourquoi Jésus appelait Pergame le trône de Satan sans connaître son histoire, il nous est impossible de saisir ce à quoi le Seigneur fait allusion au sujet de Balaam sans connaître au minimum le récit biblique qui en parle.

Pour le comprendre, nous allons donc ouvrir nos Bibles en Nombres 22,1 à 14.

Contexte : Nous nous trouvons avec Balaam au milieu du désert, dans l’un des nombreux épisodes qui jalonnent l’histoire d’Israël, peuple de Dieu sorti d’Egypte par la puissance de Dieu et sous la conduite de Moïse.

Alors que le peuple de Dieu s’approche des frontières du pays promis, nous le voyons remporter de grandes victoires militaires sur les rois qui habitent les territoires sur lesquels il passe. Nomb 21,21 à 36 qui précède le passage que nous venons de lire, nous rapporte ainsi qu’Israël vient juste de conquérir le territoire de 2 rois puissants : Sihon et Og.

Spectateur de ces victoires éclair, Balaq, le roi de Moab qui est le prochain sur la liste, s’inquiète. Si les armes et l’option militaire ne réussissent pas, comment peut-il arrêter Israël ? C’est là que l’idée lui vint de faire appel au devin Balaam, connu pour ses pouvoirs occultes et spirituels. Balaq envoie donc des émissaires vers Balaam pour lui dire : Viens chez moi et maudis Israël, car, dit-il, je sais que celui que tu bénis est béni, et que celui que tu maudis est maudit : v 6.

Balaam demande, avant de donner sa réponse définitive, un temps de réflexion. La nuit même, Dieu vient vers Balaam pour lui interdire de maudire Israël, car, lui dit-il, Israël est béni. Les émissaires retournent vers le roi Balaq pour lui donner la réponse de Balaam.

L’histoire ne s’arrête pas là. La suite du récit nous apprend que Balaq ne renonce pas à son projet. Il envoie de nouveaux émissaires chargés de riches présents dans le but de gagner Balaam. Bien que refusant d’abord, Balaam, avec l’autorisation de Dieu (Dieu ne change pas d’avis : puisque Balaam veut partir, il le laisse), part. En chemin cependant, il aura à faire à la manifestation de la colère de Dieu qui va tenter de l’arrêter en faisant parler son ânesse.

Balaam écoute et s’engage alors devant Dieu à ne prononcer devant Balaq au sujet d’Israël que les paroles qu’Il lui inspirera. C’est ce qui se produit et que nous rapporte Nomb 23 et 24.

On pourrait croire en lisant le livre des nombres sans lire le passage de l’Apocalypse que l’histoire de Balaam s’arrête là. En fait, il n’en est rien. Car Jésus nous apprend qu’après avoir béni Israël, Balaam, voyant Balaq déçu, a prodigué de nouveaux conseils.

Puisque les sorts et les enchantements n’ont aucun pouvoir sur Israël, Balaam a suggéré à Balaq une autre voie pour provoquer la chute du peuple de Dieu : c’est la voie de la séduction, du compromis du mélange.

C’est en quelque sorte comme si Balaam avait dit à Balaq : « Puisque tu ne peux pas vaincre Israël de l’extérieur, soit par les armes, soit par l’occultisme, je te propose une autre voie : essaie de le corrompre de l’intérieur. Tu as un allié puissant avec toi au sein d’Israël : son propre cœur mauvais. Fais vibrer les cordes de son cœur naturel et je suis sûr qu’il y répondra. Ainsi, ce n’est pas toi qui détruira ce peuple, mais lui-même en s’exposant au jugement de Dieu ! »

La ruse et l’enseignement de Balaam fiont mouche. Immédiatement après Nomb 24, on trouve Nomb 25,1 à 5 qui nous montre l’efficacité et le succès de la doctrine de Balaam toute entière fondée sur le mélange et le compromis. Séduit par les filles de Moab, les fils d’Israël adoptent leurs coutumes et commencent à offrir des sacrifices à leurs dieux.

5. Application pour l’Eglise

Alors que, sortie de la persécution, l’Eglise de Jésus-Christ apparaît comme une force irrésistible et victorieuse dans le monde, les mêmes causes produiront les mêmes effets. Séduite par le pouvoir romain qui ordonne que le christianisme devienne religion d’Etat, l’Eglise s’empêtre dans le mélange, et adopte de multiples articles de foi étrangers à l’Evangile. Elle sombre du coup dans l’erreur et l’adultère spirituel et perd ce qui, jusqu’alors, faisait sa force : son attachement à Dieu et à Sa Parole !

C’est l’époque de la naissance des grandes hérésies dite chrétiennes qui subsistent jusqu’aujourd’hui :

- la naissance du culte marial, du purgatoire

- la primauté de l’évêque de Rome sur les autres

- l’invention du clergé seul habilité à comprendre et expliquer la parole et donner les sacrements

- la célébration de la messe

- la naissance de la Tradition mise au même niveau que la Bible, etc…

Voir le livre : les deux Babylones


6. Remède contre le mal qui ronge l’Eglise de Pergame


Le mélange étant entré à Pergame, quel remède le Seigneur préconise-t-il pour guérir cette église infectée par la fausse doctrine. Comme il en est pour Smyrne et pour Ephèse, c’est dans le nom sous lequel le Seigneur se présente à cette église que se trouve le secret du remède qui peut la guérir : v 12 à 18

C’est de l’épée à double tranchant qui sort de la bouche du Seigneur : Apoc 1,16, que seule peut venir la délivrance pour une église infestée par le mélange doctrinal. Cette épée qui, seule, a le pouvoir d’aiguiser notre discernement, est, précise l’épître aux hébreux, l’épée de la Parole de Dieu : Hébr 4,12.

Face aux tentatives de corruption dont le Seigneur a lui aussi été l’objet dans le désert, nous nous souvenons que Sa défense n’a été faite que d’une seule chose : Il est écrit. C’est ce mode défense qu’Il nous demande aussi d’adopter face à toutes les doctrines par lesquelles Satan essaye d’infiltrer l’église pour la détruire de l’intérieur.

Alors que l’idolâtrie se répandait à grande vitesse dans le peuple d’Israël, la Bible rapporte que Phinéas, l’un des neveux de Moîse, qui était prêtre, prit sa lance et transperça d’un seul coup un Israélite et une moabite qui couchaient ensemble : Nomb 25,6 à 9 Par son zèle, il mit fin au jugement de Dieu qui avait déjà décime 24 000 personnes dans le camp, ce qui lui valut d’être l’objet d’une alliance perpétuelle de paix de la part du Seigneur : Nomb 25,10 à 13.

Dans un temps où la vérité se mélange avec l’erreur, le Seigneur est toujours à la recherche de Phinéas, d’hommes saints sans compromis avec la Parole, capables de brandir avec lui l’épée de l’Esprit pour séparer dans le peuple de Dieu ce qui est pur, de ce qui ne l’est pas, ce qui est profane de ce qui est sacré. C’est là le défi particulier qui revient à tous les hommes de Dieu dans tous les siècles.

7. Récompenses promises au vainqueur

Même si l’Eglise de Pergame est infectée par l’erreur, il est tout de même possible en son sein d’être vainqueur. A celui qui, là où se trouve le trône de Satan, Lui reste fidèle, le Seigneur promet deux récompenses :

- la 1ère est de le nourrir de la manne cachée. Cette manne, nous le savons, était la nourriture céleste que Dieu, chaque jour, fit descendre du ciel pour nourrir miraculeusement Son peuple dans le désert. Dieu, de même, promet aux membres de Son peuple qui Lui reste fidèle au milieu de l’erreur de les soutenir et de les nourrir chaque jour miraculeusement par le pain de Sa Parole

- la seconde est un caillou blanc sur lequel est écrit un nom nouveau que seul celui à qui il est destiné connaît.

Il y avait, semble-t-il, dans l’Antiquité, 3 usages particuliers pour le caillou blanc :

- lors d’un jugement, les cailloux noirs symbolisaient la condamnation, et les cailloux blancs l’acquittement.

- Les cailloux blancs étaient aussi utilisés lors d’un vote pour exprimer son suffrage lors d’un débat

- Le caillou blanc servait enfin au maître de cérémonie lors d’un repas pour inscrire le nom des invités.

L’idée présente derrière le caillou blanc sur lequel se trouve le nom des vainqueurs, est la promesse que Dieu fait qu’il fera asseoir à Sa table et près de Lui tous ceux qui, au cours des siècles, seront fermement attachés à la Vérité. Il les appellera Lui-même par leur nom, le nom qui caractérisera ce qu’ils ont été (Fidèle, Vaillant…) pour les faire siéger avec Lui à sa droite, dans les cieux !

Que Dieu nous donne en notre temps d’être trouvé parmi ces vainqueurs !


Je viens bientôt !

samedi 24 octobre 2009

Apocalypse 2,8 à 11 : lettre à l'église de Smyrne

1. Introduction :



Nous sommes, avec cette visite de Jésus à l’église de Smyrne (aujourd’hui Izmir, 3ème ville de Turquie) toujours dans le contexte de la vision que Jean a reçu du Seigneur sur l’île de Patmos. Dans ce contexte, rappelons-nous le, Jean, un dimanche, avait entendu une voix forte s’adresser à lui. Puis, se retournant pour voir qui était derrière cette voix, il avait vu le Seigneur au milieu de sept porte-lampes ou chandeliers d’or, représentant les 7 églises d’Asie.

Commençant par Ephèse, le Seigneur entreprit ensuite de faire avec Jean le tour de chacune des églises. L’ordre de cette tournée des églises par le Seigneur, avons-nous vu, ne procède pas du hasard. D’après les historiens et comme nous le verrons encore plus tard, elle correspond assez exactement à la description des différentes phases par lesquelles l’Eglise passera au cours du temps. Si l’Eglise d’Ephèse correspond au temps de l’Eglise primitive, à ses débuts (il y est parlé des apôtres), l’Eglise de Smyrne incarne quant à elle assez nettement la seconde phase de l’histoire de l’Eglise, l’Eglise dans la souffrance de la persécution, l’Eglise des catacombes et des arènes, l’Eglise des martyrs.

Que dit Jésus ? Quel jugement porte-t-il sur cette partie de l’histoire de l’Eglise ? Que pouvons-nous en retirer pour nous aujourd’hui ? C’est ce que nous allons essayer de voir ce matin !


2. Identité de l’Eglise de Smyrne :


A. Je connais :

Tout comme le Seigneur l’avait dit à Ephése, Il dit aussi à Smyrne qu’Il connaît, qu’Il sait, qu’Il est parfaitement conscient et au courant de tout ce que l’Eglise de Smyrne vit et de tout ce par quoi elle passe.

Si le fait de savoir que le Seigneur sait ce qui se passe dans l’Eglise, lorsqu’il y a en son sein des choses qui ne sont pas à Sa gloire, peut nous inspirer un sentiment de crainte, il en est tout autrement lorsque l’Eglise passe par la persécution. Le « Je connais » du Seigneur ne se montre pas ici effrayant, mais consolant.

C’est sans doute là, avec d’autres que nous verrons plus tard, la 1ère consolation que tout chrétien rejeté, mis de côté, devant souffrir pour sa foi, reçoit de la part du Seigneur. Chacune de nos détresses, comme Il le dit aussi en Esaïe 63,9, est aussi Ses détresses. Paul, dans l’épître aux romains, pose la question : Qui peut nous séparer de l’amour de Christ ? Sera ce la détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le péril ou l’épée ? Je suis persuadé pour ma part, poursuit-il, que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune créature n’a le pouvoir de nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ : Rom 8,35.39.

Sans doute aucun de nous n’a connu la souffrance et la persécution pour Christ au point où l’ont connu l’Eglise des martyrs du 1er au 3ème siècle. Pourtant les paroles de Jésus dans les souffrances que nous pouvons vivre pour Lui dans ce monde à cause de notre foi sont aussi pour nous. Il connaît aussi ce que nous vivons : que cette certitude puisse être la source première de notre consolation !

Il connaît : mais que connaît-Il ? Que voit-Il de la situation de Smyrne ? 3 choses :


B. Je connais ta détresse, ta pauvreté, les calomnies (ou blasphèmes)…

En disant ce qu’Il connaît de l’Eglise de Smyrne, Jésus fait vraiment le tour de tout ce qui la touche et la concerne :

a. Il connaît sa détresse : il sait exactement ce par quoi elle passe. Il sait de quoi sa douleur et sa souffrance est faite. Il la mesure parfaitement, étant d’ailleurs Lui-même passé par là avant elle.

Quoi que nous connaissions et ce par quoi nous devons passer à cause de Jésus, nous devons nous rappeler qu’il est impossible que Jésus y soit étranger. Si nous connaissons, la prison, les coups, l’humiliation, les calomnies à notre encontre, sachons que Jésus les a connu avant nous. Soyons-en certain : parce que Jésus l’a vécu avant nous, Il sait, connaît ce que cela signifie que de passer par la détresse. Aussi, avoir communion à ses souffrances, y participer pour l’avancement du royaume de Dieu fait partie du contrait qui nous lie à Lui en tant que disciple : 2 Cor 1,5 ; Philip 3,10 ; Col 1,24


b. Il connaît ensuite sa pauvreté –quoique, ajoute-t-il, elle est riche :

Nul doute qu’en disant ce qu’Il dit ici, Jésus ne répond pas seulement à la situation extérieure par laquelle passe l’Eglise : Hébr 10,32 à 34, mais aussi au sentiment intérieur qui l’habite. S’il y a bien en effet un sentiment qui peut habiter le chrétien qui souffre, c’est sans nul doute le sentiment de son impuissance, voire de son inutilité. Qui suis-je moi chrétien enfermé en prison, livré à la mort, pauvre au point d’avoir tout perdu jusqu’à mes droits les plus élémentaires : liberté de culte, d’expression, de réunion, etc…

Tu te penses pauvre, répond Jésus ! Eh bien, moi je te dis que tu es riche ! Car, si pour Moi, tu montres que tu es capable de tout perdre, y compris peut-être un jour ta vie, alors tu témoignes au monde que tu possèdes en toi un trésor qui vaut plus que toutes les richesses du monde. Rappelle-toi, Eglise de Smyrne, ce que J’ai dit en mon temps à Mes disciples : A quoi sert-il à un homme de gagner le monde entier si c’est pour faire la perte de son âme : Marc 8,36 ? Souviens-toi en : la richesse véritable ne se trouve pas du côté de ceux qui te font la guerre et te prenne tout, mais de ton côté.


c. Il connaît les calomnies dont l’Eglise est l’objet :

Si la souffrance physique est sans nul doute l’un des aspects les plus insupportables de la persécution, elle n’est pas le seul. Il arrive parfois même qu’intérieurement le fait d’être calomnié, faussement accusé dépasse en souffrances ce que des coups pourraient produire.

Sachons-le pourtant : la calomnie, le mensonge sont et continuent à être aujourd’hui, dans les pays où règne la persécution, l’une des armes les plus utilisées contre l’Eglise de Jésus-Christ.

Tel pasteur est ainsi accusé en Iran ou en Chine d’être un ennemi de l’Etat ou, parce qu’il a reçu un chrétien occidental chez lui, un relais de puissances étrangères. Tel autre peut être arrêté sous prétexte qu’il a commis des délits ou des faits, soi-disant répréhensibles par la loi.

Sachons que, si un jour notre liberté est menacée, le mensonge et la calomnie feront partie de l’arsenal des armes utilisées contre nous. Jésus en a été l’objet : « Nous avons trouvé cet individu en train d’inciter notre nation à la révolte ; il empêche de payer l’impôt à César, et il se dit lui-même Christ, roi : Luc 23,2. Nous le serons aussi.

Consolons-nous cependant car, comme Il connaît la détresse par la quelle nous passons, Jésus connaît aussi la validité des accusations dont nous pouvons être l’objet. Si nous n’avons rien à nous reprocher devant Dieu, nous n’avons pas à tenir compte des accusations dont nous pouvons être l’objet de la part des hommes. Bien plus, Jésus nous a dit que le jour où une telle chose nous arriverait serait un beau jour : Mat 5,11-12. Ces calomnies sont la preuve que nous sommes du bon côté, du côté de la vérité et du Royaume de Dieu !


3. Le pouvoir du diable

Si ce sont bien des hommes qui calomnient et persécutent l’Eglise de Smyrne, Jésus tient à ce que, dans l’esprit des chrétiens, il n’y ait aucune ambiguïté au sujet du véritable auteur de leur souffrance. Leur véritable adversaire, ce ne sont pas les êtres de chair et de sang qui les arrêtent, les persécutent, les calomnient, les font souffrir : c’est le diable.

Si, à la lecture, cette distinction peut nous apparaître comme une simple tournure de langage, en réalité, dans la persécution, elle est essentielle. Car, comment, en effet, pourrions-nous rester des témoins du Christ dans ce monde si nous ne faisons pas la distinction entre ceux qui nous persécutent et celui qui est le véritable auteur de la haine dont nous sommes l’objet ?

Jamais une seule fois il n’apparaît, dans les discours et le comportement de Jésus, que celui-ci ait considéré les hommes comme ses véritables adversaires :

- Jésus a recommandé d’aimer ceux qui nous persécutent, de prier pour eux, de les bénir (leur souhaiter et leur faire du bien) : Luc 6,27-28. Or cette exigence n’est seulement possible que si nous les considérons, non comme des coupables, mais eux-mêmes comme des victimes du Malin.

- Même alors qu’il est arrêté, Jésus continue à appeler Judas « Ami ! » Jésus veut rendre Judas conscient que, bien qu’il soit séduit, son vrai ennemi n’est pas lui, mais celui qui, à cette heure, le manipule. Jésus chercherait-il par cette distinction à sauver encore Judas : je ne le sais. Mais notons qu’Il l’a fait clairement !

Satan, le diable, étant le véritable ennemi du chrétien, la question se pose, quelle est l’étendue de son pouvoir envers eux ? Lisant l’Apocalypse, on peut en déduire au moins deux choses :

1. Bien que la cause de Satan soit perdue, jusqu’à ce qu’il soit définitivement jeté dans l’étang de feu et de souffre, il jouit encore d’une grande liberté et d’un grand pouvoir. Ainsi, rien que dans ce livre nouvs le voyons :


- jeter des chrétiens en prison : 2,10

- les accuser jour et nuit devant le trône de Dieu : 12,10 (quelle patience de Dieu ! ! !)

- s’acharner sur Israël : 12,13

- faire la guerre aux saints et les vaincre : 13,7a

Tout ce que Satan peut faire contre le peuple de Dieu, il ne se prive pas de le faire


2. Bien que Satan jouisse encore d’une grande liberté et qu’il possède un grand pouvoir, tout ce qu’il fait au peuple de Dieu est parfaitement mesuré et contrôlé par Dieu :


- il jette les chrétiens en prison, mais la durée est limitée (10 jours : il y aurait eu, paraît-il, 10 empereurs qui auraient persécuté les chrétiens)

- il accuse Dieu jour et nuit, mais le Christ intercède jour et nuit aussi pour les Siens

- il poursuit Israël pour le détruire, mais miraculeusement Israël survit

- il fait la guerre aux saints, mais son règne sur terre, qui lui est donné par Dieu, sera en réalité hyper-bref : une heure : Apoc 17,12.


4. Résistez :

Si quelqu’un sait ce que cela signifie d’être jeté en prison par le diable, c’est bien Marie Durand. Née au XVIIIème siècle, cette jeune protestante n’est encore qu’une jeune fille, lorsqu’à 18 ans, elle est arrêtée et emprisonnée dans la tour de Constance à Aigues-Mortes. Marie Durand n’en sortira que 39 ans plus tard pour ne vivre finalement que 8 ans de liberté. Comment Marie Durand a-t-elle fait pour supporter un si long temps de captivité. Quel était son secret pour tenir ainsi seule, isolée, et ne pas renier sa foi ou finir même par perdre la raison ?

Sur le mur de la cellule dans lequel elle se trouvait, Marie Durand a gravé un mot, un seul qui, malgré le temps qui passe, est resté inscrit dans la pierre de la tour. Ce mot est « Résistez ! ». Comment en tant que chrétien est-il possible de résister, de tenir face à la souffrance et la persécution desquelles nous sommes l’objet de la part de Satan ? Il est impossible en 5 minutes de répondre à cette question. Quelques indices cependant de la lettre adressée par Jésus à l’église de Smyrne peuvent cependant nous aider à y répondre.

1er indice : Il est contenu dans le titre ou l’expression même sous laquelle Jésus se présente à l’église de Smyrne. Si Jésus avait tenu à souligner à l’église d’Ephèse, qui était l’église qui occupait la place principale dans l’ordre des églises d’Asie, que c’était Lui le Chef de l’Eglise, c’est ici en tant que Ressuscité et vainqueur définitif de la mort que Jésus se révèle à l’église de Smyrne.

Par cette présentation, Jésus nous rappelle que, dans la souffrance et la persécution, il n'y a au fond qu’une seule chose permettant aux chrétiens de tenir : c’est leur espérance. Quand bien même les souffrances du moment seraient éprouvantes, le chrétien sait que, malgré le caractère difficile qu’elles revêtent, elles sont et restent passagères, momentanées. Notre ennemi peut certes nous ôter la vie, mais, Jésus l’atteste, il y a une chose qu’il ne peut pas nous prendre : c’est notre relation avec Dieu et notre salut : rappel : Rom 8,35 à 39. Aussi, ce n’est pas ceux qui peuvent détruire notre corps que nous devons craindre dans la persécution, mais Celui qui seul a le pouvoir de faire périr à la fois l’âme et le corps dans la géhenne : Mat 10,28

2ème indice : Si Jésus se présente comme le Ressuscité à l’église de Smyrne, ce n’est pas seulement pour dire et attester aux chrétiens qui souffrent que le diable et la mort n’auront pas le dernier mot sur eux. C’est aussi pour leur dire que, malgré leur incarcération et leur isolement, ils peuvent compter sur Lui, sur sa présence à chaque instant avec eux et auprès d’eux. Comme le dit Paul dans sa lettre aux corinthiens, les chrétiens sont persécutés, mais non abandonnés : 2 Cor 4,9. Ils sont légion les témoignages de chrétiens qui attestent qu’en prison à cause de leur foi, ils ont connu sans Bible une proximité avec le Seigneur comme jamais ils ne l’ont eu du temps de leur liberté.

3ème indice : il est dans la récompense que Jésus promet à ceux qui Lui resteront fidèles jusqu’à la mort : Apoc 2,10. De façon très claire, la Bible lie fortement la souffrance que nous pouvons vivre dans le présent à la gloire à venir qui sera la nôtre : Rom 8,17-18 ; 2 Cor 4,17-18. « Si l’Apocalypse, dit John Alexander, annonce des lendemains qui pleurent, elle prédit aussi des surlendemains qui chantent !


5. Conclusion

Si chaque chrétien n’est pas appelé à passer par le martyr, tous doivent être prêts à le devenir. C’est ce dont témoigne l’apôtre Paul lui-même en Actes 21,13. Si Paul n’était pas ici un martyr, il en avait en quelque sorte l’esprit.

Si cette disposition existe dans le cœur de Paul, croyons bien qu’elle n’est pas due à son caractère. Ni lui, ni Etienne, ni aucun autre chrétien qui dut mourir pour sa foi n’était des hommes au-dessus des autres. Une seule chose au fond les rendait prêt à payer le prix maximal pour la cause de leur Maître : c’était celle qui allait en s’affaiblissant de plus en plus dans l’église d’Ephèse : leur amour pour Christ : 2 Cor 5,14-15

Au IVème siècle, Basile, un évêque, parle d’une vierge condamnée à être brûlée vive, à laquelle on offrit sa vie et ses biens si elle acceptait de se prosterner devant une idole. Elle répliqua : « Que la vie et l’argent s’en aillent, bienvenue à Christ. »

Bienvenue à Christ ! Que Dieu nous donne dans Sa grâce aujourd’hui d’être prêt, s’il le faut, à payer le prix maximal pour Lui, sachant qu’à ce moment, comme à tout autre où nous devons être des témoins pour Lui, Il ne nous fera pas défaut !


ANNEXE : Compilation de témoignages de martyrs de l’époque romaine :


Polycarpe : évêque de Smyrne

Le tumulte fut grand quand le public apprit que Polycarpe était arrêté. Le proconsul se le fit amener et lui demanda si c’était lui Polycarpe. Il répondit que oui, et le proconsul cherchait à le faire renier en disant : « Respecte ton grand âge » et tout le reste qu’on a coutume de dire en pareil cas. « Jure par la fortune de César, change d’avis, dis : A bas les athées (les chrétiens étaient considérés comme tels). » Mais Polycarpe regarda d’un œil sévère toute cette foule de païens impies dans le stade, et il fit un geste de la main contre elle, puis soupirant et levant les yeux, il dit : « A bas les athées ». Le proconsul insistait et disait : Jure, et je te laisse aller, maudis le Christ » ; Polycarpe répondit : « Il y a quatre-vingt-six ans que je le sers, et il ne m’a fait aucun mal ; comment pourrais-je blasphémer mon Roi qui m’as sauvé ? »


Ignace : évêque d’Antioche de Syrie


C’est de bon cœur que je vais mourir pour Dieu, si du moins vous, vous ne m’en empêchez pas. je vous supplie, n’ayez pas pour moi une bienveillance inopportune. Laissez-moi être la pâture des bêtes, par lesquelles il me sera possible de trouver Dieu. Je suis le froment de Dieu, et je sui moulu par la dent des bêtes, pour être trouvé un pur pain du Christ… Depuis la Syrie jusqu’à Rome, je combats contre les bêtes, sur terre et sur mer, nuit et jour, enchaîné à dix léopards, c’est-à-dire un détachement de soldats… C’est maintenant que je commence à être un disciple du Christ. Que rien, des êtres visibles et invisibles, ne m’empêche par jalousie, de trouver le Christ. Feu et croix, troupeaux de bêtes, lacérations, écartèlements, dislocations des os, mutilation des membres, mouture de tout le corps, que les pires fléaux du diable tombent sur moi, pourvu que seulement je trouve Jésus-Christ.


Tertullien : Apologète

Pour vous, dignes magistrats, assurés comme vous l’êtes des applaudissements du peuple, tant que vous lui immolerez des chrétiens, condamnez-nous, tourmentez-nous, écrasez-nous : votre injustice est la preuve de notre innocence ; c’est pourquoi Dieu permet que nous soyons persécutés. Dernièrement, condamnant une chrétienne à être exposée dans un lieu infâme plutôt qu’au lion, vous avez reconnu que la perte de la chasteté est pour nous le plus grand des supplices, et plus terrible que la mort même. Mais vos cruautés les plus raffinées ne servent à rien : c’est un attrait de plus pour notre religion. Nous multiplions à mesure que vous nous moissonnez : notre sang est une semence de chrétiens.


Je viens bientôt !

vendredi 25 septembre 2009

Apocalypse 2,1 à 7 : lettre à l'église d'Ephèse

1. Introduction :




La dernière fois que nous avons ouvert ensemble ce livre si précieux et si important de l'Apocalypse, nous avions trouvé et laissé Jésus debout, présent au milieu des sept Eglises d’Asie. Alors que Jean écrit à la première d’entre elle, c’est de nouveau ici que nous le retrouvons : 2,1.



Le fait que Jésus soit présent et qu’Il marche personnellement au milieu des églises a pour nous, comme pour les églises dont il s’agit ici, à la fois quelque chose de rassurant et de redoutable :



- rassurant car, comme le montre Jean, c’est Lui, Jésus, qui tient les sept étoiles dans sa main droite. Si les églises, telles les étoiles brillant dans l’obscurité du ciel, sont appelées à être des lumières qui brillent dans ce monde de ténèbres dans lequel nous nous trouvons, nous voulons nous souvenir que ce n’est pas d’abord d’elles-mêmes mais de leur Seigneur que dépend leur sécurité.



Qui tient l’Eglise dans sa main, son témoignage, son rayonnement, son impact dans ce monde ? De qui dépend sa sécurité ? Est-ce de ses responsables, des missionnaires, de la vie de ses membres ? Non ! C’est d’abord, nous montre Jean, du Seigneur.



Il est celui qui nous entoure par derrière et par devant et qui met Sa main sur nous. Rien de ce qui nous touche et nous atteint en tant que communauté n’arrive sans passer par Lui.



- si le fait que Jésus tient dans sa main droite les sept étoiles a tout pour nous rassurer, la vision de Jean nous montre que ce fait ne suffit pas à lui seul pour résumer la position de Jésus dans l’Eglise. Non seulement Jésus tient le témoignage de l’église dans sa main, mais encore il marche au milieu d’elle. Or, cet aspect, s’il a d’une certaine façon un côté rassurant, a aussi un côté redoutable.



Ce côté est que rien dans la vie de l’église au milieu de laquelle Jésus marche, ne saurait être caché à Ses yeux et passer inaperçu. Je connais, dit Jésus à l’église d’Ephèse… Je sais exactement où tu en es avec Moi, dans quel état tu te trouves, ce qui va bien, mais aussi ce qui ne va pas ou plus aussi bien que dans le passé. Si tu peux te tromper toi-même sur ton compte et ton propre état, sache que tu ne peux pas Me tromper. Il serait sage donc que tu M’écoutes pour réformer ce qui doit l’être. Car, si je te confronte à ton état, si je pose sur toi un diagnostic, ce n’est pas d’abord pour t’affliger, mais pour te guérir.



Tel est l’état d’esprit dans lequel Jésus ici, comme plus tard, fait le tour des églises. Son objectif n’est pas de juger et de détruire, mais bien de traiter. Car il sait que, comme le corps humain, le corps de Christ peut être affligé de toutes sortes de maladies plus ou moins graves.



Pour l’heure, le Seigneur commence à relever les élements de bonne santé de l’église d’Ephèse. ils sont au nombre de 3 :



- les œuvres, le travail qui se fait dans l’église. Si les œuvres n’entrent pas en ligne de compte dans notre justification, elles ne sont pas pour autant sans importance aux yeux du Seigneur. Jacques l’affirme clairement : les œuvres sont la justification de la réalité de notre foi : Jac 2,14 à 17. Une foi qui ne produit ni labeur, ni engagement à l’égard de Dieu et du prochain est sans valeur.

- le discernement spirituel. Le constat que fait le seigneur prouve que l’avertissement de Paul aux anciens d’Ephèse au moment de ses adieux était juste et a porté ses fruits : Actes 20,29 à 31

- la fidélité à Dieu dans la souffrance. Notons que si, dans l’histoire de l’Eglise la persécution ira crescendo, c’est dès l’origine qu’elle a été présente.





Si Ephèse se trouve à la tête des églises mentionnées, croyons bien qu’il n’y a là rien qui soit dû au hasard. Car si, comme nous le lisons dans les autres lettres, l’état de l’église va aller en s’empirant, le mal qui atteint l’église, qui la ronge et la dégrade, a commencé quelque part.



Ce quelque part, Jésus le révèle ici : c’est, dit-il, la perte du premier amour, la perte qui, pourrait-on dire, est à l’origine de toutes les autres pertes spirituelles, morales, mais aussi plus tard doctrinales.



Ana lyse du danger de cette perte et de la façon avec laquelle, avec l’aide de Dieu, elle peut-être annulée.



2. L’amour : son importance :



S’il y a bien, dit l’apôtre Paul, une chose, une vertu qui surpasse toutes les autres dans la vie de l’Eglise, c’est l’amour : 1 Cor 13,1 à 3. Le constat de Jésus pour l’église d’Ephèse dans l’Apocalypse de Jean rejoint celui de Paul.

L’église d’Ephèse a beau être un modèle de belles œuvres, de persévérance, de justesse doctrinale, ayant perdu le 1er amour qu’elle avait pour son Seigneur, elle a perdu, montre Jésus l’élément essentiel, ce qui était le moteur même de l’énergie et de la motivation qui la fait vivre.



Sans doute l’église d’Ephèse fonctionne-t-elle encore bien. A la regarder de l’extérieur, il semblerait que rien n’ait vraiment changé. La Parole continue à être prêchée ; les messages sont justes et de qualité ; les activités et les réunions habituelles de l’église se poursuivent. Mais, malgré tout, quelque chose a disparu. Et ce quelque chose, qui est la chose la plus précieuse et la plus chère à Jésus, ne saurait à ses yeux passer inaperçu.



Si la norme selon laquelle en tout temps l’église devrait vivre est le premier amour, que signifie-t-il ? Comment, au travers de quelles preuves peut-on voir et juger de la qualité de notre amour pour Dieu. regard sur l’Ecriture pour essayer de le comprendre.



3. Les preuves de l’amour :



a. la 1ère preuve de l’amour tient au prix que celui qui aime est prêt à payer pour manifester l’attachement qu’il a pour l’être qu’il aime. De nombreux exemples bibliques témoignent de l’importance première de ce critère comme preuve de l’amour :



- Jean 3,16 : Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique

- Je me souviens, dit Dieu à Israël, de ta fidélité de jeune fille, de ton amour de jeune mariée, quand tu me suivais au désert, sur une terre où rien ne pousse : Jérémie 2,2

- Marie, aimant Jésus, prit une livre d’un parfum de nard pur de grand prix, en répandit sur les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux : Jean 12,3

- Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde au Père, Jésus qui avait aimé les sines qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Pendant le dîner, il se leva de table, se défit de ses vêtements et prit un linge qu’il attacha comme un tablier. Puis il versa de l’eau dans une cuvette et se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer : Jean 13, 1 à 5



Bien que différent dans la forme, les 3 exemples que je viens de citer témoignent tous de la même réalité. L’amour passionné ne peut faire autre chose que donner et se donner… jusqu’à la mort.



Il n’y a pas d’amour véritable sans sacrifice, sans renoncement à sa personne, sans le fait de placer au-dessus de soi, de sa vie, de ses intérêts, l’être aimé ; c’est là l’amour que Dieu a montré pour nous et qu’Il attend aussi que nous montrions pour Lui.



D’autres exemples bibliques plus simples montrent cela et témoignent de la manière dont le premier amour s’est manifesté dans la vie des premiers chrétiens :

- Actes 2,44-45 ; 4,32 : sens extrême de la communauté

- Galates 4,13 à 15 : manifestation élevée de l’estime que l’on a pour l’autre

- Hébreux 10,32 à 34 : l’amour des premiers jours.



Quelle place occupe Jésus dans mes affections ? Suis-je plutôt comme Marie qui estime que rien n’est trop beau, trop cher, trop coûteux pour Lui ? Ou plutôt comme Judas qui estimait qu’il ne faut pas exagérer, qu’il y a des limites à l’expression de l’amour que l’on a pour Jésus, qu’il faut certes L’aimer, mais de là à sacrifier l’essentiel, il y a là de l’abus, du gaspillage, de l’extrémisme…



Quelle place occupe Jésus dans mon emploi du temps de tous les jours, dans la gestion de mes biens, de mon budget ?



Alors que l’Eternel fait le procès de Son peuple, Il lui reproche en Esaïe une chose qui est l’une des marques évidentes de la perte du premier amour qu’il avait pour lui : c’est le mépris dont il faisait preuve à l’égard du respect du sabbat : Esaïe 58,13-14. Et nous comment considérons-nous le jour du Seigneur ? Est-ce d’abord un jour pour nous ou pour Dieu ? Est-ce juste que nous sacrifiions ce jour pour d’autres intérêts ?



S’il peut y avoir exception, il nous faut absolument être au clair à ce sujet : toute absence en ce jour réservé au peuple de Dieu pour rendre à son Dieu le culte qui Lui est dû ne saurait être justifiée. Comment pensons-nous que prendrait une fiancée qui, attendant son fiancé pour son rendez-vous, s’entendrait dire que celui-ci a finalement préféré faire du vélo ou rencontrer d’autres amis qu’elle ? Ne se sentirait-elle pas profondément blesser par le choix du fiancé, et ne s’interrogerait-elle pas à juste titre sur la profondeur de l’amour qu’il a à son égard ?



Rappelons-nous qu’au-delà de nos paroles, ce sont les choix que nous faisons et les décisions que nous prenons qui témoignent en premier lieu du degré d’amour que nous portons à Jésus !





b. C’est dans le livre de l’amour de la Bible, le Cantique des cantiques, que nous trouvons la seconde preuve de l’amour : Cantique 2,5 : c’est la maladie qu’occasionne l’amour.



Quelle est cette maladie de l’amour ? Tous ceux qui, un jour, ont été follement amoureux de quelqu’un l’ont connu. C’est le fait que, tellement absorbé par la pensée de l’autre, celui qui aime en perd l’appétit ainsi que tout intérêt pour autre chose.



Les psychologues s’accordent d’ailleurs pour dire que, si l’état amoureux est normal, il ne faudrait pas, que dans ses premiers effets, il dure trop sans Quoi il risque de mettre sérieusement en danger la vie et l’équilibre psychique de la personne.



Il y a cependant dans l’état amoureux un parallèle fort avec le premier amour qui doit habiter notre cœur pour le Seigneur. C’est l’idée selon laquelle il nous est impossible, insupportable d’être éloigné, séparé de Lui, de ne pas ou plus le côtoyer.



Ressentons-nous au fond de nous-mêmes chaque jour la faim et la soif de Dieu. le fait de ne pas Le côtoyer, en ne lisant pas sa Parole ou en ne priant pas, se traduit-il par un sérieux manque dans notre vie.



Si oui, c’est que notre amour l’appelle, et nous pouvons nous en réjouir. Sinon, il faut nous interroger sur sérieusement sur la qualité, voire même la réalité de notre relation avec Dieu. Si nous pouvons nous passer de contact avec dieu aussi facilement que du contact avec notre voisin, il faut sérieusement nous interroger sur la nature du lien qui nous lie à Lui.



4. Causes de l’abandon du premier amour



Si l’amour est essentiellement le sentiment du besoin de l’autre, de Sa présence, d’où vient que, aimé par Dieu, le chrétien en vienne à perdre ou abandonner son amour ? Parmi toutes les causes possibles qui sont à l’origine de cet abandon, j’aimerais ce matin en citer 4 :



a. la 1ère est celle qui guette toute personne engagée dans une relation d’amour : le temps qui passe, la routine, l’habitude qui s’installe. Cette 1ère est la cause non avouée de multiples divorces. « Nous n’avions rien l’un contre l’autre, mais il n’y avait plus de surprises, plus de nouveautés, plus d’enchantement dans notre relation. Nous nous sommes séparés. »



Si le premier amour est le fruit d’une découverte et d’une révélation, celle de l’autre, il ne peut durer que si cette découverte et cette révélation se poursuit. Il n’est pas dans l’idée de Dieu que notre amour pour lui, comme entre nous, s’arrête parce que nous connaissons l’autre. Si nous Le connaissons, sachons que nous le connaissons encre peu et que toute notre vie peut être une découverte émerveillé de ce qu’Il est.



« Tu ne m’as pas invoqué Jacob, car tu t’es lassé de moi dit Dieu à Israël : Esaïe 43,12



Avons-nous encore soif de Dieu ? Sommes-nous encore passionnés par Lui, dévorés par le désir de Le connaître toujours plus ? Alors c’est que nous sommes toujours animés de notre premier amour ? Si, par contre cette passion n’est plus au cœur de notre vie, sachons que nous n’irons pas très loin dans notre vie chrétienne !



b. la seconde, si elle peut être tout à fait possible dans une vie de couple, ne devrait, quoi que présente, jamais être possible dans notre relation avec Dieu : c’est la déception.



Alors qu’ils entrent dans le mariage, il se peut que les jeunes mariés se trompent et s’illusionnent fortement sur ce qu’ils vont vivre : « Notre vie va être un conte de fées ! » Deux semaines plus tard, le conte de fées a déjà pu virer au cauchemar !



Se peut-il qu’il en soit ainsi dans notre relation avec Dieu ? Dieu peut-Il nous décevoir ? Si ou, cela ne peut venir que d’une seule chose : non de Dieu, mais des fausses attentes que nous nous étions faits dans notre relation avec Lui !



C’est tel jeune homme qui espérais épouser telle jeune fille. Ila longtemps prié à ce sujet, il a attendu et la chose ne se fera pas. C’est tel chrétien qui aspirais à occuper telle position dans l’église, dans son entreprise ou ailleurs, et la chose ne se fera pas. C’est tel pasteur ou missionnaire qui voit l’église de son collègue grandir tandis que la sienne stagne… Dieu ne lui ayant pas donné ce qu’il désirait, le chrétien tombe dans l’amertume, la frustration, la colère et perd son premier amour. (Témoignage Grace Burnham)



Nous ferions bien de relire le contrat sur la base duquel Dieu a établi Sa relation avec Nous ! Nous a-t-il promis une vie facile, prospère, la réussite à tout coup ? Non, Il nous a promis deux chose : sa présence avec nous et la vie éternelle. Bien qu’Il nous donne en réalité beaucoup plus, tout le reste est du surplus. C’est pour Lui-même et non pour ce qu’Il nous donne ici-bas que Dieu veut être aimé.



c. La 3ème cause d’abandon du premier amour est, à la fois la plus courante et la plus souvent dénoncée dans la Bible : c’est tout simplement le retour à la pratique du péché, aux anciennes habitudes que nous avions abandonné.



J’aimerais dire ici que le retour au péché n’est pas que le fait de chrétiens tièdes ou charnels. Il peut tout aussi bien momentanément être le vécu d’hommes de Dieu et de chrétiens consacrés. Preuve en est par la chute dramatique du roi David, appelé l’homme selon le cœur de Dieu, qui en un instant d’égarement, a commis un adultère, puis un meurtre et a plongé ensuite sa dynastie dans la discorde et la guerre.



Les pertes spirituelles que nous pouvons connaître à cause du péché sont incalculables. Mais la perte la plus grande est sans doute celle de notre relation avec Dieu : Esaïe 59,1-2. C’est pourquoi, veillons et prions car c’est tous les jours que nous sommes en danger de tomber.



d. La 4ème cause est sans aucun doute l’une plus douloureuse de toutes pour Dieu, celle pour laquelle Son cœur est le plus attristé : c’est l’idolâtrie, le fait d’accorder à quelqu’un ou à quelque chose d’autre, plus de passion, d’amour, d’intérêt, d’attachement que pour Lui. Rappelons-nous de l’épiusode du veau d’or et de la rapidité avec laquelle, après avoir été délivré de l’Egypte, Israël s’est plongé dans l’idolâtrie !



Ce n’est pas en vain que la 1ère épître de Jean consacrée en grande partie à l’amour se termine par ces mots : petits enfants, gardez-vous des idoles : 1 Jean 5,21



5. Conclusion :



Où se trouve le remède à la perte du premier amour ? jésus nous en donne la clé dans la lettre qu’Il adresse à l’église d’Ephèse :



a. Souviens-toi : v 5



Souviens-toi de ce qui animait et remplissait ton cœur dans les premiers jours de ta vie avec Lui.. En ce temps-là, suivre Jésus ne te semblait ni exigeant, ni pénible, ni coûteux. Jésus, rappelons-le ici ne parle pas à des individus en particulier, mais à toute l’église.



Si l’amour pour Jésus a fait que tu aies pu faire en ce temps des choix radicaux, rein n’empêche que aujourd’hui ce soit encore le cas !



b. Repens-toi et pratique tes premières œuvres :



Le culte n’est plus devenu pour toi important ? La réunion de prières est devenue lassante, la lecture de la parole ennuyeuse ? Donner de l’argent pour l’œuvre de Dieu n’est plus une priorité ? Servir les autres passe après toi ? Repens-toi, change d’attitude et recommence à te fixer des objectifs clairs, précis et chiffrables devant Dieu



Sans quoi, Dieu le dit ici à l’église d’Ephèse, tu risques non seulement de perdre ta place, ton rayonnement dans ce monde, mais pire encore, tu risques d’être privé de ta récompense dans les cieux : v 5 et 7

Au vainqueur, dit en conclusion Jésus, Je donnerai de manger de l’arbre de la vie qui est dans le paradis de Dieu. C’est comme si Jésus nous disait : si ici-bas tu fais de Moi Ta vie, Je te promets pour l’éternité de te donner accès à ce qui est la Source même de la vie !



Que Dieu nous donne dès maintenant de nous préparer, par notre amour pour Jésus, à l’éternité qu’Il nous a réservé !


Je viens bientôt !

vendredi 12 juin 2009

Apocalypse 1,12 à 20


Introduction :

Conformément au nom sous lequel se présente le livre de l’Apocalypse, c’est à l’initiative de l’Esprit de Dieu que Jean, exilé à Patmos pour la Parole de Dieu et le témoignage qu’il a rendu à Jésus, reçoit la vision première de laquelle vont découler toutes les autres visions qui constitueront à la fois la trame et l’ensemble de toute la révélation que, concernant Son triomphe final, Dieu a voulu donner de Jésus-Christ aux Siens. Ce mode opératoire de transmission de Dieu vers Jean, bien qu’extraordinaire dans sa manifestation, ne diffère cependant pas de la façon commune avec laquelle Dieu s’y prend aussi pour communiquer avec nous. En effet, encore aujourd’hui, nulle vérité spirituelle n’est accessible à la pensée de l’homme sans une révélation du Saint-Esprit : Ephés 1,17 ; 1 Cor 2,9 à 11 ; Mat 11,25 à 27. Si donc Jean devait être le porteur de communications nouvelles venant de Dieu au sujet du Christ, cela ne pouvait se faire que par le ministère de l’Esprit de révélation : Jean 16,12 à 15.

La vision que reçut Jean du Christ et l’effet qu’elle produisit sur lui nous intéresse à triple titre. Elle nous révèle :

- la place qu’occupe aujourd’hui de manière invisible le Christ
- la Personne qu’Il est aujourd’hui
- la nature de la relation qu’Il entretient aujourd’hui avec les Siens

La place qu’occupe le Christ :

Le rapport que fait Jean sur ce qu’il voit est précis. Le Christ se trouve au milieu même des chandeliers. Invisible mais réellement présent, Il occupe la place centrale de la vie et de l’histoire de l’Eglise. Cette place centrale qui revient de droit au Christ doit s’entendre de notre part de plusieurs manières :

1. Jésus, le Christ, est au cœur même de la vie de l’Eglise :

C’est, rappelle Paul, en Lui que se trouve à la fois la plénitude de la Divinité : Col 2,9, comme la plénitude de tout ce dont nous avons besoin pour vivre en nouveauté de vie : Col 2,10 à 12. Le Christ est la Tête à partir duquel le corps dans son entier reçoit tout ce dont il a besoin pour sa croissance selon les dons et la force qu’Il communique à chacune de ses parties : Ephés 4,16

La réalité de cette place centrale du Christ dans la vie de l’Eglise est mise en évidence de manière manifeste dans le livre des Actes qui constitue le récit des trente premières années de son existence. Luc introduit le livre en
- rappelant à Théophile que son Evangile ne faisait que rapporter ce que Jésus avait commencé de faire et d’enseigner : Actes 1,1
- témoignant des preuves nombreuses que Jésus donna ensuite aux Siens de la réalité de Sa résurrection : Actes 1,3

Tout le livre des Actes est le récit du fait que Jésus est vivant, agissant et que, derrière les hommes, Il est, Lui, le véritable auteur des actes et des prodiges qui s’opèrent. C’est Lui, Jésus, qui, dans le livre des actes :
- ajoute à l’Eglise ceux qui sont sauvés : Actes 2,47
- par l’autorité de Son nom guérit l’infirme de la Belle porte : Actes 3,2
- équipe les apôtres d’autorité et de sagesse pour la défense de Son nom devant les autorités : Actes 4,13
- se révèle à Saul le persécuteur et le convertit en un bouillant apôtre : Actes 9,1 à 5
- donne à Pierre par une vision l’ordre d’aller vers les païens : Actes 10,12 à 16
- appelle Saul et Barnabas à partir en mission : Actes 13,1 à 5
etc…

Si Jésus, après Sa mort, est effectivement remonté vers Son Père et s’est assis à la droite du Très-Haut, il n’en demeure pas moins vrai que, tout au long des siècles, Il va rester le premier et le principal animateur et constructeur de l’Eglise. Toute l’histoire de l’Eglise est le témoignage de la poursuite de ce que Jésus n’a fait que commencer à accomplir et enseigner du temps de Son incarnation. Etre convaincu, persuadé que Jésus est présent avec nous et au milieu de nous, reste l’un des sujets d’encouragement et de soutien les plus forts pour les croyants aujourd’hui : Mat 18,20.

2. Jésus, le Christ, est et doit rester en tout temps au coeur de la doctrine de l’Eglise :

Thème du message qui, selon Paul, doit être au cœur de l’annonce de l’Evangile : 1 Cor 2,2, Jésus, le Christ, doit rester Celui qui demeure tout au long de notre enseignement et de la pratique de notre piété.

Extrait d’un sermon récent de David Wilkerson. De quelle manière pouvons-nous faire de Christ dans l’Eglise un étranger ?

Nous faisons de Christ un étranger quand nous donnons au Saint-Esprit la prééminence sur lui !
"Christ, et Christ seul, doit être le centre de la vie et de l’adoration ! Il est la tête du corps, de l’Eglise; Il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier. Car il a plu au Père de faire habiter en Lui toute plénitude... " (Col. 1.18,19). Qu’en toutes choses, Il ait la prééminence... . C’est-à-dire qu’Il soit distingué et nommé au-dessus de tous les autres. Qu’Il ait la première place en toutes choses. Même le Saint-Esprit ne doit pas être exalté plus que ce Nom !

La chambre haute ne doit jamais porter ombrage à la Croix ! Nous ne devons pas penser au Christ simplement comme à celui qui donne le Saint-Esprit. En d’autres termes : " Merci, Jésus, d’avoir envoyé quelqu’un de meilleur que Toi ". Christ a envoyé le Saint-Esprit pour révéler sa propre plénitude parmi nous. Quand le Saint-Esprit devient le centre de notre attention, l’Eglise est décentrée. Le Saint-Esprit descendit sur Jésus lorsqu’Il sortit des eaux du baptême. Il dit de Lui: " Voici le Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection. " Le Saint-Esprit descendit sous forme corporelle comme une colombe, mais le centre d’attraction était l’Agneau de Dieu - qui ôte le péché du monde. Non par la colombe, mais l’Agneau !

Christ parle à ses disciples d’une prochaine Pentecôte, quand l’Esprit serait répandu, dans un seul but: Ce serait une puissance donnée pour magnifier le nom de Christ ! Actes 1,8

Jésus a clairement expliqué que quand le Saint-Esprit viendrait, il n’attirerait pas l’attention sur lui-même mais mettrait l’accent sur les oeuvres de Christ. Il exaltera Christ. " Quand lui, l’Esprit de vérité, sera venu..., il ne parlera pas de lui-même... il Me glorifiera: car il prendra de ce qui est à Moi et vous l’annoncera. Tout ce que le Père a, est à Moi; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à Moi et qu’il vous l’annoncera ". (Jean 16,13.15).

Jésus dit : " Il vous montrera ma gloire, ma puissance, mon royaume. Il vous rappellera toutes mes paroles ". Le premier travail du Saint-Esprit n’est pas la communion fraternelle, quoiqu’il amène les croyants à être tous un en Christ. Il ne produit pas l’extase. Il ne veut pas seulement nous enseigner une langue inconnue. L’Esprit est venu pour exalter Christ ! Pour guider toute l’humanité dans la vérité que Christ est Seigneur ! Ce n’est pas assez de dire que l’Esprit nous a rendus proches les uns des autres. Il doit nous rendre plus proches de Christ ! La plénitude de l’Esprit est la plénitude de Christ. Si vous n’avez pas un amour consumant pour Christ, vous n’avez pas reçu un baptême du Saint-Esprit !

Christ, le baptiseur, a envoyé le Saint-Esprit pour enflammer nos âmes envers les perdus, pour nous envoyer sur les routes et parmi les haies pour atteindre les pécheurs, pour secouer notre paresse et nous qualifier pour son oeuvre. Le Saint-Esprit - béni soit-il - sera contristé et finalement se retirera, lorsque les hommes voudront l’exalter lui, plus que le Fils de Dieu ! Il ne permettra jamais que sa puissance soit au service de ceux qui veulent seulement le don, et non Christ, le Donateur !

Qu’est-ce qu’une vraie réunion charismatique ? Celle où les gens parlent tous en langues ? Où les gens sont guéris ? Où les saints sautent de joie ? Où les saints prophétisent ? C’est plus, bien sûr que cela ! C’est un temps où Christ est exalté, où sa sainteté transperce l’âme, où les hommes et les femmes tombent devant son trône de sainteté, brisés, humiliés, en criant: " Saint, saint, saint ! " Le mouvement provoqué par le Saint-Esprit est un mouvement qui rend plus proche de Christ, plus profond en Christ, avec une plus grande soumission à sa Seigneurie ! "

Prenons garde, comme il en était déjà au temps de Paul, de ne pas laisser d’une manière ou d’une autre (que ce soit par la tradition, par l’expérience, par la place donné à un homme) déloger Christ de la place légitime qui est la Sienne dans l’Eglise : la Tête, le centre !

La Personne du Christ :

Interpellé par la voix qui s’adresse à lui, l’apôtre Jean se retourne et voit, loin de la forme sous laquelle il L’a connu, le Christ. La description qu’il nous donne de la vision qu’il en eut rassemble en un tout cohérent tous les attributs spirituels qui sont désormais Sa possession. Il est :

- le Fils de l’homme : bien que glorifié, Jésus a gardé de son passage ici-bas l’humanité. Ce n’est pas en effet au Père que reviendra la prérogative du jugement, mais au Fils de l’homme : Jean 5,26-27. " L’incarnation du Fils de Dieu n’a pas été la transformation de la Divinité en humanité, mais l’insertion dans la Divinité de l’humanité : Symbole d’Athanase. " " Jésus n’est pas Dieu moins quelques attributs de sa divinité, mais Dieu plus tout ce qu’il s’est approprié en revêtant l’humanité : James Packer. "

- le Grand souverain sacrificateur : ce qu’indique la longue robe dont Il est couvert. A l’image de Melchisédek, l’auteur de l’épître aux hébreux nous rappelle qu’il possède désormais pour toujours ce sacerdoce intransmissible. Il peut donc sauver parfaitement tous ceux qui s’approchent de Dieu par Lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur : Hébreux 7,23 à 28.

- L’Ancien des jours ou le Dieu de toute éternité, ce dont témoigne ses cheveux blancs comme la neige : Dan 7,9. S’ils parlent d’éternité, les cheveux blancs témoignent aussi peut-être de l’immense sagesse qui L’habite : Prov 16,31 ; 20,29

- Il est celui qui sonde tout et à qui rien n’est caché, ce dont parlent ses yeux de feu : 1 Chr 28,9 ; Psaume 139,1 ; Jér 11,20 ; Hébr 4,12-13 ; Apoc 2,23.

- Il est le Juge qui vient, ce qu’expriment Ses pieds incandescents au contact desquels tout s’embrase. Les pieds qui ont été percés seront aussi ceux qui fouleront les ennemis de Dieu le jour où le Fils prendra totalement possession de Son règne : Psaume 110,1 ; 1 Cor 15,27 ; Ephes 1,22

- Il est la Voix de Dieu, une voix si forte qu’au jour où elle s’exprimera tous dans l’univers ne pourront que l’entendre… et se taire : Hébr 12,25-27. La Bible nous exhorte aujourd’hui, si nous entendons la voix de Dieu, de ne pas endurcir nos cœurs : Hébreux 4,17. Face à Christ, la voix que les hommes n’ont pas voulu entendre, remplira tout l’espace sonore et assourdira leurs oreilles.

- Il est le Chef de l’Eglise, ce dont témoigne les sept étoiles qu’Il tient dans Sa main droite et qui sont les sept anges des différentes Eglises : v 20. Jésus l’avait dit à Ses disciples : c’est au creux même de Sa main percée que se trouve la sécurité des Siens : Jean 10,28-29.

- Il est la Parole de Dieu, la Parole de vérité, une Parole semblable à une épée au tranchant si affilé que rien de ce qui est caché au plus profond de la motivation qui se trouve dans les cœurs ne pourra rester secret : Hébr 4,12 ; Rom 2,15-16.

- Il est le Saint, Celui dont il émane du visage un tel rayonnement que même les anges doivent se cacher la face lorsqu’ils se trouvent en Sa présence : Esaïe 6,1-2 ; Jean 12,41

3. La nature de la relation que le Christ entretient avec les Siens :

Confronté à la vision grandiose, majestueuse, éclatante du Christ glorifié, Jean ne put, comme beaucoup avant lui, que s’écrouler. Aucun regard, qu’il soit d’ange ou d’homme ne peut supporter l’éclat de la majesté divine. Mais comme d’autres avant lui également (exemple : Esaïe : Esaïe 6,6), Jean va, de deux manières, faire l’expérience des sentiments de paix et de grâce qui animent en cette heure le cœur du Seigneur envers lui :

1. Le Seigneur, en ami, pose sa main droite sur lui. Cette main qui, à elle seule, tient le monde et l’histoire de l’Eglise, se libère pour s’intéresser à Jean. Autant la main de Dieu est-elle à l’œuvre pour les grandes choses, autant elle est nous est proche et disponible lorsque, craintif, nous avons besoin d’être apaisé. " Dieu a autant de soin du moindre de nous, que s’Il n’avait à conduire que lui seul ; et Il a autant de soin de tous les hommes ensemble, que de chaque homme en particulier : Saint Augustin. "

2. Le Seigneur s’adresse à lui en parole pour le rassurer de deux manières :

- Il le rassure quant à Ses intentions à Son égard : Jean, en tant que Son serviteur et témoin, n’a absolument rien à craindre d’une rencontre ou d’un contact avec son Seigneur

- Il le rassure quant à la position qu’Il occupe. Il se peut que Jean, comme les autres chrétiens persécutés, ait eu des doutes quant à la réalité du triomphe du Seigneur. Jésus rassure ici Jean : la mort qui frappe les chrétiens n’est pas toute puissante. C’est Lui, le Christ, qui décide quant quelqu’un va mourir et où cette personne va après sa mort. Lui, Jésus, a dans Sa main le trousseau des clés de la mort (le dernier ennemi : 1 Cor 15,46) et du séjour des morts ! Y a-t-il ici quelque chose de plus qui puisse nous rassurer ?


Je viens bientôt !

samedi 16 mai 2009

Apocalypse 1,1 à 11


Introduction :

Comme il en est de la plupart des livres, le premier chapitre du livre de l’Apocalypse est un chapitre introductif. Il présente le but du livre, désigne les destinataires à qui il est adressé, identifie l’auteur, décrit les circonstances dans lesquels il a été écrit et présente le thème majeur qui en sera l’objet. Relevons pour les traiter cette somme d’informations qui nous est donnée !

But du livre :

Il est clairement exprimé dès le 1er verset. L’Apocalypse est une révélation donnée par Jésus-Christ de la part de Dieu pour montrer à Ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt. Très clairement donc, l’Apocalypse se présente comme un Livre qui nous est donné par Dieu pour décrypter le futur. L’Apocalypse est la poursuite de la révélation des œuvres et des hauts faits de Dieu qui, suite à la mort, le résurrection et le retour en gloire de Jésus, le Fils de Dieu, parachèveront le dessein de Dieu pour l’humanité.

En ce qui concerne le temps de l’accomplissement de la révélation, nous avons vu dans l’introduction au livre que le " bientôt " dont il est question s’attache " aux derniers jours " ou " aux temps de la fin ", temps inauguré par l’Ascension et l’intronisation de Jésus-Christ à la droite de Son Père.

Destinataires du livre :

Si le livre concerne tous les serviteurs du Christ : v 1, il s’adresse plus particulièrement aux sept Eglises qui, au temps de Jean, étaient implantées dans la province d’Asie : v 4 : Ephèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée (dans la Turquie actuelle).

Le choix de ces églises comme destinataires particuliers de cette révélation et leur nombre ne reposent pas sur le hasard. D’après ce qu’on en sait et ce que l’on peut lire par la suite, il est possible d’en déduire les raisons suivantes :

Ces églises représentent l’Eglise universelle au milieu de laquelle le Seigneur se tient. Le chiffre 7 utilisé dans l’Apocalypse a toujours valeur d’absolu : cf v 4 : les sept esprits devant le trône. Cette universalité du visage de l’Eglise, incarnée par les sept églises d’Asie, peut se comprendre de plusieurs manières :

1. Par les sept Eglises représentées, il est possible que nous ayons une image du développement historique de l’Eglise. Du haut du ciel, le regard du Seigneur embrasse tous les temps et tous les siècles. Il n’est donc pas inconcevable de penser que l’ordre dans lequel les églises sont citées et les particularités qui les concernent recouvrent les réalités fortes qui marqueront le futur de l’Eglise:

- Ephèse représente l’Eglise du 1er amour et des apôtres : l’Eglise primitive
- Smyrne nous parle de l’Eglise dans la souffrance : l’Eglise des martyrs
- Pergame anticipe le mélange doctrinal qui s’introduira dans l’Eglise : l’Eglise infectée par les fausses doctrines
- Thyatire nous annonce l’introduction dans l’Eglise d’un faux prophète revêtu d’une grande autorité : l’Eglise dominée par la papauté
- Sardes parle de l’Eglise qui a reçu la Parole, mais qui n’est pas restée fidèle au message et qui est morte ou près de mourir : l’Eglise issue de la réforme
- Philadelphie parle de l’Eglise faible mais puissante : l’Eglise née des mouvements missionnaires et de réveil
- Laodiciée nous parle de l’Eglise matériellement riche, mais tiède sur le plan spirituel : l’Eglise des derniers temps.

Certains commentateurs, allant plus loin, ont même établi un parallèle entre le développement de l’Eglise, tel que représenté dans l’Apocalypse, avec celui du peuple juif dans l’Ancien Testament depuis sa sortie d’Egypte :

- Ephèse : le 1er amour correspond à Israël à sa sortie d’Egypte
- Smyrne : l’Eglise dans l’épreuve correspond à Israël dans le désert pendant 40 ans
- Pergame : l’Eglise dans le mélange correspond à l’entrée de l’idolâtrie et la corruption (Moab - Balaam)
- Thyatire : l’Eglise sous influence correspond à la période trouble des juges et des rois (la royauté d’Achab et de Jézabel en est le sommet)
- Sardes : l’Eglise orthodoxe morte correspond à la période de l’exil
- Philadelphie : le reste fidèle correspond à l’époque qui fait suite à l’exil (Esdras, Néhémie, Aggée, Zacharie)
- Laodicée : l’Eglise tiède corresponde à l’état du judaïsme au temps de la venue du Christ.

Si de tels rapprochements sont possibles, il faut cependant se garder d’un classement trop catégorique à ce sujet. Frédéric Godet, un commentateur, voit dans le tableau des églises dépeintes, non une totalité successive, mais simultanée, ce qui signifie que c’est à toute époque et dans tous les milieux que le tableau présenté ici peut se trouver d’actualité.

Par le fait que nous avons dans le portrait dressé des sept églises, la représentation de toutes les maladies dont l’Eglise peut être affligée :

- Ephèse : perte du premier amour
- Smyrne : l’épreuve de la persécution
- Pergame : le mélange, les fausses doctrines
- Thyatire : l’usurpation du pouvoir par des autorités étrangères au Seigneur
- Sardes : le formalisme religieux
- Philadelphie : la faiblesse dans la fidélité alliée à la puissance
- Laodicée : le matérialisme qui engendre la tiédeur

" Le tableau des sept églises renferme ainsi la représentation de toutes les nuances et en quelque sorte la statistique des états variés, en bien et en mal, qui peuvent caractériser la chrétienté terrestre : Frédéric Godet ".

Ces églises représentent des églises locales existantes au temps de Jean. Si elles ont été sélectionnées entre toutes pour être les destinataires de l’Apocalypse, c’est d’abord, dit un commentateur, parce que peut-être plus que les autres, elles étaient concernées par le problème majeur qui se posait à l’époque, problème que l’on retrouve traité sous différents aspects dans le Livre : le risque de la disparition de l’Eglise sous l’effet du pouvoir satanique.

Nous sommes à l’époque de la rédaction de l’Apocalypse dans les années 95 à 100 après Jésus, au temps de l’empereur Domitien. Dans sa Vie de Domitien, Suétone, un historien latin de l’époque, relate plusieurs traits en lesquels se manifesta la prétention de cet empereur à la divinité… Ainsi avait-il fait graver son image à côté de celles de Jupiter, de Junon et de Minerve, sur les couronnes d’or qu’ils portaient en certaines cérémonies. La même prétention le poussa à se faire acclamer, dans l’amphithéâtre, du titre proprement divin de Seigneur. Il exigera même que, désormais, soit par écrit dans les textes officiels, soit même dans les entretiens qu’on aurait avec lui, on ne l’appelle plus que sous le nom " notre Seigneur et Dieu ".

Il est indubitable que dans l’histoire Domitien apparaît comme le promoteur de la seconde et très violente persécution contre les chrétiens. Si la première persécution sous Néron toucha surtout Rome, celle de Domitien eut une autre portée. Car elle posait la question de principe de la liberté des cultes. Or il apparaît que 5 au moins des localités citées parmi les églises d’Asie possédait un sanctuaire du culte impérial : Ephèse, Smyrne, Pergame, Sardes, Philadelphie et il est fort vraisemblable que Laodicée et Thyatire n’y soient pas étrangers. C’est toute la question de l’avenir de l’Eglise qui est ici engagée par les décrets de Domitien. C’est pour répondre à cette inquiétude que le Seigneur donnera l’Apocalypse à Jean destiné à ces sept églises, afin de les assurer, malgré l’apparence de la victoire finale de Dieu et de Son Oint ! Si l’Apocalypse était une révélation nécessaire aux chrétiens de l’empire de Rome, elle l’est d’autant plus pour nous qui voyons se lever le spectre d’un Nouvel Ordre Mondial.

Auteurs du livre

Si Jean est l’écrivain du Livre de l’Apocalypse, son véritable auteur nous est présenté au v 4. Il est :

1. Celui qui est, qui était et qui vient. Il ne nous est pas nécessaire de nous interroger sur l’identité de Celui qui se présente sous une telle appellation : il se présente lui-même quelques versets plus loin : v 7. Il s’agit du Tout-Puissant.

En se présentant sous ce nom, Dieu a cependant un objectif. Il rappelle qu’Il est l’Eternel, le Souverain, Celui qui reste le Maître quels que soient les temps que traverse le peuple de Dieu. Il est d’abord :
- Celui qui est : celui qui ne change pas, l’Immuable, nom sous lequel Il se présenta à Moïse : Exode 3,13-14
- Puis celui qui était : ce passé, inscrit dans le temps, fait référence pour le peuple de Dieu à tout le témoignage qu’il a pu en avoir de tous ses hauts faits. Le rappel à la mémoire du peuple de Dieu, pour se rappeler qui Il est, est une constante de l’Ecriture dans les moments où le peuple passe par l’épreuve : Exode 13,3 ; 1 Chr 16,8 à 21
- Enfin Celui qui vient : toujours inscrit dans le temps, l’expression fait référence au futur qui doit être envisagé pour le peuple de Dieu à la double lumière de l’éternité de Dieu et de Ses hauts faits du passé

2. Les sept esprits qui sont devant Son trône :

Si ces sept esprits ne sont pas ici identifiés, ils le seront plus tard dans le Livre. Les sept esprits sont en fait les sept esprits de Dieu : Apoc 3,1 ; 4,5 ; 5,6. Cette appellation unique dans l’Ecriture peut signifier et se rapporter à deux choses :

- à la plénitude de l’Esprit de Dieu
- mais aussi, pourquoi pas, à la plénitude de Ses composantes : Esaïe 11,2

L’Esprit de Dieu, envoyé par toute la terre, n’a pas qu’une arme de persuasion pour éclairer le monde et le convaincre de ce que Dieu est. Il sait quand et de quelle manière Il doit parler dans chaque situation.

3. Jésus-Christ : Il nous est présenté sous 3 titres tous en rapport avec Son œuvre passée :

- Jésus est le Témoin Fidèle, ce qu’Il a été tout le long de son parcours terrestre à l’égard du Père : Jean 5,19.30 ; 10,30 ; 14,9 ; 17,4, et de la vérité : Jean 1,17 ; 8,31-32 ; 14,6 ; 18,37
- le premier-né d’entre les morts : titre qui fait référence à Sa résurrection : Actes 2,24 ; Colos 1,18
- le chef des rois de la terre : titre qui fait référence à Son ascension suivie de Son intronisation à la droite du Père : Psaume 110,1 ; Actes 2,34 ; Hébr 1,13

C’est à la Divinité dans son entier que l’on doit la rédaction du Livre de l’Apocalypse : cf Mat 28,19.

Circonstances de rédaction : v 9 à 10

C’est alors qu’il est exilé à Patmos, à cause de la Parole de Dieu et du témoignage rendu à Jésus que Jean reçoit la révélation de l’apocalypse. En présentant la condition dans laquelle il se trouve, on ne peut qu’être admiratif de la vision et de la perspective au travers desquelles Jean identifie ce qu’il vit.

Etre disciple de Jésus dans ce monde n’est pas pour lui synonyme de confort, de tranquillité, mais, en regardant tout le film de sa vie, un film qu’il connaît d’avance, Jean nous dit que suivre Jésus dans ce monde, c’est avoir part à 3 choses :

- la détresse
- la persévérance
- et finalement la royauté avec Lui

Il se peut qu’en lisant cette définition de la vie chrétienne que nous donne Jean, nous ne saisissions pas tout à fait ce qu’il veut nous dire. Dans le livre de vie d’un chrétien qui veut être fidèle à Jésus dans ce monde, Jean nous dit qu’il se trouve les mêmes divisions que celles que l’on trouve dans le livre de vie de Jésus.

Or, parcourant le livre de vie de Jésus, Jean discerne trois divisions, trois volets très clairs résumant le vécu de Jésus :

- le 1er volet est le volet détresse. Si ce volet fait partie du livre qui résume le parcours de Jésus dans ce monde, nous devons le savoir, nous dit Jean : il est impossible qu’il ne figure pas, d’une manière ou d’une autre, un jour ou l’autre, dans le nôtre. " Si monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous, a dit Jésus. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. Ils vous feront toutes ces choses à cause de Moi " : Jean 15,19.21.
- le second volet du livre de vie de Jésus est le volet persévérance. " Considérez en effet, dit l’auteur de l’épître aux hébreux, celui qui a enduré une telle opposition de la part des pécheurs pour que vous ne vous lassiez pas l’âme découragée : Hébreux 12,3. " Si la persévérance a été la vertu qui a caractérisé la vie de Jésus, Fils de Dieu ici-bas, il est impossible, pour nous qui sommes Ses disciples, que ce mot ne figure pas comme l’une des têtes de chapitre du livre de notre vie.
- Le 3ème volet du livre de vie de Jésus est, dit Jean, le volet royauté. C’est le volet qui clôture le livre, le volet qui nous raconte et nous décrit la fin, l’issue finale qu’a connu Jésus. C’est le volet que nous célébrons à Pâques, le volet de la résurrection, du triomphe final du Christ sur le péché, le monde, la mort et le diable.

But du Livre : v 7

Le but du livre de l’Apocalypse est tout entier contenu dans le 1ère message, présenté sous la forme d’une affirmation sur laquelle il n’y a pas de doute et qui doit être au coeur de l’attente et de la foi des saints, que l’on rencontre à la lecture du Livre. Cette affirmation est l’annonce certaine de la venue en gloire du Seigneur, dont la dernière image que la terre conserve est celle du Crucifié, événement qui, comme le fut Sa crucifixion, sera à la fois de notoriété publique et de portée universelle.

Que Dieu nous donne à nous, peuple de Dieu de la dernière heure, d’en serrer fortement la promesse dans nos cœurs !



Je viens bientôt !