vendredi 11 juin 2010

Chapitre 4 : vision du trône de Dieu


1. Introduction : l’enlèvement et le passage par la porte ouverte

Alors que Jean se trouvait à Patmos, c’est Jésus Lui-même qui, lors de Sa révélation à Son disciple bien-aimé, lui indiqua l’ordre chronologique dans lequel allaient lui être données les visions dont il serait l’objet : Ecris donc, lui avait ordonné le Seigneur ce que tu as vu, ce qui est et ce qui va arriver après : Apoc 1,19.

Avec le chapitre 4, commence, après ce que Jean a vu (le Seigneur Jésus glorifié), ce qui est (les sept églises d’Asie), le temps qui concerne ce qui vient après : 4,1. Si pour ce qui est, le temps de l’Eglise, les vérités que le Seigneur voulait lui révéler n’exigeaient pas que Jean quitte la terre, il en sera tout autre pour celles qui concernent le temps qui vient après. La réflexion que Jésus a faite à Nicodéme dans les Evangiles s’applique ici à Jean : si, déjà, il nous est difficile de croire et de comprendre les réalités spirituelles qui touchent à la terre, comment Jean pourrait-il saisir celles qui touchent au ciel ? Pour cela, précise Jésus, il faudrait soit monter au ciel, soit que le ciel descende jusqu’à nous : Jean 3,12-13 ; Rom 10,6-7. Alors que Jésus est descendu du ciel pour nous expliquer les réalités qui touchent à notre salut, Il fera monter Jean pour nous révéler celles qui touchent au jugement !

Si Jésus précise l’ordre chronologique dans lequel se déroulera la révélation, il faut noter que cet ordre n’est pas nouveau, mais qu’on le retrouve suivi dans bon nombre d’endroits dans le déroulement de la révélation. Il y a toujours dans l’histoire un maintenant (ce qui est), où la porte du ciel est ouverte, et un après, où la porte se ferme et où commence le jugement de Dieu sur le monde rebelle. Cette chronologie est visible :

- au temps de Noé, où la grâce est offerte jusqu’au moment où la porte de l’arche se referma : Genèse 7,6 à 16

- au temps de Loth que les anges pressèrent de sortir de la porte de la ville : Gen 19,1.15 à 17.

- Au temps de Moïse, le sang versé sur les linteaux de la porte garantissait pour ceux qu’elle abritait, le salut et la sécurité : Exode 12,21 à 23

- Au temps de l’Eglise au cours duquel l’invitation d’entrer par la porte dans la bergerie du bon berger qu’est Jésus est adressée à tout homme : Jean 10,7 à 9.

Cette invitation, comme nous l’avons vu dans la lettre adressée à l’église de Laodicée, durera jusqu’à la fin du temps de l’Eglise. Jésus se tient à la porte du cœur de chacun prêt à y entrer : Apoc 3,20. Quiconque Lui ouvre pourra un jour avec Jean, monter avec lui au ciel et passer par la porte ouverte qui y mène. Pour les autres, vient le temps où, le peuple de Dieu mis à l’abri, la porte se fermera et le temps des jugements commencera : Esaïe 26,20-21.

2. La vision de Jean : le trône de Dieu, le Père

C’est par la dernière promesse faite au vainqueur du temps de l’Eglise, promesse de le faire asseoir avec Christ sur Son trône comme Lui s’est assis, en tant que vainqueur, sur le trône avec Son Père, que s’ouvre le temps nouveau décrit ici dans la Révélation : Apoc 3,21. Cette façon de relier les différentes parties de la Révélation par des éléments charnières, façon que l’on retrouve dans tout le livre, témoigne de l’unité qui existe en elle et du fait qu’il n’y a ni coupure ni discontinuité dans le temps et les œuvres de Dieu. Toutes les choses, d’une manière logique, cohérente, suivie, s’enchaînent les unes aux autres en vue d’un seul but : l’accomplissement final du dessein éternel de Dieu d’habiter avec les hommes : cf Apoc 21,1 à 3.

Monté, enlevé au ciel, la vision immédiate qui s’imposa à Jean fut celle du trône de Dieu. Le trône de Dieu dans le ciel est, pour nous enfants de Dieu, la réalité qui est la cause la plus certaine de la garantie de la victoire de notre foi : 1 Jean 5,4-5. Bien des despotes assis sur des trônes tyrannisent aujourd’hui le monde et les croyants : Marc 10,42. Mais ce qui donne aux croyants de tous les temps la force de résister et de tenir ferme dans la foi, c’est qu’il y a un Dieu au ciel qui a un trône : Dan 3,16 à 18 ; 4,31 à 32 ; 5,22 à 28.

La vision du trône de Dieu par Jean à cette étape de la révélation n’est pas due au hasard. La référence au trône de Dieu est quasiment toujours liée dans l’Ecriture au temps du jugement : Psaume 9,5.8 ; 11,4 ; 29,10 ;45,4 à 7 ; 47,9 ; 89,14 ; 99,1. Avec la vision du trône commence donc l’ère du jugement, c’est-à-dire, l’heure où, après avoir patienté envers les peuples et les nations rebelles, Dieu entre dans Son règne : Ps 110,1 ; Apoc 11,15 à 19.

Plus que le trône lui-même, c’est la Personne qui y siégeait et les êtres qui L’entouraient qui impressionnèrent Jean. Tous, à leur manière et dans la façon avec laquelle ils sont décrits, témoignent du temps nouveau qui s’ouvre ici.

1. Celui qui est assis sur le trône : Dieu le Père, honoré par les créatures comme le Créateur, l’Auteur de tout ce qui est : v 11.

Son apparence. Il avait l’aspect d’une pierre de jaspe. La caractéristique du jaspe est la transparence totale : Apoc 21,11.18. Le jaspe témoigne de la totale pureté et de la totale sainteté qui habitent en Dieu. Dieu, avait dit Jean, est lumière et il n’y a point en Lui de ténèbres : 1 Jean 1,5. L’éclat de la sainteté de Dieu est telle que ni Esaïe, ni les créatures célestes qui entourent le trône de Dieu ne purent la supporter : Esaïe 6,1 à 3. Rien, a dit Jésus, ne peut rester caché, secret ou obscur dans la présence de Dieu : Luc 8,17 ; 12,2. Tout est à découvert et à nu devant Celui à qui nous aurons à rendre compte : Hébr 4,13. Le jaspe qui caractérise Dieu caractérise aussi toute la muraille de la ville dans laquelle nous habiterons avec Lui ainsi que son premier fondement : Apoc 21,18-19.

Il avait aussi l’aspect de la sardoine. Comme nous l’avons vu dans l’étude de la 5ème lettre aux églises, c’est de la ville de Sardes, où elle se trouvait en quantité, que la pierre appelée sardoine tire son nom. Alors que la jaspe était transparente comme le cristal, la sardoine se caractérise par le rouge ardent, la couleur de la justice et du jugement. La sardoine mêlée à la jaspe nous rappelle que, avec la sainteté, ce sont la justice et le droit qui sont à la base de Son trône : Psaume 89,14 ; 97,2. Dressé et établi pour le jugement, le trône de Dieu et l’aspect de Celui qui y siège témoignent que le jugement de Dieu est l’heure où chacun reçoit quelque part le salaire, jusqu’ici impayé de ses œuvres : Apoc 16,4 à 6.

Notons encore que la sardoine et le jaspe, qui caractérisent la nature de Dieu le Père assis sur le trône étaient les deux pierres situées au début et à la fin de la série des 12 joyaux enchâssées sur le pectoral du sacrificateur : Exode 28,17 à 20.28 à 30, le pectoral du jugement

2. L’entourage du trône

a. l’arc-en-ciel

Si celui qui est assis sur le trône incarne la sainteté et la justice absolue, le trône tout entier apparaît dans la vision de Jean entouré d’un arc-en-ciel émeraude. La présence de l’arc-en-ciel, symbole de la grâce de Dieu pour l’humanité entière : Genèse 9,12 à 17, environnant le trône du Juge rappelle le fait que jusqu’à ce que la justice soit entièrement passée sur le monde, la grâce et le pardon de Dieu restent offerts par Dieu à l’humanité : Apoc 14,6-7.

b. les 24 autres trônes

Autour du trône de Dieu se trouvaient 24 autres trônes sur lesquels siégeaient 24 anciens assis, revêtus de vêtements blancs et ceints d’une couronne d’or : v 4. Alors que l’heure du jugement approche sur le monde, Dieu a tenu à y associer dans son exécution tous les fils d’Abraham avec qui Il a fait alliance : les fils de Jacob, représentant les douze tribus d’Israël et les 12 apôtres : Mat 8,11. La vision de Jean est l’accomplissement de la promesse faite par Jésus aux Siens : Mat 19,28. Selon Paul, les saints ne jugeront pas seulement le monde avec Christ, mais même les anges : 1 Cor 6,2-3. Si le jugement est le moment où le monde rebelle doit rendre compte à Dieu de ces crimes, Dieu considère qu’il est juste d’y associer tous ceux et celles qui, parmi le peuple juif et dans l’Eglise ont été victimes de sa méchanceté : Apoc 6,10-11. L’expérience le prouve : la condamnation d’un criminel est un facteur reconnu comme décisif dans le processus de guérison de ses victimes. L’association des saints de Dieu dans le jugement rendu au monde sera l’un des éléments qui contribuera à la guérison totale de leur âme dans le royaume de Dieu : cf Apoc 22,2

c. : éclairs, voix et tonnerre :

Du trône lui-même, précise Jean sortaient éclairs, voix et tonnerres : v 5. Alors que, dans l’ère actuelle, s’offre à qui veux l’approche d’un trône de grâce : Hébr 4,16, les éclairs, les voix et les tonnerres témoignent de ce qui, à cette heure, remplit Celui qui y siège. L’heure est venue ou le monde devra faire face à Dieu tel qu’Il est, tel que Moïse l’a connu lorsqu’il reçut de Sa main les tables de la loi : Exode 19,16. La vision était alors si effrayante que le peuple entier, se tenant pourtant à bonne distance, supplia Moïse de servir d’intermédiaire entre Dieu et Lui, la peur que lui inspirait le simple fait d’entendre Sa voix le terrorisant : Exode 20,19 ; Héb 12,18 à 21. C’est au Dieu de la loi, de la perfection que le monde devra maintenant répondre de ses crimes.

d. les sept lampes :

Devant le trône brûlent sept lampes qui sont, dit Jean, les sept esprits de Dieu ou l’Esprit de Dieu dans Sa plénitude : v 5. La présence éclairante de l’Esprit de Dieu au jour du jugement témoigne du fait que tous les jugements qui vont être rendus le seront en tout connaissance de cause. Car, dit Paul, l’Esprit de Dieu est à même de tout sonder, y compris les choses les plus profondes qui se trouvent en Dieu Lui-même : 1 Cor 2,10. Toute la lumière sera faite ici sur les œuvres, les pensées et les motivations de chacun, sans que personne d’une manière ou d’une autre ne puisse réfuter en quoi que ce soit les reproches ou les accusations portés contre lui. Chacun sera alors connu, non tel qu’il pense être ou tel que les autres pensent qu’il est, mais tel que Dieu le connaît : 1 Cor 13,9. Heureux celui qui, en ce jour, aura accepté la lumière que l’Esprit de Dieu a porté sur sa vie et aura été purifié de ses nombreux péchés par le sang de Christ : 1 Jean 1,6 à 9.

e. la mer de verre

Devant le trône se trouve encore comme une mer de verre, semblable à du cristal : v 6. La vision rapportée ici rappelle celle vécue au temps de Moïse par les 70 anciens du peuple d’Israël : Exode 24,10-11. Elle nous raporte le fait que, malgré qu’elle soit confrontée à l’éclat étincelant de la beauté et de la gloire de Dieu, l’élite d’Israël n’a pas péri. Elle a vu Dieu, et elle a même mangé et bu en sa présence. La mer de cristal sur laquelle se tiennent les représentants du peuple de Dieu dans son entier témoigne du privilège incroyable duquel jouiront tous les grâciés. Devenu l’élite de l’humanité, ils se tiendront sans crainte dans sa présence jouissant d’une liberté inconcevable si l’on songe à la perfection de la Personne devant laquelle ils se tiennent.

f. les 4 êtres vivants :

Un dernier élément, difficile à imaginer pour nous, termine la description de la vision du trône transmise par Jean : la vision de 4 êtres vivants, tous différents d’aspect, mais ayant comme point commun des facultés visuelles hors normes : v 6 à 8. La vision de Jean reprend point par point celle donnée des siècles auparavant à Ezéchiel au moment où il reçut sa vocation de prophète : Ezéc 1,10. Au jour du jugement, Dieu trouve bon ici de rassembler tout Son peuple, celui qui est issu de la terre, comme celui qui est dans le ciel. C’est pour cette union-là que, ultimément, le Christ, dira Paul, est mort sur la croix : Ephés 1,9-10. Pour certains commentateurs, les 4 êtres vivants sont les représentants de toute la création de Dieu. Le lion représenterait la force brutale de la nature, le veau, la force domestiquée, l’homme, la force intelligente et l’aigle, la force couronnée. Si cette interprétation est juste, elle s’accorde avec l’activité principale que les 4 êtres pratiquent : rendre gloire à Celui qui, disent-elles, les a créés, c’est-à-dire de qui elles tirent leur force !

3. Le culte rendu à Dieu, le Père : v 8 à 11

De manière frappante, il apparaît que, dans le ciel, une chose absorbe la vision et la contemplation des êtres : la grandeur, la beauté, la gloire de la Personne de Dieu. « Pendant que sur la terre, on dit « Il n’y a pas de Dieu », au ciel on ne voit que Lui ! », dit un commentateur.

Deux aspects du culte et de l’adoration rendus à Dieu le Père ressortent des paroles exprimées par les êtres vivants comme les anciens :

1er aspect : ce que Dieu est : deux caractères de Sa Personnes sont ici célébrés : Sa sainteté absolue (d’où la triple mention : Esaïe 6,3) et Son intemporalité : Il était, Il est et Il vient. Le Dieu Saint est le maître du temps et de l’histoire. c’est Lui qui l’a commencé, Il est aussi Celui qui la conclura !

2ème aspect : Il est digne… En exprimant le désir que ce qui revient à Dieu Lui soit rendu, les anciens, qui ont vu et connu à quel point le nom de Dieu a été bafoué ici-bas, expriment le désir que cet état de choses cesse. Oui ! il est l’heure que la volonté de Dieu, contrariée, refusée, contestée soit faite sur la terre comme au ciel : Mat 6,10. Il est temps que l’honneur de Dieu, Sa gloire, Ses droits soient enfin rétablis ! Car c’est de Lui que tout vient et c’est aussi par Lui que tout subsiste. Que notre prière se joigne aujourd’hui aux leurs !


Je viens bientôt !

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