vendredi 11 mai 2012

Visite du paradis - Epilogue du livre : chapitre 22

1. Suite de la visite de Jérusalem :

Après les fondements et le pourtour de la ville, l’ange continue à guider Jean dans sa visite de la Jérusalem nouvelle. Nous pénétrons avec lui cette fois-ci au cœur même de la cité, lieu duquel sort le fleuve porteur de la Vie qui circule en son sein. La description de ce lieu vital de la nouvelle création renvoie inévitablement au souvenir du berceau même de l’humanité, le premier paradis : Genèse 2,8 à 10. Des éléments communs s’y retrouvent, tandis que d’autres, nouveaux, y figurent pour la première fois. Cherchons à comprendre cette vision dernière dont Jean est l’objet !

2. Le cœur de la ville : le paradis céleste : v 1 à 5

a. le fleuve d’eau vive :

La présence d’un fleuve est commune aux deux paradis présentés dans la Bible. Le premier fleuve sortait d’Eden et se divisait en quatre bras : Genèse 2,10. L’idée commune aux deux paradis est que la Vie qui anime la création de Dieu n’a sa source qu’en Dieu. Alors que le premier fleuve sortait d’Eden, c’est du trône même de Dieu et de l’Agneau que jaillissent les eaux de la Vie qui circulent dans la Cité nouvelle : v 1.

L’image nous rappelle une vérité énoncée par Jésus en Son temps : Jean 7,37-39. Cette vérité est que la vie de Dieu est la source même de la vie. Qui la reçoit possède une vie inaltérable, inépuisable. Il est affranchi de la servitude à laquelle sont soumis les hommes qui en sont privés : celle qui consiste à devoir marcher et errer sans cesse à la recherche de puits qui puissent les désaltérer : Jérémie 2,13 ; 17,13. Jamais il ne se produira dans la cité céleste ce que bon nombre de régions du monde connaissent aujourd’hui : des pénuries d’eau. Aussi longtemps que durera le trône de Dieu, jaillira de lui l’eau de la vie, symbole d’abondance, de santé et de prospérité : Psaume 1,3 ; Esaïe 35,5-6 ; 41,17 à 20 ; Jérémie 17,7-8.

La vision de Jean du fleuve d’eau vive sortant du trône de Dieu corrobore celles reçues par les anciens prophètes : Joêl 3 (ou 4), 18 ; Ezéchiel 47,1 à 9 ; Zacharie 14,8.

b. l’arbre de vie :

Jean retrouve dans la vision du second paradis l’Arbre de vie présent dans le premier : Genèse 2,9. L’arbre de la connaissance du bien et du mal, placé dans le premier paradis pour éprouver nos premiers parents, a quant à lui disparu. La liberté des élus n’a plus à être éprouvée. Ils ont fait le choix d’appartenir à Dieu par Christ. Leur sort est désormais, non plus de choisir, mais de vivre en plénitude le choix qu’ils ont fait étant encore pécheurs.

L’Arbre de vie semble partout dans la ville : au milieu de la grande rue de la ville et sur les deux bords du fleuve. Peut-être est-il décliné en de nombreux arbres : Ezéchiel 47,12. Tous, cependant, possèdent la même vie, sont issus de la même souche. Abreuvés aux eaux limpides du fleuve de vie, l’Arbre de vie produit des récoltes continuelles de fruit. Alors que, suite à la désobéissance, l’accès à l’arbre de vie fut fermé : Genèse 3,22, ici il ne suffira que de tendre la main pour être servi et nourri.

Les fruits de l’arbre de vie ne sont cependant pas les seuls éléments utiles et bienfaisants à la nouvelle humanité. Les feuilles de l’Arbre révéleront des propriétés inconnues jusqu’alors. Elles serviront, dit Jean, de remèdes thérapeutiques en vue de la guérison des nations : v 2, cf Ezéchiel 47,12. Notons qu’avant que le péché ne s’introduise dans l’humanité, il n’est jamais fait mention de ces propriétés. Les propriétés des feuilles de l’Arbre de vie ne se manifestent que pour une seule raison : guérir l’humanité rachetée des marques et des séquelles qu’aura laissé le péché.

La mention des propriétés curatives des feuilles de l’Arbre de vie induit plusieurs vérités. La première est que, comme nous l’avons déjà vu dans le chapitre précédent : Apoc 21,24, le concept de nations perdurera au sein de la nouvelle humanité. La seconde est que, semble-t-il, la perfection à laquelle nous sommes appelés ne s’acquerra pas d’un coup. L’histoire des peuples, surtout dans la période finale, aura été un tel traumatisme que ceux qui passeront brutalement de ce monde à l’autre devront se soumettre à un processus de rétablissement et de guérison progressif, jusqu’à ce qu’il ne reste plus chez quiconque de trace des blessures anciennes. La guérison progressive des nations est à inscrire dans le même ordre d’idée que la consolation personnelle que Dieu apportera à tous ceux que la souffrance et le chagrin auront marqué : Apoc 21,4.

c. Les choses qui seront et ne seront plus :

L’apôtre Jean termine sa description du paradis par l’énumération des choses anciennes qui ne seront plus et des nouvelles qui y seront. Il n’y aura plus dans le paradis nouveau :

- de malédiction ou d’anathème : ce sera le lieu de la totale bénédiction

- de nuit, de lampe, de lumière extérieure : le Seigneur sera la lumière qui éclairera chacun et toutes choses : ce sera la parfaite illumination.

Il se trouvera, par contre, dans le paradis nouveau :

- le trône de Dieu et de l’Agneau : il y aura une parfaite administration

- un service et une soumission entière de chacun à Dieu : ce sera un lieu de parfaite adoration

- un face à face permanent avec Dieu : tous verront Sa face : chacun vivra une totale transformation : cf 2 Cor 3,18

- une appartenance entière de chacun à Dieu : Son nom sera sur leur front : ce sera une parfaite identification : 1 Jean 3,2

- une association harmonieuse et éternelle avec Dieu dans l’exercice de la royauté : ils régneront avec Lui à jamais : ce sera le lieu de la parfaite collaboration entre Dieu et Ses créatures.

Sainteté, lumière, vie et amour sont dans les écrits de Jean les vertus majeures qu’il prête à Dieu. Nous les retrouvons ici présentes, vivantes et dominantes dans l’atmosphère spirituelle dans laquelle baigneront pour l’éternité les rachetés. Que Dieu nous donne déjà maintenant d’y prendre goût !

3. Epilogue du livre : v 6 à 21

Les dernières paroles du livre sont porteuses de différents messages :

1er message : un certificat d’authenticité

Trois signatures différentes valident l’authenticité de la Révélation transmise par Jean
- v 6 : celle de l’ange. Il atteste à la fois de la véracité des paroles transmises et de la validité du mandat qu’il a reçu de la part de Dieu pour cette mission. La Révélation de l’Apocalypse est en plein accord avec celle transmise par les prophètes anciens. Le même Dieu en est l’auteur. Contrairement aux prophètes qui devaient garder scellées et fermées les paroles qu’ils avaient reçus : Daniel 12,4, Jean reçoit l’ordre de divulguer les messages qui lui ont été transmis et de les porter à la connaissance du plus grand nombre : v 10. La raison en est que le temps de leur accomplissement n’est pas éloigné, comme il en était pour Daniel, mais proche.

- v 8 : par Jean. Jean prend sur lui la totale responsabilité de ce qu’il a transmis. L’Apocalypse a l’imprimatur de l’autorité apostolique. Jean n’est pas n’importe qui. Il est reconnu parmi les douze comme le disciple le plus proche de Jésus : Jean 13,23 ; 20,2 ; 21,7.20.

- v 16 : par Jésus. Jésus ajoute à l’autorité de son nom une menace directe à qui viendrait l’idée de falsifier le contenu même du message du livre, en y ajoutant ou en retranchant quelque chose : v 18 et 19. Un tel acte de profanation vaudrait à son auteur d’encourir une double sentence : celle de subir les fléaux décrits dans le livre et de se voir privé de la Vie de Dieu et de la ville sainte.

Le but de l’injonction donnée ici est d’attester de manière formelle que l’Apocalypse est bel et bien la Parole sortie de la bouche de Dieu. Nul n’a le droit, comme pour les autres paroles de Dieu, d’y toucher d’une manière ou d’une autre : Deut 4,2 ; 12,32. Car le faire, c’est non seulement manquer de respect envers son auteur, mais déformer Sa pensée même.

2ème message : une promesse

Elle est unique et apparaît à trois reprises dans l’épilogue du livre. Je viens bientôt :

- v 7 : promesse faite aux serviteurs de Dieu qui s’attachent à la Révélation

- v 12 : la promesse est adressée aux lecteurs du livre. Qu’ils sachent que le retour du Seigneur, Sa manifestation en gloire seront le moment de la rétribution pour chacun !

- v 20 : promesse de conclusion du livre. Quiconque le lit n’a qu’une seule chose à faire : se préparer à affronter les réalités qu’il présente.

3ème message : un mot d’ordre : v 11

La Révélation étant conclue, quel mot d’ordre final chacun doit-il retenir ? Il nous est donné ici. Le temps de la rétribution de chacun approchant, Dieu nous appelle à vivre de façon pleine et conséquente avec nous-mêmes. L’heure n’est plus aux tergiversations, à la demi-mesure ou au compromis. Puisque nous avons choisi quelle sera notre part, avec ou sans Dieu, lié à Sa nature ou détachée, alors vivons pleinement selon ce choix :

- que celui qui est injuste en profite pour pratiquer au maximum l’injustice

- que celui qui aime la souillure continue à se salir

Mais :

- que le juste s’attache, au contraire, à s’affermir dans la justice

- que celui qui a commencé à vivre dans la sainteté continue à se consacrer corps et âme en vue d’elle.

Le mot d’ordre donné par le Seigneur laisse entendre une vérité. Elle est que la connaissance de l’imminence de la fin de toutes choses ne va pas faire changer la position morale et spirituelle des uns ou des autres, mais plutôt l’enraciner. Nous avons tort de croire que le pressentiment de la fin des temps soit en mesure de modifier de façon radicale la position des pécheurs rebelles à Dieu jusqu’alors. L’Apocalypse et l’expérience le démentent : Apoc 9,20.21 ; 16,9.11 ; 1 Cor 15,32. Si les injustes et les pécheurs se radicalisent dans leur position, l’appel de Dieu est que les justes et les saints fassent de même. Que suscite en moi la perspective proche du retour de Jésus et de la conclusion de ce monde ?

4ème message : à la croisée des chemins : v 14 à 15

Tant que nous sommes dans le temps, il est possible à chacun de changer encore de voie. Vient le moment où cette possibilité n’existe plus ! Elus et damnés entendront alors de la bouche de Dieu un mot résumant à lui seul le futur de leur condition :

- Heureux : ce mot de Dieu sera adressé à tous ceux qui auront travaillé à se présenter devant Dieu purifié de leurs souillures

- Dehors : ce mot de Dieu sera adressé à tous ceux qui, au contraire, auront tant aimé le péché qu’il en sera devenu leur identité

Notons qu’au départ, les justes n’étaient pas mieux dotés que les maudits. Les mêmes penchants mauvais habitaient chez les uns comme chez les autres. La différence à l’arrivée tiendra uniquement à la façon avec laquelle chacun aura réagi à l’égard de sa propre nature. L’aura-t-il combattue ou nourrie ? Aura-t-il cherché à être lavé ou habité par son péché ? Ici réside la croisée des chemins de chacun : Matthieu 7,13-14.

4. Conclusion :

Une double conclusion marque la fin du livre :

1. Une erreur à ne pas faire : v 8 et 9

Aussi puissant et glorieux soit le messager de Dieu, il ne doit jamais nous fasciner au point de détourner l’adoration de notre cœur à son profit. L’ange qui a communiqué les révélations de l’Apocalypse à Jean le reprend sévèrement pour la tentation à laquelle il cède. Comme il en est pour Jean-Baptiste, la mission de chaque serviteur de Dieu atteint son but lorsqu’elle amène les gens à se détacher de lui pour s’attacher plus fortement à Dieu et à Christ : Jean 1,35 à 37.

2. Une même invitation lancée dans toutes les directions : Viens : v 17 et 20

- Elle est d’abord adressée par l’Esprit et l’Epouse à Christ : v 17

- Elle est proposée comme prière aux lecteurs et auditeurs du message : v 17. L’appel est entendu. Le Seigneur le promet : Il vient : v 20.

- Elle est adressée enfin à tout pécheur afin qu’il saisisse, tant qu’il en est encore temps, le salut gratuit qui lui est proposée : v 17

Le livre se termine en nous rappelant la double identité de Jésus, Celui qui en est l’objet :

- Il est l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin, l’Eternel : v 13 ; Esaïe 44,6

- Il est aussi le rejeton et la postérité de David, le Fils de l’homme promis : v 16 ; Matthieu 1,1.

- Il est l’étoile resplendissante du matin, Celui par qui le jour et la lumière sont venus sur l’humanité plongée dans les ténèbres !

Que la grâce du Seigneur Jésus, notre Dieu Sauveur, soit avec nous : v 21 !


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vendredi 13 avril 2012

Nouveaux cieux, nouvelle terre, nouvelle Jérusalem : chapitre 21

1. Introduction :

Le jugement dernier prononcé : Apoc 20,11 à 15, il ne reste rien de ce qui porte la marque du péché devant Dieu. Tous les rebelles à Dieu sont désormais unis dans un même sort et regroupés en un même lieu, l’étang de feu, pour toujours. Le monde ancien ayant disparu, l’heure est venue pour les élus d’habiter le monde nouveau.

Spectateur de sa mise en place, l’apôtre Jean voit se matérialiser les deux éléments majeurs du nouvel univers préparé par Dieu aux saints :

- le nouveau ciel et la nouvelle terre : v 1. Ils sont le nouveau cadre cosmologique dans lequel vivront les élus

- la nouvelle Jérusalem : elle sera leur demeure effective, le cœur même de la vie du nouveau royaume préparé par Dieu pour eux. Sa description, et ce qui la concerne, occupe la majeure partie de la vision dont Jean est l’objet ici.

2. Nouveaux cieux, nouvelle terre : v 1 à 8

La création future d’un nouvel ciel et d’une nouvelle terre n’est pas propre au livre de l’apocalypse. La vision de Jean est la réalisation de prophéties anciennes dites déjà par le prophète Esaïe : Esaïe 65,17 ; 66,22. Prophète du salut, Esaïe a anticipé la nécessité, non seulement de la mort nécessaire du Christ : Esaïe 53, mais celle d’un refonte complète du monde créé par Dieu, mais contaminé par le péché. La foi en un nouveau ciel et une nouvelle terre faisait elle aussi partie de l’espérance qui habitait les apôtres : 2 Pierre 3,13.

La création d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre indique que le dessein originel de Dieu n’a pas été modifié à cause de la chute. La terre est bien le lieu voulu par Dieu pour notre existence d’hommes. La vie sur la nouvelle terre se différenciera de celle de l’ancienne, non pas tant par les éléments qui la constitueront, que par les choses qu’on n’y trouvera plus. Jean en mentionne ici au moins 4 : v 4. Sur la terre nouvelle, on ne trouvera plus :

- Ni mort : la mort est entrée dans le monde avec le péché : Romains 5,12. Elle en est le salaire, la rétribution : Romains 6,23. Ayant triomphé d’elle par la nouvelle naissance, qui est le fruit de l’obtention de la vie éternelle : Jean 3,3.16, les élus ne la connaîtront plus. Vaincue, la mort ne sera plus car aucune prise ne lui sera possible dans la vie qui désormais les habite. Toute autre sera la condition des réprouvés : v 8. Privés de la vie éternelle, dépourvus de l’équipement adéquat pour échapper à son emprise, ils continueront à souffrir sous le règne de la mort, comme il en était déjà pour eux ici-bas : Ephésiens 2,1. L’alternative qui est proposée à chacun est donc la suivante : naître une fois et mourir deux fois ou naître deux fois et ne mourir qu’une fois !

- Ni deuil : la mort absente, il n’y aura plus d’extinction, de dépérissement et de fin de vie. Il ne sera plus jamais nécessaire de se préparer à l’éventualité d’une séparation. Les élus vivront pour toujours ensemble sans jamais se quitter.

- Ni cri : les cris sont soit l’expression d’une souffrance, soit celle d’une colère. Innombrables sont les fois où, sous l’effet de la détresse, les psalmistes crient à Dieu : Psaumes 102,1 ; 119,169, 145,19, le cœur abattu : Ps 61,2, le jour durant : Ps 86,3. De tels cris ne se feront plus entendre dans le nouveau monde préparé par Dieu aux saints. Ils seraient le désaveu que le ciel est le lieu effectif du repos et de la plénitude permanente et immédiate.

- Ni douleur : le cri provient de la douleur morale ou physique. Alors que le sort des réprouvés ne sera que regrets, souffrance et douleur : Matthieu 13,50, du fait de leur refus de la consolation que Dieu avait préparée pour eux, les élus vivront dans une joie et une allégresse continuelle : Matthieu 25,21.23. Les cris de souffrance des martyrs se tairont pour faire place à la joie de la consolation : Apoc 5,10 ; 21,4. Les rires des incrédules s’arrêteront pour se changer en pleurs : Esaïe 5,14 ; Matthieu 13,42.

La nouveauté par excellence du nouveau monde dont hériteront les élus ne tient cependant pas d’abord dans les changements heureux qui affecteront leur condition. Elle est d’abord dans le fait que, enfin, selon le désir originel qui était le Sien, Dieu Lui-même habitera avec les humains : v 3. Présent dès la création, ce projet de Dieu de cohabiter avec les hommes apparaît en effet comme un fil rouge qui traverse toute la révélation. Nous le retrouvons :

- dans le paradis de la genèse, dans lequel nos parents étaient l’objet des visites régulières de Dieu : Genèse 3,8

- au temps de Moïse, avec le tabernacle dont une partie, le Saint des saints, était le lieu de la présence glorieuse de Dieu : Exode 40,34 à 38

- dans le temple construit par Salomon : 1 Rois 8,10 à 13

- dans la personne de Jésus, Son Fils, par lequel Dieu Lui-même habite avec nous : Matthieu 1,23 ; Jean 1,14

- dans l’Eglise, par le Saint-Esprit, en habitant le cœur des croyants : Matthieu 28,20 ; 18,20 ; Romains 8,9

- lors du Millénium, à Jérusalem : Apoc 19,4 ; Esaïe 2,1 à 5

La 7ème étape de la mise en œuvre de ce projet de Dieu sera la dernière ! Créée à l’image de Dieu, transformée par l’Esprit de gloire en gloire à l’image de celle de Christ, l’humanité nouvelle connaîtra Dieu face à face dans une communion immédiate, permanente et éternelle. Le nouveau ciel et la nouvelle terre présents, il n’y a désormais plus rien de neuf à attendre. Dieu, qui est l’Alpha de la création qu’Il a inaugurée dans la genèse, en est aussi ici l’Oméga, au travers de sa réalisation finale : v 6.

« Un parallélisme étonnant se constate entre le premier et le dernier livre de la Bible. L’Ecriture ressemble à une fleur : dans la Genèse, on trouve la graine ; puis, dans les livres qui suivent, la plante croît pour s’épanouir en fleur magnifique dans l’Apocalypse. Notons les parallèles qui rapprochent ses deux livres :

- La Genèse nous apprend que Dieu a créé le ciel et la terre. L’Apocalypse décrit les nouveaux cieux et la nouvelle terre.

- Dans la Genèse, les luminaires célestes sont appelés à l’existence. Dans l’Apocalypse, on peut lire que la ville n’a besoin ni du soleil, ni de la lune pour l’éclairer ; car la gloire de Dieu l’éclaire et l’Agneau est son flambeau : Apoc 21,23

- La Genèse décrit un paradis qui a été perdu. L’Apocalypse, un paradis restauré.

- La Genèse parle de la ruse et du pouvoir de Satan. L’Apocalypse nous dit que le diable a été lié et sera jeté dans l’étang de feu et de soufre.

- La Genèse nous raconte que l’homme doit s’enfuir de devant Dieu et se cacher loin de Sa face. L’Apocalypse nous révèle qu’il existe une communion des plus intimes entre Dieu et l’homme racheté.

- La Genèse nous montre l’arbre de vie gardé par un ange qui empêche l’homme de l’approcher. L’Apocalypse redonne à l’homme l’accès à l’arbre afin qu’il ait droit à la Vie : Apoc 22,14 : W. Hendrinksen »

3. La nouvelle Jérusalem : v 9 à 27

Introduite dès le début du chapitre : v 2, la nouvelle Jérusalem, centre de la nouvelle création, occupe désormais tout le champ de vision de Jean. Un ange, déjà connu par Jean, se propose de la lui faire visiter. Faisons avec lui le tour de la ville pour en contempler la beauté et en découvrir le symbolisme : cf Psaume 48,13-14 :

- La ville nous est présentée à deux reprises comme l’épouse de l’Agneau, une mariée magnifique, parée pour son mari : v 2 et 9. Esaïe déjà, avait eu en son temps, la vision de l’avenir glorieux réservé à Jérusalem, épouse délaissée, puis rappelée par son époux : Esaïe 54,4 à 6 ; 62,1 à 5. Si l’Epouse de l’Agneau nous est présentée ici sous les traits d’une ville, la Jérusalem nouvelle, y habiteront tous ceux qui, au cours de l’histoire, auront par la foi été incorporés à l’Israël de Dieu : Matthieu 8,11 ; Romains 11,17-18 ; Galates 6,15-16.

- L’éclat de la ville est celui d’une pierre de jaspe, transparente comme du cristal. Alors que les murs des villes et des maisons sont habituellement construits pour protéger leurs habitants du regard extérieur, ici tout est à nu et à découvert. La ville, dit Jean, avait la gloire de Dieu : v 11. Tout ce qui y sera dit, fait, pratiqué Le magnifiera sans exception. Il n’y a dons aucune raison de cacher quoi que ce soit, au contraire !

- Elle est entourée d’une grande et haute muraille de 144 coudées (70 m environ) : v 12 et 17. La muraille est elle aussi en jaspe : v 18. La muraille n’a pas pour but de protéger la ville contre d’éventuels ennemis, mais pour souligner la parfaite sécurité dont jouissent ceux qui y habitent. Le salut de Dieu est la muraille et le rempart de ceux qui en sont l’objet : Esaïe 26,1.

- La ville a, taillée dans la muraille, 12 portes d’entrée, trois par points cardinaux, aux noms des douze tribus d’Israël : v 12 et 13 ; Ezéchiel 48,30 à 35. Le nom des douze tribus gravés sur les portes indique que seuls des gens du peuple de Dieu, des fils d’Abraham, sont autorisés à passer par là. Les portes étaient comme douze perles : v 21. A aucun moment, elles n’étaient fermées, mais toujours ouvertes : v 25, ce qui indique que la cité ne craignait ni souillure, ni danger : v 27. Par elles, entrera de manière continuelle le tribut des nations apporté à la gloire et à l’honneur de Dieu : v 26.

Bien que nous serons au ciel tous membres du peuple de Dieu, la nationalité ne disparaîtra pas pour autant. L’humanité continuera à exister sous la forme de peuples et de nations différentes. Nous serons ses peuples, est-il dit au v 3. Chacun de nous, selon le rang qu’il occupera, exercera des responsabilités glorieuses au sein de la nation à laquelle il appartiendra : Luc 19,17-19.

- La muraille de la ville avait douze fondations, aux noms des douze apôtres du Christ : v 14. Toute notre foi, affirme Paul, est construite sur le fondement des apôtres, Jésus-Christ en étant la pierre angulaire : Ephésiens 2,20. Chaque fondation est caractérisée par une pierre précieuse, dont on retrouve la correspondance sur le pectoral du souverain sacrificateur de l’ancienne alliance : v 19 à 21 ; Exode 28,15 à 20 ; cf Esaïe 54,11

« Les noms des douze tribus mêlés à ceux des douze apôtres dans la nouvelle Jérusalem témoignent de la continuité du peuple de Dieu de l’ancienne à la nouvelle alliance : A. Kuen. Cette combinaison des douze tribus et des douze apôtres est une manière de dire que l’ancien Israël et l’Eglise chrétienne sont unis dans l’état final des choses selon Dieu. Cette vérité a été plus d’une fois soulignée dans le Livre et elle l’est une fois de plus dans ces dernières scènes : L. Morris. »

- La ville a une forme cubique. Chaque arête mesure environ 2 000 kms. La ville est de plus toute entière en or pur : v 16 et 18. La taille de la ville et sa beauté témoignent qu’elle surpassera de loin en gloire et en puissance tout ce qu’on a pu connaître comme métropole jusqu’alors. Si Jésus est le Roi des rois, la Cité d’où Il régnera pour toujours est la Ville des villes.

- La ville n’a pas de temple. Un tel lieu de culte et de rencontre avec Dieu est désormais inutile. Dieu, présent partout, immédiatement accessible à chaque instant, est désormais le temple nouveau et suffisant du peuple de Dieu : v 22. Dans la cité nouvelle, il n’y aura plus de séparation entre sacré et profane ou entre lieu saint et lieu très saint. La présence d’un temple ne se justifie en effet qu’à cause de séparations dues au péché. Le péché n’existant plus, la présence de Dieu, summum de la sainteté : Esaïe 6,3, est le temple dans lequel se tiennent continuellement tous les rachetés.

- La ville n’a plus besoin du secours d’un luminaire extérieur pour être éclairée. La gloire de Dieu l’illumine et l’Agneau est le flambeau qui l’irradie : v 23. C’est à Sa lumière, la lumière de Son exemple, de Son caractère, Lui qui fut à la fois homme et Dieu, que les nations désormais marcheront : v 24. Dès lors comment le monde pourrait-il aller mal ?

Béni soit Dieu pour la vision glorieuse de la cité et du royaume qu’Il a préparés pour le bonheur de tous Ses saints !


vendredi 2 mars 2012

Défaite définitive du diable et jugement dernier : chapitre 20

1. Introduction :

Babylone jugée : chapitre 18, les noces de l’Agneau et de l’Epouse célébrées : chapitre 19,6 à 9, la bête et le faux prophète jetés vivants dans l’étang de feu : chapitre 19,20, il reste un ennemi à subjuguer pour que le règne de Dieu vienne et que Sa volonté soit faite effectivement sur la terre, conformément à la prière que Jésus enseigna à Ses disciples : Matthieu 6,10.

Alors que la genèse, dans son 3ème chapitre, ouvre la parenthèse de la chute, le chapitre 20, 3ème chapitre avant la fin de la Révélation la clôt. «Une relation particulière unit le premier livre de la Bible au dernier. La genèse appelle l’Apocalypse et l’Apocalypse achève ce qui est ébauché dans la Genèse : John Alexander. » Les mêmes thèmes, en effet, commencent et concluent la Révélation. La création des premiers cieux et de la première terre font place à celle des nouveaux cieux et de la nouvelle terre : Genèse 1,1 ; Apoc 20,11 ; 21,1. Le premier homme, Adam, avec son épouse, Eve, font place au nouvel homme, Christ, et son Epouse, l’Eglise : Genèse 2,15.22-24 ; Apoc 19,6 à 8 ; 21,3. Le jardin d’Eden fait place au paradis au milieu duquel siège l’arbre de vie : Genèse 2,8-9 ; Apoc 22,1 et 2. Satan qui s’assujettit l’humanité et la conduit dans le péché : Genèse 3,1 à 6, est ici enchaîné, puis définitivement jugé : Apoc 20,2.10. Le projet originel de Dieu de régner et d’habiter avec et au milieu des hommes peut désormais se réaliser : Apoc 21,2.

2. Le Millénium : v 1 à 10

a. 1ère étape : la mise hors d’état de nuire de Satan

Alors que la bête faisait l’admiration de toute la terre pour sa puissance et les prodiges qu’elle opérait : Apoc 13,4, un seul ange équipé d’une chaîne suffit pour le lier pendant 1 000 ans : v 1 et 2. Qui est cet ange ? L’Ecriture ne le dit pas ! Son autorité et sa suprématie sur le dragon sont cependant manifestes :

- Il descend du ciel : comme Christ lors de Son incarnation, il quitte le domaine de la sphère céleste : Jean 3,13 ; 6,38, pour entrer dans celle où évolue celui qu’il vient chercher : Apoc 12,7-8. Venu du ciel, c’est avec l’autorité du ciel qu’il agit.

- Il a dans sa main la clé de l’abîme. Il y a dans l’Apocalypse 7 mentions de ce lieu : Apoc 9,1.2.11 ; 11,7 ; 17,8 ; 20,1.3. L’abîme est le lieu dans lequel certains anges déchus qui n’ont pas gardé leur dignité sont tenus prisonniers et enchaînés : Jude 1,6 ; 2 Pierre 2,4. Il est aussi celui duquel montera la bête qui dominera un temps le monde : Apoc 11,7 ; 17,8. L’abîme est un lieu duquel les esprits mauvais sont incapables de s’échapper si on ne les en libère : Apoc 9,2.

- Il saisit le dragon qui ne peut lui résister : v 2. Pour rappeler tout le mal qu’il a introduit dans le monde, Jean décline les différents noms sous lesquels la créature maléfique qui est faite prisonnière s’est manifestée dans l’histoire : cf Apoc 12,9. Il est et a été :

 le dragon : le meurtrier qui, dès la nouvelle de la venue du Christ, se tint prêt pour le tuer : Apoc 12,4

 le serpent ancien : le tentateur et le séducteur de la genèse qui a induit toute l’humanité dans le péché et l’erreur : Genèse 3,1

 le diable, nom qui lui est donné dans les Evangiles, qui signifie calomniateur : Matthieu 4,1. Il est celui qui, dans l’histoire, a calomnié Dieu devant les hommes et accusé les hommes devant Dieu : Apoc 12,10.

 Satan, l’Adversaire de Dieu qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle dieu et qu’on adore : 2 Thes 2,4.

- Il le lie pour 1 000 ans avec une grande chaîne : v 2. Cette chaîne n’a rien de matériel. C’est une chaîne de ténèbres puissante qui lie l’esprit et le rend incapable d’opérer : 2 Pier 2,4 ; cf Dan 3,12 ; 4,23.

- Il le jette dans l’abîme où il rejoint les anges déchus qui, avant lui, y ont été jetés et attendent leur jugement : v 3 ; 2 Pier 2,4

- Il ferme et scelle l’abîme au-dessus de lui : v 3. Il agit à son égard comme une autorité policière et un gardien de prison.

L’objectif de la procédure suivie est claire : v 3. Le règne du Christ sur terre est impossible tant qu’une force spirituelle hostile continue à influencer l’humanité pécheresse par ses mensonges. Satan, hors d’état de nuire, c’est l’esprit même de la rébellion contre Dieu qui disparaît : Ephésiens 2,2. La force d’influence qu’a cet esprit sur l’homme irrégénéré se prouvera une dernière fois avant le dernier jugement lorsque, relâché pour un court temps, Satan réussira à séduire une grande part de l’humanité : v 7 et 8.

b. 2ème étape : le gouvernement du millénium

Le diable écarté, le gouvernement du millénium peut se mettre en place. Plusieurs trônes (le nombre ne nous est pas donné) sont dressés sur lesquels plusieurs personnes, destinées à être les juges du royaume, seront assises : cf Ps 122,3 à 5. En Son temps déjà, Jésus a fait mention à Ses disciples de la réalité de cette promotion qui les attendait au jour du renouvellement de toutes choses : Matthieu 19,28. A ceux qui auront souffert pour Lui et qui Lui seront restés fidèles, il leur sera donné de régner aussi avec Lui : Romains 8,17 ; Apoc 3,21. Le temps sera venu pour ceux qui auront connu de légères afflictions dans le temps présent de recevoir du Christ lui-même lors de Son règne un poids éternel de gloire : 2 Corinthiens 4,17.

L’installation de trône pour des juges pendant le millénium témoigne que, si le règne du Christ sera un âge d’or, de paix : Psaume 72,5 à 7 ; Esaïe 65,25, de justice : Jérémie 23,5-6, et de prospérité : Amos 9,13-14 ; Zac 3,10 ; 8,12 sans précédent pour la terre, il ne sera pas encore le ciel. La rébellion et la dépravation de la nature humaine ne manqueront pas de se manifester tout de même, entraînant la mort prématurée des coupables : Esaïe 65,19-20. Certains peuples signifieront leur opposition au Christ en refusant de monter aux fêtes célébrées à Jérusalem en son honneur. Leur rébellion sera châtiée par la privation de la bénédiction de Dieu sur leur territoire : Zacharie 14,17 à 19.

Le millénium sera aussi le temps où se produira la première résurrection, résurrection de tous les martyrs mis à mort par la bête et le faux prophète après l’enlèvement de l’Eglise : v 4. En tant que membres du peuple de Dieu, ils reviennent à la vie pour participer avec tous les saints de tous les âges au règne glorieux du Christ. A cause du sang versé par l’Agneau, ils officieront à Ses côtés comme prêtres et rois dans Son royaume pendant les 1 000 ans de Son règne : Apoc 1,6 ; 20,6. Heureux et saint sera, dit l’Ecriture, celui qui aura part à cet office. La seconde mort n’a pas de pouvoir sur lui, car il est de ceux qui possède déjà en lui la vie éternelle : v 6 ; Jean 11,25-26.

c. 3ème étape : la dernière révolte et la fin du diable

Les hommes nés sous le règne du Christ n’ayant eu aucune possibilité de manifester leur assentiment ou leur opposition à Son autorité, la porte de la prison de Satan s’ouvrira pour permettre, une dernière fois et pour peu de temps, de leur offrir le choix de la rébellion ou de la soumission. Cette possibilité nous est présentée comme une nécessité : v 3, car le royaume final de Dieu ne peut être peuplé que de personnes qui ont fait le choix de Le servir.

Ce ne sera pas à Jérusalem que Satan se rendra pour organiser l’opposition, mais auprès de nations puissantes éloignées du centre du gouvernement du Christ : la nation de Gog et Magog. Que représentent Gog et Magog ?

Magog est un descendant de Japhet, l’un des fils de Noé : Genèse 10,2. Gog est le prince qui gouverne sur Magog, prince qui a autorité sur plusieurs territoires et une confédération de peuples situés au septentrion, c’est-à-dire au nord d’Israël : Ezéchiel 38,2 à 6. Sur la carte du monde actuelle, Magog représente la Russie et tous ses états satellites. Les prophéties détaillées d’Ezéchiel parlent de Gog et Magog comme les puissances qui formeront le projet de se ruer sur Israël, alors en sécurité, pour le piller et le détruire : Ezéchiel 38,10 à 16 ; 39,1-2. Le jour où se produira cette invasion sera un jour de colère et de fureur pour Dieu, jour où Il manifestera sa sainteté aux yeux de tous les peuples : Ezéchiel 38,18 à 23. La défaite de Gog et des armées qui seront avec lui sera telle qu’il faudra sept mois à tous les Israélites pour nettoyer le champ de bataille : Ezéchiel 39,8 à 16.

La leçon reçue par Gog et Magog en ce temps ne leur aura pas suffi. S’appuyant sans doute sur l’esprit de vengeance et le sentiment de fierté national, Satan incitera la confédération reformée à prendre sa revanche sur Dieu et son Christ. En vain ! L’invasion du camp des saints sera de courte durée. Comme il en fut jadis des égyptiens prêts à frapper les israélites et couverts par la mer : Exode 14,26 à 31, un feu descendra du ciel et les consumera tous : v 9 ; cf Nomb 16,35 ; Deut 4,24 ; 9,3 ; Esaïe 30,30 ; 2 Thes 1,8. Cette tentative du diable sera son baroud d’honneur. Il sera pris sur le champ et rejoindra, dans l’étang de feu et de soufre, ses deux acolytes, la bête et le faux prophète, pour l’éternité : v 10. Il sera alors pour toujours dans le lieu qui a été spécialement préparé à son intention par Dieu dès le début de sa révolte : Matthieu 25,41.

3. Le jugement dernier : v 11 à 15

Le tri définitif entre élus et damnés opéré, s’achève le temps de la première création. La terre, le ciel et tout l’univers disparaissent pour faire place au jugement du grand trône blanc sur lequel siège en Juge le Christ : v 11 ; Jean 5,22.27. Ce jugement est le jugement dernier auquel tous les hommes de tous les temps sont convoqués pour que soit scellé le sort de chacun à jamais.

Aucun arbitraire ne statuera sur le jugement prononcé. Le jugement se fera sur la connaissance exacte que Dieu a de chacun, jugement fondé sur des faits consignés dans des livres. Deux sortes de livres seront ouverts à ce moment-là :

- le livre de vie, sorte d’état civil céleste : y est inscrit le nom de toutes les personnes nées de Dieu, devenues Ses enfants par adoption et par la foi en Christ : Jean 1,12 ; Romains 8,15.

- Les livres des œuvres, peut-être un livre par personne. Ces livres rapportent le vécu réel de tous ceux dont le sang de Christ n’a pas effacé leurs péchés. Tous furent jugés selon leurs œuvres, révélatrices de leurs pensées et des motivations qui habitaient leurs cœurs : Matthieu 16,27 ; Romains 2,6 ; 2 Timothée 4,14.

Le verdict est sans appel. Aucun de ceux qui attendaient leur jugement dans le séjour des morts, et dont le nom ne figure par dans le livre de vie de l’Agneau immolé : Apoc 13,8, n’échappe à la seconde mort, qui est l’étang de feu : v 15. Leurs tourments, comme ceux du diable qu’ils ont suivi, seront éternels : v 10 ; Matthieu 3,12 ; Marc 9,44.46.

vendredi 3 février 2012

Joie dans le ciel, carnage sur la terre : Apocalypse 19

1. Introduction :

Après les lamentations et les pleurs des rois, des marchands, des marins pleurant la chute et la ruine de Babylone la Grande, l’apôtre Jean est transporté au ciel où éclate la joie de tous ceux qui s’y trouvent. Le contraste saisissant entre les deux chapitres met en lumière la justesse de l’avertissement donné par Jésus au temps où il était dans ce monde : Luc 6,20 à 26. Les pauvres de ce monde, riche des richesses de Dieu, se réjouissent à la chute du système responsable de leur pauvreté. Les riches de ce monde, pauvres des biens du royaume de Dieu, n’ont quant à eux que leurs yeux pour pleurer.

Les sentiments exprimés lors de la chute de Babylone mettent en lumière la nature des biens auxquels les cœurs sont attachés. Les vraies richesses ne sont pas celles qui se trouvent dans les coffres-forts sécurisés des banques. Elle sont les capitaux que les croyants possèdent en Christ, que ni le temps, ni les voleurs, ni la ruine ne peuvent atteindre : Matthieu 6,19 à 21.

2. Alléluia :

Quatre alléluias puissants ponctuent la joie qu’expriment les habitants des cieux à la vue de la ruine de la grande cité :

1er alléluia : v 1 et 2 :

Le premier alléluia salut la justesse du jugement rendu par Dieu contre la cité ruinée. Rappelons que, si c’est la bête et les dix cornes à son service qui ont mis fin à l’existence de Babylone, c’est Dieu lui-même qui a mis dans leur cœur ce dessein : Apoc 17,15 à 17. Dans Sa souveraineté, Dieu est capable d’utiliser Ses pires ennemis pour accomplir Ses plus grands desseins. C’est avec raison que les habitants du ciel célèbrent ce premier acte de jugement de Dieu qui sera bientôt suivi par d’autres.

La raison de la joie des habitants du ciel ne tient pas seulement à la ruine de Babylone la Grande. Par elle s’opère aussi la vengeance des martyrs de la foi dont le sang versé n’avait encore jamais été rétribué : cf Apoc 6,9 à 11. Car, rappelons-le, outre son caractère économique, Babylone a été dans l’histoire l’instigatrice majeure de la mise à mort des témoins de Dieu et de Christ : Apoc 17,6.

2ème alléluia : v 3 :

Le 2ème alléluia célèbre le caractère définitif du jugement opéré. La ruine de la cité glorieuse est totale. Le système économique et antichrétien qui a prévalu jusque là n’existe plus et n’existera plus. Il ne se relèvera pas. La fumée de sa ruine s’élèvera aux siècles des siècles.

On le voit aujourd’hui dans le monde ! Rien n’est plus décourageant pour ceux qui se sont battus pour une cause qui leur paraissait juste de voir s’édifier sur les ruines du système qu’ils ont contribué à abattre un autre qui finit par lui ressembler. Ce phénomène témoigne que le monde est totalement incapable de se réformer. Il ne fait au cours des siècles que répéter et reproduire les mêmes schémas. Seuls le jugement de Dieu et l’instauration de Son règne mettront un terme définitif aux incessantes répétitions désastreuses du système babylonien.

3ème alléluia : v 4 et 5 :

Le 3ème alléluia est prononcé par les 24 anciens, représentants des élus des deux alliances, et les quatre êtres vivants, représentants de toute la création de Dieu, dont Jean eut la vision devant et autour du trône de Dieu : Apoc 4,4 à 8. L’alléluia qu’ils prononcent (qui signifie Loué soit Dieu) est précédé d’un vibrant « Amen » destiné à souligner avec force l’affirmation qui vient d’être dite. « Oui, disent en quelque sorte tous les représentants des élus et des rachetés de Dieu, il en est bien ainsi. Une étape est désormais franchie. Il ne sera plus possible pour quiconque de revenir en arrière, de restaurer et de rebâtir l’ancien système qui vient de s’écrouler. Une nouvelle étape s’ouvre maintenant !

En confirmation de l’Amen prononcé, du trône de Dieu même se fait entendre une voix invitant tous les serviteurs de Dieu à Le célébrer. Enfin, la grande attente et l'espérance de tous les saints de tous les temps sont sur le point de se réaliser !

4ème alléluia : v 6 à 8 :

Le 4ème alléluia, prononcé par la grande foule de tous les rachetés, célèbre la nouvelle étape tant attendue par tous ceux en qui habite la foi en Jésus : l’établissement du règne effectif de Dieu inauguré par les noces de l’Agneau.

Le 4ème alléluia ferme la porte de ce qui vient de se produire sur terre et ouvre celle qui donne sur ce qui va s’établir au ciel. Les noces de l’Agneau, qui célèbrent l’union spirituelle définitive entre le Christ et Son Eglise, étaient impossibles sans le jugement de Babylone, la prostituée, mélange d’ivraie et de blé, de vrai et de faux : cf Matthieu 13, 47 à 50. La moisson venue, la séparation définitive peut s’opérer. Ne restent dans la salle des noces que ceux qui ont l’habit de justice requis : v 7 et 8 ; Matthieu 22,11 à 14.

L’image du mariage est une comparaison qui a souvent été utilisée pour illustrer l’union que Dieu entendait vivre avec Son peuple : Jérémie 2,1 à 3 ; Osée 2,4 ; Esaïe 54,6 ; 50,1. Dans plusieurs paraboles, Jésus a utilisé les fêtes entourant les noces de Son temps comme une illustration de la félicité de l’union de Dieu avec les Siens dans le royaume messianique : Matthieu 22,1 ; Luc 12,36 ; 14,8. Lui-même se désignera à plusieurs reprises sous les traits de l’Epoux venu chercher Son épouse : Luc 5,33 à 35. Illustrant ce qu’est l’Eglise, Paul emboîtera le pas à Jésus sur le même sujet. L’union de Christ avec les Siens est pour lui un mystère comparable dans sa profondeur et sa proximité à l’union de l’homme et de la femme dans le mariage : Ephésiens 5,21 à 33.

Le 4ème alléluia se termine par l’ordre donné à Jean d’écrire une sentence solennelle : v 9, sous la forme d’une béatitude, la 4ème du livre : Apoc 1,3 ; 14,13 ; 16,15 ; 19,9 ; 20,6 ; 22,7. Elle rappelle que le bonheur éternel ne sera que pour ceux qui auront répondu favorablement à l’invitation de Dieu qui leur a été adressée de s’unir par la foi à Son Fils. Pour les autres, un malheur sans fin fait de remords et de souffrances sera leur part : cf Matthieu 22,1 à 14.

3. La faute de Jean : v 10

Au terme de la première partie de la vision reçue, Jean faillit commettre la faute grave de se prosterner devant l’ange porteur de la part de Dieu de Sa révélation. L’ange le reprend immédiatement. S’il possède une certaine gloire, l’ange juge totalement déplacé et malséant de la part de Jean le geste par lequel il témoigne envers lui d’une déférence qui ne revient qu’à Dieu seul. Qui que nous soyons au service de Dieu, quelle que soit l’étendue des lumières que nous avons reçu, nous ne serons jamais que des serviteurs de Dieu. Dieu seul mérite l’hommage de nos cœurs et le témoignage et la gloire du nom de Jésus seul doivent ressortir de tous nos messages. C’est là, rappelle l’ange, le but de la Parole de Dieu.

La faute dans laquelle Jean a failli tomber ici nous rappelle le danger pour chacun de nous laisser éblouir et charmer par ce qui nous dépasse en gloire, sagesse, beauté ou intelligence. Avant de s’incarner dans un système, c’est dans le cœur de l’homme que l’idolâtrie trouve ses racines. Nous sommes tous dans le danger de donner à des créatures une gloire qui ne revient qu’au Créateur : Rom 1,25. Jean l’a appris ici à sa honte. Aussi, ce n’est pas le fait du hasard s’il termine sa lettre principale aux églises par cette phrase d’avertissement : Petits enfants, gardez-vous des idoles : 1 Jean 5,20.

4. Le dernier combat :

Les noces de l’Agneau conclues, le moment est venu pour Lui de mettre un terme à la dernière poche de résistance à Son règne qui existe dans l’univers. Jean nous décrit avec force détails l’apparition qui se déroule sous ses yeux et le combat dernier du Christ menant à la victoire.

V 11 à 16 : vision du Christ :

a. Sa monture : v 11

Il est monté sur un cheval blanc. Le cheval blanc est celui qui est monté par les vainqueurs : Apoc 6,2. Si l’Antichrist l’a monté pour un temps, c’est Christ qui sera le dernier cavalier à le chevaucher. L’Antichrist a vaincu, subjugué le monde ; le Christ vient pour vaincre et subjuguer l’Antichrist.

b. Ses noms :

Six noms, dont un qui reste secret, sont ici donnés au Christ qui part en vainqueur :

- Il est le Fidèle ou le Fiable : Celui en qui toutes les promesses de Dieu s’accomplissent : 2 Cor 1,18 à 21 ; Celui qui fait l’objet de toute l’affection du Père : Luc 3,22, parce qu’il n’y a rien en Lui qui soit en contradiction avec Dieu : Hébreux 1,3.

- Il est le Véritable ou le Vrai : Celui chez qui ne se trouve aucune trace de mensonge, contrairement à son adversaire : Jean 8,44.

- Il est la Parole de Dieu, parole créatrice à l’origine : Genèse 1, Parole faite chair pour un temps : Jean 1,14, rendue ici à Sa gloire originelle. Parole de Dieu, Il est ici pour mettre à exécution la volonté et le dessein de Dieu !

- Il est le Roi des rois, celui à qui appartient la domination et le gouvernement suprêmes, pouvoir qu’Il a reçu du Père : Psaume 2, Celui devant qui tout souverain doit se prosterner et faire allégeance !

- Il est le Seigneur des seigneurs, Celui qui a autorité sur toute puissance, humaine et spirituelle : 1 Cor 8,5-6.

- Il a un nom caché : v 12. C’est le nom qui est au-dessus de tout nom : Phil 2,9, peut-être celui de Yahvé Lui-même, nom que les juifs se refusaient à prononcer !

c. Son apparence :

La description que Jean fait du Christ qu’il voit reprend plusieurs éléments de la vision première qu’il eut à Patmos : Apoc 1,12 à 16 : yeux flamboyants, épée qui sort de la bouche. Il y ajoute sur la tête de multiples diadèmes, d’un nombre sans doute supérieur à ceux de la bête : Apoc 13,1. Ces diadèmes nombreux sont les témoins de toutes les victoires remportées par le Christ, comme l’était sur la tête du roi David celle du roi de Rabba : 1 Sam 12,30.

Le Christ apparaît aussi avec un vêtement trempé de sang : v 13. Ce sang n’est plus celui de sa tunique ensanglantée par les coups reçus lors de sa passion. Il est celui de tous les sujets de la fureur de Dieu qui vont mourir dans le pressoir de Sa colère : v 15 ; Apoc 14,16 à 20. Nous devons le savoir : c’est par un véritable carnage des peuples que s’opérera le jugement final de Dieu et de son Christ sur le monde : Esaïe 30,25 ; 34,2.6 ; Jérémie 7,32 ; 19,6 ; 48,10 ; Ezéchiel 21,14 à 16.

d. Son ordre de mission :

- Après avoir offert une première fois le salut par la justice : Rom 1,17, Il vient pour juger et faire la guerre avec justice : v 12.

- Après avoir ordonné que Sa parole soit annoncée à toutes les nations : Matthieu 28,18 à 20, Il vient pour frapper par Sa Parole les nations : v 15

- Après avoir proposé d’être le bon bergers des âmes, qui donne sa vie pour leur salut : Jean 10,11, Il vient paître les nations avec une verge de fer : Psaume 2,9. Le règne du Christ ne sera pas une démocratie, mais une théocratie.

- Après avoir versé Son sang pour nous, Il vient pour fouler les peuples rebelles dans la cuve du vin de la colère ardente de Dieu : v 15.

e. Ses armées :

Le Christ ne vient pas seul mettre fin à la résistance. Il est accompagné de toutes les armées célestes, composante de l’Epouse glorieuse qui partage désormais Son sort : v 14. Tous, revêtus des habits de la justice, Le suivent chevauchant comme Lui les chevaux blancs de la victoire. Le Dieu de paix n’écrasera pas Satan seulement sous les pieds du Christ, mais aussi sous les nôtres : Genèse 3,16 ; Rom 16,20.

V 17 à 21 : le carnage du Tout-Puissant

La vision de Jean se termine par celle du carnage de la bête, du faux prophète et de toutes les armées terrestres assemblées derrière eux pour faire la guerre au Christ et Ses armées : v 19.

Comment ceux-ci furent-ils avertis du combat qui allait venir ? Le prophète Zacharie laisse entendre que leur objectif premier n’était pas d’être rassemblé dans ce lieu pour combattre le Christ. C’est contre Israël qu’elles voulaient rayer de la carte que les armées du monde entier, sous l’influence de l’Antichrist, se sont coalisées : Zacharie 12,3 ; 14,1 à 3. Mais, à la surprise générale, c’est au Christ Lui-même qu’elles auront à faire, lorsque, revêtu de sa gloire, Il posera Ses pieds sur le mont des Oliviers : v 4. La venue du Christ sera la conséquence de la détresse extrême des juifs qui se tourneront alors vers Celui qu’ils ont percé, et qu’ils reconnaîtront ici tous comme leur Messie : Zach 12,9-10.

Un fléau terrible les atteindra alors, semant la plus grande panique et la plus grande confusion de l’histoire : Zacharie 14,12-13.15. Au lieu d’être vaincu, Juda et Jérusalem s’assembleront et, soutenus par leur Christ, les juifs dépouilleront et pilleront leurs adversaires : Zach 14,14. Le Christ se chargera alors Lui-même de la bête et du faux prophète. Ils seront faits prisonniers et jetés vivants dans l’étang ardent de feu et de soufre, qui est la seconde mort : v 20 ; Apoc 20,14. Tous les autres mourront, frappés par la Parole de Dieu sortie de la bouche de l’Agneau : v 21, parole qui, s’ils l’avaient crue, aurait pu les faire vivre : 1 Jean 1,1 ; 2 Cor 2,16.

Ainsi s’achève (presque) le temps de la rébellion des hommes face à Dieu !

lundi 9 janvier 2012

La chute de Babylone la Grande : chapitre 18

1. Arrière-plan historique :

Reprise de l’annonce déjà faite par un ange avant le jugement des 7 coupes de la colère de Dieu : Apoc 14,8, le chapitre 18 est consacré en entier à la chute de Babylone la Grande. L’importance donné à l’événement témoigne à lui seul du poids historique du système que représente Babylone en tant qu’entité incarnant le mal et l’opposition à Dieu. Aucune ville, en effet, dans l’Ecriture, et plus particulièrement dans le message des prophètes, n’occupe autant de place que Babylone :

- pour Esaïe, Babylone est le plus beau des royaumes, la fierté des Chaldéens : Esaïe 13,19. C’est d’elle que sort le tyran, l’oppresseur : Esaïe 14,3, associé à Lucifer, le dompteur des nations qui voulait élever son trône au-dessus des étoiles de Dieu : Esaïe 14,12 à 15. Aussi haute que soit placée Babylone, le prophète annonce sa destruction complète, sa ruine totale par les Mèdes et les Perses : Esaïe 14,22-23 : 21,1 à 9, 47,1.5.8 à 10, prophétie qui, sur le plan historique, se réalisa à la lettre au temps de Daniel : Dan 5,30 ; 6,1. Au jour de son jugement, ni ses pratiques magiques, ni ses sortilèges, ni ses pratiques occultes ne la serviront : tous ses « sages » périront avec elle : Esaïe 47,12 à 15. Aussi l’ordre est-il donné au peuple de Dieu, avant qu’il ne soit trop tard, de sortir d’elle : Esaïe 48,20.

- En accord avec Esaïe, le prophète Jérémie annonce aussi la chute et la ruine de Babylone au bout des 70 années de captivité d’Israël en son sein : Jér 25,12. Dans la lignée du jugement qui atteindra tous les peuples, le prophète conclut son livre par un long développement sur celui qui atteindra en particulier la ville, capitale de l’idolâtrie : Jér 50 et 51 (50,2 ; 51,38). En ce jour, une multitude de nations venant du Nord se rangeront en bataille contre elle : 50,3.9, la ville sera maudite : Jér 50,21, elle deviendra une solitude, un monceau de ruines, un repaire pour les animaux sauvages : 50,13.26 ; 51,39 ; sa chute provoquera la stupeur des nations : 50,46 ; comme Esaïe, Jérémie annonce que ce sont les Mèdes qui détruiront Babylone : Jér 51,11. Le même ordre est donné au peuple de Dieu de quitter la ville : Jér 50,8.

Le jugement prononcé par les deux prophètes s’est accompli à la lettre. Prise par Darius le Mède, la ville finira par être démantelée et ses matériaux utilisés pour la construction d’autres villes. Aujourd’hui, l’antique cité n’est plus qu’un champ de ruines impressionnant. Jean nous montre que, malgré sa destruction, le système babylonien traversera les siècles et s’incarnera dans les derniers temps dans une ville prestigieuse qui finira, elle aussi, en fumée. Toute la question est de savoir pour nous à quel système et à quelle ville, en notre temps, le titre de Babylone la Grande correspond. Revenons à la description qu’en donne Jean pour y trouver quelques points de repère !

2. La Babylone de l’Apocalypse :

De nombreux versets cités par Jean pour décrire Babylone sont des reprises, mot pour mot, d’Esaïe et de Jérémie. Du portrait qu’il nous donne de Babylone, nous pouvons tirer les caractéristiques suivantes :

- Babylone est un système qui allie le spirituel et le temporel. Il est à la fois le symbole du christianisme dégénéré (la prostituée) et un système politique qui a autorité sur tous les peuples (une grande métropole) : 17,5.18.

- Babylone est un haut lieu de l’occultisme, un repaire de tout esprit impur : 18,2. Derrière l’apparence chrétienne, c’est avec la puissance des ténèbres que ses dirigeants ont commerce.

- Du fait de sa position prestigieuse et incontournable, Babylone exerce un ascendant sur toutes les puissances de la terre. Tous les rois de la terre ont participé à ses prostitutions : 18,3.

- Babylone est la capitale du luxe et de la débauche : 18,3.7.9 Les plus grandes fortunes du monde se comptent parmi ses habitants

- Babylone se croit invincible et invulnérable : 18,7. Elle est si sûre d’elle qu’elle ne croit pas un seul instant que sa fin puisse venir rapidement.

- La perte de Babylone est si grande qu’elle est synonyme pour les dirigeants du monde de faillite complète du système : 18, 9.

- La perte de Babylone porte un coup fatal au commerce mondial en tous genres : 18, 11 à 13. Tout entreprise, tout système a ses sous-traitants qui vivent de lui. Avec son effondrement, c’est toute la dynamique du commerce mondial qui se trouve soudainement enrayée.

- La fin de Babylone se manifestera par la destruction complète en une heure de la grande ville qui l’incarne, cité qui, semble-t-il, est une ville portuaire : 18,10.17.19.

- Babylone finira consumée par le feu : 18,8. En un seul jour, la ville opulente, pleine de vie et de richesses passera par la mort, le deuil et la famine.

- Le jugement qui frappera Babylone ne concerne pas seulement ses péchés : v 4. C’est aussi le jugement de sa civilisation : v 22. Ce que Dieu juge aussi en Babylone, c’est sa culture, son art, sa musique qui n’a servi qu’à une chose : la promotion de son système antichrétien.

- Comme il en a été du temps de la première Babylone, Dieu donne à ceux qui font partie de Son peuple l’ordre de sortir d’elle avant que vienne son jugement : 18,4.

Il est difficile pour l’heure de dire avec certitude à quoi correspond Babylone. Sera-t-elle une ville du futur reconstruite sur les ruines de l’ancienne ville, comme le pensent certains (John Alexander) ?

Pour David Wilkerson, qui vivait à New York, la Babylone moderne est les Etats-Unis. Extrait de son livre « Sonne de la trompette et avertit mon peuple, » écrit en 1986 :

« Je crois que la Babylone moderne est la nation américaine actuelle, avec sa société corrompue et son système religieux perverti. Aucun pays sur terre ne correspond aussi bien que cette nation à la destruction donnée dans Apocalypse 18, car elle est sans pareille lorsqu’il s’agit de « forniquer » avec les marchands de toute les nations… En une seule heure à peine, les Etats-Unis seront anéantis et consumés par le feu. Le jugement par le feu s’abattra sur les principales agglomérations et sur les villes, consumant ce qui était autrefois un pays prospère, florissant, sûr et paisible… Le grand aigle aux longues ailes est sur le point de tomber de sa position élevée située sur la plus haute branche de toutes les nations. La vigne qui a été plantée « dans un pays de commerce, dans une ville de marchands, près d’une eau abondante », est près de mourir… les jugements qui sont sur le point de frapper cette nation qui a rejeté la sainteté et la repentance seront rapides et horribles… Ce sera un jour de vengeance et de jugement contre le péché…

Les prophètes nous ont tous prévenus qu’un feu dévorant allait frapper une nation des derniers jours qui se vanterait de trôner comme une reine de prospérité et d’être à l’abri de toute destruction… La Bourse s’effondrera, les gens perdront ce dans quoi ils ont investi, les édifices s’écrouleront et les gratte-ciel fondront. Le feu de la vengeance divine transformera les villes en déserts pollués. Notre gouvernement, nos systèmes de transmissions, nos réserves de nourriture, nos réseaux de communication, bref, tout sera anéanti en une heure…. Nos énormes stocks d’armes seront semblables à un tas de bâtons et de pierres, tout a fait inutiles contre ce que Dieu a projeté contre nous… Bientôt, très bientôt, un cauchemar économique deviendra subitement réalité. Ces nouvelles seront terrifiantes.

Les Etats-Unis sont sur le point de connaître un temps d’hystérie collective à cause des banques qui fermeront, des institutions financières qui s’écrouleront et de notre économie qui deviendra tout à fait incontrôlable… les sénateurs et les membres du Congrès seront frappés de stupeur lorsqu’ils réaliseront que personne ne pourra empêcher la crise économique de dégénérer en un véritable chaos ; les dirigeants du monde des affaires, ainsi que les leaders politiques et économiques seront terrorisés par la soudaineté et l’envergure de cette crise… »

Notons que New-York, premier port du pays, est aujourd’hui, sans conteste la ville qui, à cause des institutions mondiales qui y siègent (ONU) ainsi que de multiples multinationales, exerce la plus forte influence sur le monde.

Il nous faut écouter, respecter et laisser à chacun ses intuitions. Nul doute cependant que la chute de Babylone sera précédé d’événements avant-coureurs dont nous voyons les signes évidents se manifester de plus en plus.

3. Pleurs sur la terre, joie dans le ciel :

Si la chute de Babylone fait le chagrin des marchands et des rois de la terre, elle fait la joie du ciel : v 20. Car, par elle, la vengeance de Dieu s’exerce sur la puissance du monde et celle de la fausse église, persécutrice des vrais croyants. Avec la perte de Babylone, une page est tournée. Le monde d’après, ayant l’Antichrist a sa tête comme dieu unique, ne sera plus le même qu’avant.

En détruisant le système qui lui aura permis d’arriver à son apogée, l’Antichrist commettra cependant une erreur monumentale. La chute de Babylone précipitera de peu la sienne, décrite dans le chapitre suivant !

vendredi 6 janvier 2012

La prostituée et la bête : chapitre 17

A. Retour en arrière

Dans ce chapitre et le suivant, l’un des sept anges porteurs des coupes de la colère de Dieu revient pour explication à l’un des éléments mentionnés dans le fléau final, celui par qui se parachève le jugement du monde. Cet élément est la mention de Babylone la Grande, ville sur laquelle se concentrera en particulier la coupe de la colère ardente de Dieu : Apoc 16,19. Qu’est-ce que Babylone la Grande ? Que symbolise-t-elle dans l’histoire ? A quoi peut-elle être identifiée ? C’est ce à quoi ce chapitre répond !

B. Babylone la Grande

1. Une prostituée

C’est sous les traits d’une prostituée que Dieu illustre ce que représente à Ses yeux Babylone la Grande. Dans le langage biblique, la prostituée n’est pas une femme étrangère. La prostituée qualifie le peuple de Dieu quand il abandonne Dieu pour verser dans l’idolâtrie : Esaïe 1,21 ; Jérémie 13,27, Lévitique 17,7 ; 20,5 ; Ezéchiel 16 et 23. La prostituée infidèle est l’antonyme même de l’épouse fidèle. Si l’Epouse représente l’Eglise : Apoc 19,7, la prostituée incarne le système religieux qui, issu du christianisme, portera son nom mais Lui aura été, tout au long de l’histoire, toujours infidèle

2. Une prostituée liée aux grands de ce monde

Ce que le Christ a toujours refusé, l’alliance avec les grands de ce monde : cf Mat 4,8, la prostituée le pratiquera à grande échelle. Partout où elle ira, la prostituée utilisant ses charmes sera, non seulement reçue par les grands, mais contractera des alliances avec eux. La prostituée se présente ainsi comme un élément incontournable de l’échiquier du pouvoir.

3. Une prostituée assise sur de grandes eaux

L’ange lui-même donne plus loin l’explication de l’image : v 15. Elle témoigne que l’influence de la prostituée sur le monde ne se limite pas au cercle des grands, mais qu’elle s’étend à tous les peuples. La puissance de séduction de la prostituée est catholique ou universelle. Tous les habitants de la terre, dit l’ange, sont ivres du vin de sa prostitution : v 2 ; cf Jér 51,6 à 8.

4. Une prostituée au riche apparat : v 4

Une autre caractéristique de la femme est la richesse avec laquelle elle est apprêtée. Ses vêtements sont faits de pourpre et d’écarlate. Elle est parée d’or, de perles et de pierres précieuses diverses et magnifiques : v 4. Babylone la Grande porte en elle toutes les caractéristiques de l’église de Thyatire, de laquelle venait la confection de la pourpre : Actes 16,14 ; Apoc 2,18 à 25. L’Eglise de Thyatire laissait une femme, fausse prophétesse égarer les serviteurs de Dieu et les pousser à la prostitution par l’idolâtrie : Apoc 2,20-21. Or, Dieu a prédit à Thyatire, comme à Babylone, un châtiment particulier et exemplaire : Apoc 2,22-23. Thyatire représente, dans le développement de l’histoire de l’Eglise, le catholicisme avec toute sa pompe et sa richesse.

5. Une prostituée avec une coupe pleine d’abominations : v 4

Les abominations et les impuretés que boit la prostituée représentent les pratiques idolâtres dont elle se repaît. Il est connu que pratiquement tous les rites et les articles de foi non bibliques que professe l’église catholique ont leur source dans les anciens cultes babyloniens (voir « les deux Babylones : Alexandre Hislop ») : le culte de la Vierge et de l’enfant, les fêtes de Noël et de Pâques (avec les œufs), le purgatoire, l’hostie, les habits des prêtres, etc…) La ressemblance entre la messe catholique et le culte babylonien est telle qu’elle n’aurait pas dépaysée un de ses adeptes.

6. Une prostituée au nom évocateur : v 5

Si les élus de Dieu portent la marque du sceau de Dieu sur leurs fronts : Apoc 7,3, Babylone porte elle aussi sur le sien le titre spirituel qui lui revient : Babylone la Grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre. Non seulement Babylone est une prostituée, mais elle est elle-même l’initiatrice, la source de toutes les idolâtries spirituelles et toutes les abominations que la terre a portées.

Seule la genèse de l’histoire permet de donner une justification au titre que porte Babylone la Grande. Le premier roi de Babylone, mentionné par la Bible, est Nimrod : Genèse 10, 8 à10. Nimrod régnait sur le pays de Shinear, lieu où se conçut le projet insensé de la construction d’une ville avec en son centre une tour atteignant les cieux, qui seraient un défi à Dieu. Babylone (qui signifie la porte des cieux) est cette ville construite par Nimrod. Or, le projet de Nimrod dépasse le simple cadre architectural. L’objectif de Nimrod est d’unir l’humanité autour d’un projet fédérateur, dont Babylone serait le centre : Genèse 11,4. Nimrod apparaît dans l’histoire comme le père de l’universalisme et de la mondialisation, à la fois politique et religieuse.

L’opinion de Dieu sur le projet de Nimrod est sans équivoque. Il n’est pas bon, contraire à sa pensée : Genèse 11,6. Non que Dieu soit contre l’unité de la race humaine, mais contre la façon de Nimrod de vouloir la construire. Le projet de Nimrod excluait Dieu et la diversité. Gommant la variété et les différences, il passait par l’uniformisation de la pensée et du langage. Le système de Nimrod ne pouvait qu’être totalitaire. Il excluait et condamnait à l’avance tout ce qui serait à sa marge.

La réponse de Dieu au système de Nimrod sera la bénédiction promise à tous les peuples au travers d’Abraham : Genèse 12,1 à 3. Ce ne sera pas Babel (un seul langage, un seul mode de pensée), mais la Pentecôte : l’unité par l’Esprit de Dieu dans le respect de la diversité : Actes 2,1 à 11, projet qui verra son accomplissement ultime dans le royaume de Dieu : Apoc 7,9-10. Malgré la destruction du projet de Nimrod, l’esprit de celui-ci perdurera tout au long de l’histoire. Tout système religieux ou politique englobant en est l’expression. Comme à la genèse des temps, leur fin sera marquée par l’esprit babylonien : le désir de construire une unité politique et religieuse dans laquelle tous les peuples seraient intégrés au prix de leur identité. C’est ce système que le Seigneur, comme Il l’a fait déjà une fois, détruira au jour de Sa colère.

7. Une prostituée persécutrice des saints et des témoins de Jésus : v 6

C’est à la connaissance de cet élément que l’étonnement de Jean sur l’identité de Babylone la Grande sera à son comble : v 6. Les 20 derniers siècles de l’histoire le prouvent malheureusement abondamment. Si d’autres systèmes ont mis à mort les chrétiens, nul dans la durée n’a été aussi sanguinaire à leur encontre que la Rome papale. Celle-ci n’a de loin à ce sujet aucune leçon à donner à personne, pas même aux islamistes. Chaque fois qu’un système veut imposer sa pensée à tous, il se fait persécuteur des chrétiens.

8. Une prostituée à cheval sur la bête : v 3

Dans un premier temps, il apparaît, comble de la prostitution, qu’une collaboration étroite s’établira entre la prostituée et l’antichrist dans sa montée vers le pouvoir. La prostituée chevauchera la bête, la dominant et la contrôlant. Comme cela s’est déjà produit dans l’histoire, cette fausse alliance entre le trône et l’autel ne résistera pas à l’épreuve du temps. Viendra le jour où la bête se débarrassera elle-même de cet allié concurrent : v 16. Elle réalisera, se faisant, le jugement de Dieu annoncé depuis longtemps contre elle : v 17. La montée en puissance de l’antichrist mettra fin aux prétentions et à l’influence universelles de la fausse église. Il n’y aura plus alors ni pape, ni Vatican !

9. La prostituée est aussi une ville : v 18

Par opposition à l’Eglise, qui est à la fois l’Epouse de l’Agneau et Jérusalem, la ville sainte : Apoc 21,9-10, le faux système religieux qui, un temps, chevauchera la bête, est dépeint à la fois comme une prostituée et une ville. Aux yeux de Jean, nul doute que cette ville représentait Rome, la ville aux sept collines : v 9. Le chapitre suivant lui étant consacré, nous essayerons de discerner ce à quoi la Babylone des derniers temps pourrait faire référence.

C. La bête écarlate

Avec la prostituée, Jean revient sur le mystère qu’est la bête qui, pour un temps, lui servira de monture : v 7. Essayons, au travers des détails que Jean reçoit de sa description, de pénétrer le mystère qu’est la bête pour en saisir l’explication.



a. la bête d’Apocalypse 17,3 possède les mêmes caractéristiques que celle décrite en Apocalypse 13,2. Il s’agit donc de la même entité.

b. La bête est la résurgence de quelque chose qui a été et qui a disparu : v 8 et 9. La réapparition de ce quelque chose fascinera les habitants de la terre et les séduira. Elle monte de l’abîme, lieu de repaire et d’habitation fermé des démons : Apoc 9,2 et va vers la perdition ! Comme l’a rappelé Jésus, le diable n’a qu’un objectif : séduire, tromper, user de mensonge pour tuer et détruire : Jean 8,44. L’objectif de la bête sera unique : faire le maximum de victimes parmi les hommes rebelles à Dieu pour les entraîner derrière lui dans la perdition !

c. Les sept têtes de la bête représente à la fois sept montagnes et sept rois : v 10. L’indication que Jean donne ici de la bête a à la fois une portée géographique et historique. Les sept montagnes situent le lieu où se trouve la bête. Ce lieu ne peut être que Rome, appelée la ville aux sept collines. Sur le plan historique, les sept têtes de la bête symbolise les gouvernants majeurs qui occuperont le trône de Rome. Au temps où écrit Jean, cinq étaient disparus, un était là et le dernier devait paraître.

Les commentateurs bibliques de ce passage ont tous du mal à interpréter avec certitude la prophétie. L’empire romain ayant connu 17 empereurs dans les deux premiers siècles, il est difficile de savoir parmi eux à qui la prophétie fait allusion. Jusqu’à Néron, cinq empereurs célèbres se sont succédé : César Auguste, Tibère, Caligula, Claude et Néron. Puis il y eut un temps de crise fait de règnes brefs (quelques mois). Puis Vespasien occupera le trône suivi de Titus (règne intérimaire) et de Domitien, le fils de Vespasien. Il est à noter qu’à partir de Domitien, le trône de Rome change de dynastie. Les Flaviens laissent la place aux Antonins, dont le premier empereur Nerva mettra fin à l’absolutisme impérial qui caractérisait le règne des 7 puissants empereurs qui l’ont précédé.

Au temps où Jean écrit, c’est le 6ème empereur de sa liste qui règne : Vespasien (69 à 79). Il doit, dit-il en venir encore un après lui, et quand il viendra, il restera peu de temps : v 10. Jean éclaire le mystère de la bête en disant qu’elle est à la fois l’ensemble du système romain, mais aussi un de ces rois, le 8ème qui est en fait l’un des sept. L’explication que donne l’ange à Jean au sujet de la bête n’est compréhensible qu’à travers le fonctionnement de l’empire romain. Comme sous le règne de la monarchie absolue en France, l’empire romain se réduisait à une seule chose : l’empereur. « L’Etat, c’est moi ! disait en son temps Louis XIV ! » « Rome, pouvait aussi dire l’empereur, c’est moi ! » On comprend donc ici que la bête soit à la fois un système et celui qui le représente. Une telle identification témoigne de l’absolutisme complet dont fait preuve celui qui le dirige envers ses sujets.

Le fait que le 8ème roi, identifié à la bête, soit l’un des sept témoigne du fait que, parmi eux, c’est lui qui incarnera le mieux cette identification absolue avec le système. Il est à noter que, alors que Jean écrit, Domitien n’est pas encore monté sur le trône. Or, de la liste citée par Jean, il est de loin celui qui se préoccupera le plus, en Asie Mineure particulièrement de développer le culte impérial. La titulature de Domitien à sa mort parle d’elle-même :

IMPERATOR•CAESAR•DOMITIANVS•AVGVSTVS•GERMANICVS, PONTIFEX•MAXIMVS, TRIBVNICIAE•POTESTATIS•XV, IMPERATOR•XXII, CONSVL•XVII, PATER•PATRIAE

La résurgence de la bête qui était, a disparu et qui revient fait allusion, à la fin des temps, au retour du système romain de Domitien : système marqué par un véritable culte voué à celui qui en sera la tête : l’Antichrist. Le XXème siècle, et ses nombreux dictateurs mégalomanes (Hitler, Bokassa, Ceaucescu, Kim Il Sung…) témoigne avec force qu’une telle résurgence impérialiste est tout à fait de l’ordre du possible. Cependant, Jean nous l’atteste : au moment où le 8ème roi, copie conforme de Domitien, apparaîtra, il ne restera que peu de temps !

d. Les dix cornes de la bête représentent dix rois, qui seront faits rois pour régner avec elle et pour elle : v 12. Déjà en son temps, le prophète Daniel avait eu la vision de ce terrible royaume qui conclura l’histoire de l’humanité : Daniel 7,7. Le prophète fait mention parmi les cornes d’un fait particulier : l’une d’elle, petite, s’élèvera au-dessus des autres et, pour affirmer sa suprématie, abaissera trois d’entre elles : Daniel 7,8.20.

La crise que nous traversons actualise de manière frappante le scénario décrit ici. Du jour au lendemain, nous avons pu assister à la chute soudaine et brutale de plusieurs dirigeants européens (Italie, Grèce…) démocratiquement élus dans leurs nations, par la pression du diktat des dirigeants de l’Europe politique. Ils ont été aussitôt remplacés par des hommes de main non élus, à qui il a été remis les clés de la gouvernance de la nation… Cela sans que les peuples s’en émeuvent plus que cela ! Le procédé est à l’image de ce qui se produira au jour où, bâtissant son empire, l’Antichrist élèvera l’un et abaissera l’autre ! Les dix cornes, désignées par la bête, et la bête travailleront alors main dans la main pour servir un seul dessein : v 13.

e. L’empire de la bête et des dix cornes sera celui qui verra le retour de Jésus : v 14. C’est d’ailleurs Lui qui y mettra un terme définitif au terme d’une guerre au cours de laquelle les armées de l’Eternel réunies vaincront les armées de la bête !

f. Au faîte de leur pouvoir, la bête et les dix cornes se mettront à haïr la prostituée, la détruiront et la pilleront : v 15 et 16. La fausse église qui avait cru faire jeu égal avec les souverains de ce monde en sera pour ses frais. Ce jugement terrible servira en même temps à réhabiliter la véritable vocation de l’Eglise. Jamais, dans la pensée de Jésus, il n’a été que l’Eglise devait s’allier, se mélanger aux puissances terrestres pour partager avec elles le pouvoir sur les peuples. L’alliance contre nature de la fausse église finira de la seule façon possible : son élimination. Il ne peut y avoir in fine qu’un seul occupant sur le trône de la royauté du monde : le mal absolu !