vendredi 12 mars 2010

Apocalypse 3,1 à 6 : lettre à l'église de Sardes

1. Introduction :

Après Ephèse (l’Eglise en péril de perdre son premier amour), Smyrne (l’Eglise qui passe au creuset de la souffrance et de la persécution), Pergame (l’Eglise qui s’ouvre au mélange doctrinal), Thyatire (l’Eglise dirigée par une fausse prophétesse) c’est à Sardes que le Seigneur nous emmène ce matin dans ce tour d’horizon qu’il fait des églises qui se trouvent dans la province d’Asie (l’actuelle Turquie).

Ce qui frappe immédiatement, lorsqu’on lit la lettre adressée à cette église, c’est le contraste que l’on peut y voir avec les deux églises citées avant elle. Alors qu’une certaine continuité existe entre Pergame et Thyatire (l’introduction du mélange et la prise de pouvoir par une fausse prophétesse), il y a, avec Sardes, une rupture flagrante avec ce qu’on pourrait appeler l’infiltration du levain de l’erreur et de l’hérésie dans l’Eglise.

Si Sardes reçoit aussi de la part du Seigneur certains reproches, aucun d’entre eux n’est lié au fait que, sur le plan théologique, ce que professe ou ce que pratique l’Eglise de Sardes ne serait faux ou entaché d’erreur. Tout, au contraire, sur le plan de la pratique comme du message annoncé, semble juste. Pourtant, comme nous allons le voir, le diagnostic fait sur l’église de Sardes par le Grand Docteur qu’est Jésus, notre Seigneur, sera l’un des plus alarmants qui soit. Sardes a beau être en apparence en meilleure santé que ses sœurs, ceci n’est vrai que si l’on regarde la surface des choses. En réalité, au plus profond d’elle-même, elle est peut-être plus en danger encore et plus près de la mort que les autres.

Qu’est-ce qui fait qu’une église, en apparente bonne santé, est en fait malade au point d’être prête à mourir ? Que faut-il pour que, au-delà de la surface et des apparences, une église reste vivante et continue à faire preuve, avec le temps qui passe, d’énergie, de vitalité ? C’est ce à quoi on va essayer de réfléchir ce matin

2. Sardes : un peu d’histoire

Si c’est à l’église de Sardes que le Seigneur dit qu’elle passe pour être vivante alors qu’elle est morte, ce n’est pas sans lien avec l’histoire de la ville où elle se situe. En effet, à l’heure où Jean écrit, Sardes, ville autrefois réputée et célèbre, n’est plus qu’une cité sans importance qui, peut-être comme la ville de Guise, dans l’Aisne, n’a de rayonnement dans le monde qu’à cause de son passé.

Construite sur un plateau et bordée par le fleuve Pactole, la ville de Sardes possédait un double privilège dont, je suis sûr, auraient bien voulu jouir d’autres cités :

- le 1er privilège est qu’elle était une ville réputée imprenable. Placée en hauteur, Sardes était protégée de 3 côtés par des gorges profondes, inaccessibles. On ne pouvait y accéder donc que par un côté, et par un chemin très escarpé. Par sa position géographique, Sardes pouvait se vanter d'être pratiquement imprenable ou invulnérable. En Grèce, « prendre l’Acropole de Sardes » était une expression proverbiale signifiant : tenter quelque chose d’impossible

En l’an 546 av J-C, le roi Cyrus de Perse réussit pourtant à s’emparer de Sardes. Ayant promis une récompense spéciale à celui qui, dans son armée, trouverait le moyen de vaincre la forteresse, il se trouva un jour qu’un soldat de la troupe vit une sentinelle de Sardes perdre son casque en se penchant au-dessus du rempart. La sentinelle quitta alors son poste et, le plus discrètement possible, descendit par les rochers, récupéra son casque, et remonta par le même chemin escarpé dans la forteresse. Hyeroeades, le soldat de Cyrus, observant la sentinelle, prit soigneusement note de son parcours. La même nuit, avec quelques amis courageux, il entreprit de monter vers la forteresse par le chemin emprunté par la sentinelle. Arrivé en haut, il découvrit que le côté par lequel il était monté paraissait si sûr pour les habitants de la ville qu’il n’était même par gardé. C’est ainsi que Sardes fut prise par le seul point faible de sa défense

Le caractère réputé imprenable de la ville de Sardes : tel était le premier privilège de sa réputation ! Il n’était pas le seul !

- Mise à part sa position géographique, Sardes devait sa réputation à une autre chose : sa grande richesse. Cette richesse était due à une découverte surprenante. Alors qu’il régnait à Sardes, une légende rapporte que le roi Crésus aurait un jour trouvé, dans le ruisseau nommé Pactole qui baignait Sardes, des paillettes d’or. On aurait aussi trouvé, dans les environs de la ville, une pierre précieuses d’une grande beauté, la sardoine. Crésus, Pactole, la sardoine, tous ces noms qui aujourd’hui, résonnent encore à nos oreilles comme synonymes de richesses, viennent de Sardes.

Forteresse imprenable, à cause de sa position élevée, et grande richesse : tel était le double privilège qui, dans les temps anciens, faisait la réputation de la ville de Sardes. Tel est aussi, d’une manière figurée et spirituelle, ce qui faisait peut-être à l’extérieur, à cause de son attachement aux vérités et à la saine doctrine de la Parole, la réputation de l’église de Sardes : une église parfaite !

Mais suffit-il pour une église d’avoir une doctrine juste ou de croire juste pour être, aux yeux de Dieu et du Christ, une église juste ? Non ! dit ici le Seigneur qui, je le rappelle, en termes de diagnostic, est le mieux placé pour évaluer les forces, les faiblesses et l’état de santé réel d’une communauté. Alors qu’en apparence tout semblait aller, que manquait-il à l’église de Sardes au point, dit le Seigneur, que cette église soit au bord de la mort ? C’est ce que nous allons essayer de voir et de comprendre maintenant !

3. Sardes : Une église sur le point de mourir

Comme il en est dans les autres lettres que le Seigneur a adressé aux églises, nous n’avons pas besoin d’aller loin pour chercher les remèdes qui sont nécessaires à appliquer à Sardes pour que cette église retrouve sa vitalité. Car si Sardes est sur le point de mourir, c’est que, jadis, elle était vivante, et bien vivante. Il lui suffit donc, comme Jésus le dit ici de revenir à ce qu'elle a reçu et entendu au départ, c’est-à-dire de retourner à ce qui, au début de son existence, a été à la source de sa vie pour vivre à nouveau !

1er élément : il se trouve dans le titre sous lequel Jésus se présente à l’église de Sardes : Voici ce que dit Celui qui a les sept esprits de Dieu (ou, comme le traduit Parole Vivante, celui qui a l’Esprit dans sa plénitude)…

Le 1er élément que le Seigneur souligne est que ce qui fait qu’une église est vivante ou non n’est pas d’abord la justesse de sa doctrine, mais le fait que cette église vit et est animée par l’Esprit de Dieu. L’Esprit de Dieu, nous le savons, est le souffle de Dieu. Or, de même qu’un corps sans souffle est mort, une église dans laquelle l’Esprit de Dieu n’agit plus est morte. Un mort, en apparence, peut effectivement ressembler à un vivant ! Mais s’il a tous les aspects du vivant, il y a cependant une chose fondamentale qui lui manque. Et cette seule chose suffit à faire la différence entre lui et le vivant : c’est le souffle.

Qu’est-ce qui fait, avec le temps, qu’une église ayant commencé à vivre par l’Esprit, en vienne ensuite à le perdre ou, en quelque sorte, à en manquer, au point que son existence même soit en danger ? La Bible donne essentiellement à cette question une réponse :

Galates 3,1 à 5 : la perte ou l’extinction de la vie de l’Esprit chez les Galates tenait à une seule chose (et le problème des galates devait être à peu de choses près le même que celui des chrétiens de Sardes) : au retour à une vie marquée par les efforts propres, les efforts de la chair, pour essayer de vivre à la hauteur des exigences de Dieu.

Après avoir commencé leur vie nouvelle par l’Esprit de Dieu, les galates, sous l’influence de faux docteurs, étaient en quelque sorte retournés en arrière : comme les juifs de l’Ancien Testament, tous leurs efforts pour plaire à Dieu étaient de nouveau basés sur l’obéissance à des rites et à des règles, par lesquels ils cherchaient à apaiser leurs consciences.

Qu’est-ce que la vie chrétienne ? S’il faut lui trouver un contraire, nous pourrions dire que ce qui lui est le plus opposé et qui, paradoxalement, lui ressemble le plus (comme un mort peut ressembler à un vivant), est la vie religieuse Car, tandis que l’une, la vie chrétienne, a pour moteur l’amour pour Dieu, celui que communique justement l’Esprit de Dieu, l’autre (la vie religieuse) a pour seule raison la crainte de Dieu (dans le sens le plus négatif qui soit) : cf Rom 8,15

Questions : qu’est-ce qui chaque jour te motive à chercher à plaire à Dieu ? A fuir le péché ? A prendre du temps avec Dieu pour lire ta Bible, prier ? De la réponse à cette question sort la révélation de ce qui est le moteur de ta vie chrétienne : la chair ou l’Esprit ! Si ce que tu fais ici est uniquement dû à la crainte, la crainte de déplaire aux autres, la crainte de ne pas être béni, alors je dois te dire que ce n’est pas par l’Esprit de Dieu, mais par la chair que tu essayes de Lui rendre un culte. Tous tes efforts faits dans cet esprit là sont inutiles. Ils ne peuvent à terme ne t’amener qu’à une seule chose : l’épuisement spirituel, la mort.

Si par contre ce qui te motive est la soif de Dieu, la faim de Sa parole, le désir de Le connaître pour mieux Le servir et être un meilleur témoin de Lui dans ce monde, alors réjouis-toi : tu es sur la bonne voie, ta vie est animée par la bonne motivation, celle que l’Esprit de Dieu seule peut produire dans un cœur d’homme pécheur.

4. Les 4 différences entre le mort et le vivant

Si le souffle est la différence principale entre le mort et le vivant, il y en a d’autres qui sont, eux aussi, manifestes

- la 1ère est le désir : alors que le vivant a faim ou soif, le mort, lui, n’éprouve plus aucun besoin. N’ayant plus la vie en lui, il ne ressent ni le besoin de se nourrir, ni celui de se désaltérer. Si aucune faim, ni aucune soif spirituelle ne vit en moi, je peux peut-être avoir la réputation d’être vivant ; en réalité, je suis mort !

- la seconde est la respiration que l’on peut comparer ici à la prière. Quelle place occupe la prière dans votre vie ? En disant cela je ne demande pas combien de temps vous passez dans la prière : les hommes de toutes religions prient ! Ce que je veux dire est : est-ce que la prière, comme la respiration, est un réflexe dans votre vie, un réflexe conditionné ! « Seigneur, je vais à mon travail ce matin : aide-moi, sois avec moi. Je dois rencontrer telle personne après-midi, résoudre tel problème : accompagne-moi, inspire-moi ! » Telle est la vie de prière inspirée par l’Esprit. Elle n’est pas un devoir à accomplir, mais l’expression de notre sentiment de dépendance permanente de Dieu pour bien vivre et réussir ce que nous entreprenons.

- La 3ème est la parole. S’il y a bien une chose qui sépare le monde des vivants de celui des morts, c’est la communication. Alors que le mort est silencieux pour toujours, le vivant parle et partage ses émotions et ses pensées. Une preuve manifeste que l’Esprit de Dieu vit et agit en nous, disent les apôtres, est que nous ne pouvons pas nous taire. C’est plus fort que nous : il nous faut, quand nous en avons l’occasion ou pas, parler de Jésus, notre Bien-aimé

« J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé, dit Paul en 2 Cor 4,13. « Est-il juste au regard de Dieu de vous obéir plutôt qu’à Dieu ? demandèrent les apôtres aux membres du sanhédrin qui voulait leur interdire de témoigner de Jésus. A vous d’en juger, car nous, nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu : Actes 4,19-20. »

Une autre différence liée à la communication est la pratique du chant. Alors que les mots sont silencieux, c’est par le chant que les vivants expriment leur joie. La vie remplie de l’Esprit est inséparable du chant : Ephés 5,18-19.

- La 4ème différence entre le mort et le vivant est le mouvement. Alors que le mort est inerte, inactif, incapable de servir son prochain, le vivant, lui, est constamment habité par de nouveaux projets.

Notons que si, à Sardes, le Seigneur relève que certaines œuvres étaient pratiquées, il y a une différence fondamentale entre les œuvres que pratique celui qui vit sous une loi et celui qui est animé par l’Esprit de Dieu. Cette différence est que celui qui est conduit par l’Esprit de Dieu ne se contentera pas de faire pour faire, mais il aura le souci réel de servir Dieu et les autres tout en faisant : Actes 6,3. La Bible n’exigeait pas seulement de ceux qui prêchaient qu’ils soient remplis de l’Esprit, mais aussi de ceux qui servaient aux tables !

5. Le syndrome de Sardes :

Si Sardes, de vivante qu’elle était, est devenue morte, il y a là un avertissement pour nous. Ce qui est arrivé à Sardes peut aussi nous arriver. L’histoire montre que, dans le monde protestant particulièrement, monde construit comme Sardes sur une doctrine juste, le syndrome de Sardes a affecté beaucoup d’églises : en témoigne les ruines de centaines de temples autrefois pleins et devenus vides.

Qu’est ce qui ne va pas ou n’est pas allé ? Je laisse la parole à Alain Monclair, un frère dont j’ai lu sur Intenet une prédication sur le sujet :

« En général, nous sommes tous vigilants lors de nos premiers pas avec le Seigneur, mais il arrive un moment où les automatismes peuvent nous donner une fausse assurance. C’est pourquoi le Seigneur nous invite à nous souvenir de nos premiers pas dans la foi, dans la foi qui découle de l’écoute de Sa Parole. Il nous invite à vivre notre vie entière dans cette attitude initiale. Les chrétiens de Thessalonique furent des modèles à cet égard : “ C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez. ” (1 Thessaloniciens 2:13 NEG).

Entrer dans la vie chrétienne ce n’est pas recommencer sa vie, c’est recevoir une nouvelle vie. Cette vie nouvelle c’est Jésus lui-même, on le reçoit le jour de notre conversion et on demeure en Lui et Lui en nous chaque jour de notre vie nouvelle : “ Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus–Christ, marchez en lui, ” (Colossiens 2:6 NEG).

La lettre aux Hébreux nous met également en garde contre le danger de ne pas continuer à marcher selon les principes de vie que nous avons découvert à la conversion : “ Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin l’assurance que nous avions au commencement. ” (Hébreux 3:14 NEG)

Nous sommes appelés à vivre continuellement dans le Seigneur, par le Saint-Esprit et à l’écoute de sa Parole. Le temps qui passe ne doit pas émousser ce principe vital. Mais nos critères de vie ne doivent pas être légalistes, ils doivent reposer sur une relation vécue avec Jésus-Christ par l’Esprit.

Un jour Jésus reviendra, c’est une certitude pour le chrétien. La seule chose qui nous est inconnue, c’est le moment auquel Il reviendra. Nous devons donc être prêts à l’accueillir en Roi de gloire comme nous l’avons accueilli en Sauveur à notre conversion. Le Seigneur n’est pas un voleur, mais si nous ne sommes pas vigilants dans notre attente nous risquons de considérer Sa venue comme une intrusion dans notre vie et une mauvaise surprise ! Par contre, si nous l’attendons, Sa venue sera une agréable et merveilleuse surprise. On imagine mal dire au Seigneur de repasser plus tard parce que nous ne serions pas prêts à apprécier sa venue! Veillons donc à l’accueillir avec autant d’empressement que lors de notre conversion. »

6. Conclusion :

Il y aurait encore beaucoup à dire sur le sujet de la mort et de la vie d’une église. Ce que je veux retenir en conclusion, ce sont les enseignements qui découlent de l’avertissement donné par le Seigneur à Sardes :

- 1er enseignement : le Seigneur aime l’église de Sardes. Loin de souhaiter la voir disparaître, Il n’aspire qu’à une seule chose : la faire revivre, lui redonner l’élan, la vitalité, l’enthousiasme qui l’habitait lors de sa naissance. Il nous est toujours possible de revenir à Dieu pour goûter à nouveau la joie qui était celle de nos premiers jours avec Lui

- 2ème enseignement : même si la majorité des membres de l’église de Sardes est dans la mort, Dieu connaît ceux sur qui Il peux encore compter en son sein pour la faire revivre. Ce sont ceux qui n’ont pas souillé leurs vêtements au travers de l’éloignement de Dieu, mais qui ont vécu dans la lumière et se sont laissés purifiés par le sang de Christ : 1 Jean 1,9

- 3ème enseignement : nous pouvons en apparence au sein d’une même église nous ressembler, passer pour être vivant alors que nous sommes morts. Mais le jour vient où nous ne pourrons plus tromper notre monde. Ce jour est celui du retour du Seigneur. Alors seront avec Lui ceux qui, authentiquement, auront été habités et animés par la Vie qui était en Lui !

Que Dieu nous garde de nous satisfaire de faire partie d’une église juste, fondée sur la bonne doctrine, mais qu’Il nous donne et nous accorde chaque jour d’être habité par une vraie motivation à Le suivre et Le servir !Les démons croient, ils ont la juste doctrine, mais ils tremblent : Jacques 2,19

ANNEXE : Sardes dans l'histoire de l'Eglise

Evaluation fait par Luther à la fin de sa vie sur le mouvement né de la Réforme :

"En examinant bien ce que font les gens qui se nomment évangéliques et savent parler de Christ, on s'aperçoit qu'il n'y a rien derrière cette profession. La plupart se trompent eux-mêmes. Le nombre de ceux qui commencèrent avec nous et prirent plaisir à notre enseignement a été dix fois plus grand que maintenant, où pas même le dixième d'entre eux est resté fidèle. Ils apprennent sans doute, comme le perroquet, à répéter des mots, mais ils n'en ont pas fait l'expérience dans leurs coeurs. Ils restent exactement ce qu'ils sont. Ils ne comprennent ni ne sentent combien Dieu est vrai et fidèle. Ils vantent beaucoup l'Evangile et le désirent d'abord avec sérieux, et ensuite il n'en reste rien. Car ils font ce qu'ils aiment, s'adonnent à leurs convoitises, deviennent pires qu'ils n'étaient auparavant et sont beaucoup plus indisciplinés et présomptueux que d'autres gens. Paysans, bourgeois et nobles, tous sont plus cupides et indisciplinés que sous la papauté... Ah ! Seigneur Dieu, si seulement nous pratiquions vraiment cette doctrine, ce ne serait pas, comme maintenant, un millier de personnes qui prendraient le sacrement, mais à peine une centaine. Il y aurait alors moins de ces horribles péchés dont le pape, par sa loi infernale, a inondé le monde ; nous serions enfin une assemblée chrétienne, au lieu que maintenant nous sommes presque de vrais païens portant le nom de chrétiens. Nous pourrions séparer du milieu de nous ceux qui montrent par leurs oeuvres qu'ils n'ont jamais cru et n'ont jamais eu la vie, ce qui nous est maintenant impossible !"

Je viens bientôt !

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