vendredi 12 juin 2009

Apocalypse 1,12 à 20


Introduction :

Conformément au nom sous lequel se présente le livre de l’Apocalypse, c’est à l’initiative de l’Esprit de Dieu que Jean, exilé à Patmos pour la Parole de Dieu et le témoignage qu’il a rendu à Jésus, reçoit la vision première de laquelle vont découler toutes les autres visions qui constitueront à la fois la trame et l’ensemble de toute la révélation que, concernant Son triomphe final, Dieu a voulu donner de Jésus-Christ aux Siens. Ce mode opératoire de transmission de Dieu vers Jean, bien qu’extraordinaire dans sa manifestation, ne diffère cependant pas de la façon commune avec laquelle Dieu s’y prend aussi pour communiquer avec nous. En effet, encore aujourd’hui, nulle vérité spirituelle n’est accessible à la pensée de l’homme sans une révélation du Saint-Esprit : Ephés 1,17 ; 1 Cor 2,9 à 11 ; Mat 11,25 à 27. Si donc Jean devait être le porteur de communications nouvelles venant de Dieu au sujet du Christ, cela ne pouvait se faire que par le ministère de l’Esprit de révélation : Jean 16,12 à 15.

La vision que reçut Jean du Christ et l’effet qu’elle produisit sur lui nous intéresse à triple titre. Elle nous révèle :

- la place qu’occupe aujourd’hui de manière invisible le Christ
- la Personne qu’Il est aujourd’hui
- la nature de la relation qu’Il entretient aujourd’hui avec les Siens

La place qu’occupe le Christ :

Le rapport que fait Jean sur ce qu’il voit est précis. Le Christ se trouve au milieu même des chandeliers. Invisible mais réellement présent, Il occupe la place centrale de la vie et de l’histoire de l’Eglise. Cette place centrale qui revient de droit au Christ doit s’entendre de notre part de plusieurs manières :

1. Jésus, le Christ, est au cœur même de la vie de l’Eglise :

C’est, rappelle Paul, en Lui que se trouve à la fois la plénitude de la Divinité : Col 2,9, comme la plénitude de tout ce dont nous avons besoin pour vivre en nouveauté de vie : Col 2,10 à 12. Le Christ est la Tête à partir duquel le corps dans son entier reçoit tout ce dont il a besoin pour sa croissance selon les dons et la force qu’Il communique à chacune de ses parties : Ephés 4,16

La réalité de cette place centrale du Christ dans la vie de l’Eglise est mise en évidence de manière manifeste dans le livre des Actes qui constitue le récit des trente premières années de son existence. Luc introduit le livre en
- rappelant à Théophile que son Evangile ne faisait que rapporter ce que Jésus avait commencé de faire et d’enseigner : Actes 1,1
- témoignant des preuves nombreuses que Jésus donna ensuite aux Siens de la réalité de Sa résurrection : Actes 1,3

Tout le livre des Actes est le récit du fait que Jésus est vivant, agissant et que, derrière les hommes, Il est, Lui, le véritable auteur des actes et des prodiges qui s’opèrent. C’est Lui, Jésus, qui, dans le livre des actes :
- ajoute à l’Eglise ceux qui sont sauvés : Actes 2,47
- par l’autorité de Son nom guérit l’infirme de la Belle porte : Actes 3,2
- équipe les apôtres d’autorité et de sagesse pour la défense de Son nom devant les autorités : Actes 4,13
- se révèle à Saul le persécuteur et le convertit en un bouillant apôtre : Actes 9,1 à 5
- donne à Pierre par une vision l’ordre d’aller vers les païens : Actes 10,12 à 16
- appelle Saul et Barnabas à partir en mission : Actes 13,1 à 5
etc…

Si Jésus, après Sa mort, est effectivement remonté vers Son Père et s’est assis à la droite du Très-Haut, il n’en demeure pas moins vrai que, tout au long des siècles, Il va rester le premier et le principal animateur et constructeur de l’Eglise. Toute l’histoire de l’Eglise est le témoignage de la poursuite de ce que Jésus n’a fait que commencer à accomplir et enseigner du temps de Son incarnation. Etre convaincu, persuadé que Jésus est présent avec nous et au milieu de nous, reste l’un des sujets d’encouragement et de soutien les plus forts pour les croyants aujourd’hui : Mat 18,20.

2. Jésus, le Christ, est et doit rester en tout temps au coeur de la doctrine de l’Eglise :

Thème du message qui, selon Paul, doit être au cœur de l’annonce de l’Evangile : 1 Cor 2,2, Jésus, le Christ, doit rester Celui qui demeure tout au long de notre enseignement et de la pratique de notre piété.

Extrait d’un sermon récent de David Wilkerson. De quelle manière pouvons-nous faire de Christ dans l’Eglise un étranger ?

Nous faisons de Christ un étranger quand nous donnons au Saint-Esprit la prééminence sur lui !
"Christ, et Christ seul, doit être le centre de la vie et de l’adoration ! Il est la tête du corps, de l’Eglise; Il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier. Car il a plu au Père de faire habiter en Lui toute plénitude... " (Col. 1.18,19). Qu’en toutes choses, Il ait la prééminence... . C’est-à-dire qu’Il soit distingué et nommé au-dessus de tous les autres. Qu’Il ait la première place en toutes choses. Même le Saint-Esprit ne doit pas être exalté plus que ce Nom !

La chambre haute ne doit jamais porter ombrage à la Croix ! Nous ne devons pas penser au Christ simplement comme à celui qui donne le Saint-Esprit. En d’autres termes : " Merci, Jésus, d’avoir envoyé quelqu’un de meilleur que Toi ". Christ a envoyé le Saint-Esprit pour révéler sa propre plénitude parmi nous. Quand le Saint-Esprit devient le centre de notre attention, l’Eglise est décentrée. Le Saint-Esprit descendit sur Jésus lorsqu’Il sortit des eaux du baptême. Il dit de Lui: " Voici le Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection. " Le Saint-Esprit descendit sous forme corporelle comme une colombe, mais le centre d’attraction était l’Agneau de Dieu - qui ôte le péché du monde. Non par la colombe, mais l’Agneau !

Christ parle à ses disciples d’une prochaine Pentecôte, quand l’Esprit serait répandu, dans un seul but: Ce serait une puissance donnée pour magnifier le nom de Christ ! Actes 1,8

Jésus a clairement expliqué que quand le Saint-Esprit viendrait, il n’attirerait pas l’attention sur lui-même mais mettrait l’accent sur les oeuvres de Christ. Il exaltera Christ. " Quand lui, l’Esprit de vérité, sera venu..., il ne parlera pas de lui-même... il Me glorifiera: car il prendra de ce qui est à Moi et vous l’annoncera. Tout ce que le Père a, est à Moi; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prendra de ce qui est à Moi et qu’il vous l’annoncera ". (Jean 16,13.15).

Jésus dit : " Il vous montrera ma gloire, ma puissance, mon royaume. Il vous rappellera toutes mes paroles ". Le premier travail du Saint-Esprit n’est pas la communion fraternelle, quoiqu’il amène les croyants à être tous un en Christ. Il ne produit pas l’extase. Il ne veut pas seulement nous enseigner une langue inconnue. L’Esprit est venu pour exalter Christ ! Pour guider toute l’humanité dans la vérité que Christ est Seigneur ! Ce n’est pas assez de dire que l’Esprit nous a rendus proches les uns des autres. Il doit nous rendre plus proches de Christ ! La plénitude de l’Esprit est la plénitude de Christ. Si vous n’avez pas un amour consumant pour Christ, vous n’avez pas reçu un baptême du Saint-Esprit !

Christ, le baptiseur, a envoyé le Saint-Esprit pour enflammer nos âmes envers les perdus, pour nous envoyer sur les routes et parmi les haies pour atteindre les pécheurs, pour secouer notre paresse et nous qualifier pour son oeuvre. Le Saint-Esprit - béni soit-il - sera contristé et finalement se retirera, lorsque les hommes voudront l’exalter lui, plus que le Fils de Dieu ! Il ne permettra jamais que sa puissance soit au service de ceux qui veulent seulement le don, et non Christ, le Donateur !

Qu’est-ce qu’une vraie réunion charismatique ? Celle où les gens parlent tous en langues ? Où les gens sont guéris ? Où les saints sautent de joie ? Où les saints prophétisent ? C’est plus, bien sûr que cela ! C’est un temps où Christ est exalté, où sa sainteté transperce l’âme, où les hommes et les femmes tombent devant son trône de sainteté, brisés, humiliés, en criant: " Saint, saint, saint ! " Le mouvement provoqué par le Saint-Esprit est un mouvement qui rend plus proche de Christ, plus profond en Christ, avec une plus grande soumission à sa Seigneurie ! "

Prenons garde, comme il en était déjà au temps de Paul, de ne pas laisser d’une manière ou d’une autre (que ce soit par la tradition, par l’expérience, par la place donné à un homme) déloger Christ de la place légitime qui est la Sienne dans l’Eglise : la Tête, le centre !

La Personne du Christ :

Interpellé par la voix qui s’adresse à lui, l’apôtre Jean se retourne et voit, loin de la forme sous laquelle il L’a connu, le Christ. La description qu’il nous donne de la vision qu’il en eut rassemble en un tout cohérent tous les attributs spirituels qui sont désormais Sa possession. Il est :

- le Fils de l’homme : bien que glorifié, Jésus a gardé de son passage ici-bas l’humanité. Ce n’est pas en effet au Père que reviendra la prérogative du jugement, mais au Fils de l’homme : Jean 5,26-27. " L’incarnation du Fils de Dieu n’a pas été la transformation de la Divinité en humanité, mais l’insertion dans la Divinité de l’humanité : Symbole d’Athanase. " " Jésus n’est pas Dieu moins quelques attributs de sa divinité, mais Dieu plus tout ce qu’il s’est approprié en revêtant l’humanité : James Packer. "

- le Grand souverain sacrificateur : ce qu’indique la longue robe dont Il est couvert. A l’image de Melchisédek, l’auteur de l’épître aux hébreux nous rappelle qu’il possède désormais pour toujours ce sacerdoce intransmissible. Il peut donc sauver parfaitement tous ceux qui s’approchent de Dieu par Lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur : Hébreux 7,23 à 28.

- L’Ancien des jours ou le Dieu de toute éternité, ce dont témoigne ses cheveux blancs comme la neige : Dan 7,9. S’ils parlent d’éternité, les cheveux blancs témoignent aussi peut-être de l’immense sagesse qui L’habite : Prov 16,31 ; 20,29

- Il est celui qui sonde tout et à qui rien n’est caché, ce dont parlent ses yeux de feu : 1 Chr 28,9 ; Psaume 139,1 ; Jér 11,20 ; Hébr 4,12-13 ; Apoc 2,23.

- Il est le Juge qui vient, ce qu’expriment Ses pieds incandescents au contact desquels tout s’embrase. Les pieds qui ont été percés seront aussi ceux qui fouleront les ennemis de Dieu le jour où le Fils prendra totalement possession de Son règne : Psaume 110,1 ; 1 Cor 15,27 ; Ephes 1,22

- Il est la Voix de Dieu, une voix si forte qu’au jour où elle s’exprimera tous dans l’univers ne pourront que l’entendre… et se taire : Hébr 12,25-27. La Bible nous exhorte aujourd’hui, si nous entendons la voix de Dieu, de ne pas endurcir nos cœurs : Hébreux 4,17. Face à Christ, la voix que les hommes n’ont pas voulu entendre, remplira tout l’espace sonore et assourdira leurs oreilles.

- Il est le Chef de l’Eglise, ce dont témoigne les sept étoiles qu’Il tient dans Sa main droite et qui sont les sept anges des différentes Eglises : v 20. Jésus l’avait dit à Ses disciples : c’est au creux même de Sa main percée que se trouve la sécurité des Siens : Jean 10,28-29.

- Il est la Parole de Dieu, la Parole de vérité, une Parole semblable à une épée au tranchant si affilé que rien de ce qui est caché au plus profond de la motivation qui se trouve dans les cœurs ne pourra rester secret : Hébr 4,12 ; Rom 2,15-16.

- Il est le Saint, Celui dont il émane du visage un tel rayonnement que même les anges doivent se cacher la face lorsqu’ils se trouvent en Sa présence : Esaïe 6,1-2 ; Jean 12,41

3. La nature de la relation que le Christ entretient avec les Siens :

Confronté à la vision grandiose, majestueuse, éclatante du Christ glorifié, Jean ne put, comme beaucoup avant lui, que s’écrouler. Aucun regard, qu’il soit d’ange ou d’homme ne peut supporter l’éclat de la majesté divine. Mais comme d’autres avant lui également (exemple : Esaïe : Esaïe 6,6), Jean va, de deux manières, faire l’expérience des sentiments de paix et de grâce qui animent en cette heure le cœur du Seigneur envers lui :

1. Le Seigneur, en ami, pose sa main droite sur lui. Cette main qui, à elle seule, tient le monde et l’histoire de l’Eglise, se libère pour s’intéresser à Jean. Autant la main de Dieu est-elle à l’œuvre pour les grandes choses, autant elle est nous est proche et disponible lorsque, craintif, nous avons besoin d’être apaisé. " Dieu a autant de soin du moindre de nous, que s’Il n’avait à conduire que lui seul ; et Il a autant de soin de tous les hommes ensemble, que de chaque homme en particulier : Saint Augustin. "

2. Le Seigneur s’adresse à lui en parole pour le rassurer de deux manières :

- Il le rassure quant à Ses intentions à Son égard : Jean, en tant que Son serviteur et témoin, n’a absolument rien à craindre d’une rencontre ou d’un contact avec son Seigneur

- Il le rassure quant à la position qu’Il occupe. Il se peut que Jean, comme les autres chrétiens persécutés, ait eu des doutes quant à la réalité du triomphe du Seigneur. Jésus rassure ici Jean : la mort qui frappe les chrétiens n’est pas toute puissante. C’est Lui, le Christ, qui décide quant quelqu’un va mourir et où cette personne va après sa mort. Lui, Jésus, a dans Sa main le trousseau des clés de la mort (le dernier ennemi : 1 Cor 15,46) et du séjour des morts ! Y a-t-il ici quelque chose de plus qui puisse nous rassurer ?


Je viens bientôt !

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